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mercredi 2 septembre 2015

Les raisons de la récente vigueur de l'euro

Grâce à la BCE, la valeur de vos euros est entièrement liée aux humeurs des spéculateurs anglo-saxons 


Les médias financiers ont parlé de l'euro comme "valeur refuge" lors de l'effondrement boursier de la semaine dernière, ce qui prête à sourire vu l'accumulation sans fin de misères qui affectent l'Europe. Que s'est-il passé en réalité ? Tout simplement nous avons vu, en guise d'amuse-gueule avant le plat principal,  l'un des effets pervers de la détente quantitative ("QE") de la BCE, pour rappel une politique illégale qui fut implémentée par divers tours de passe-passe techniques puis juridiques. Non l'euro n'est pas devenu une valeur refuge, l'euro est par contre devenu une devise de portage et est désormais esclave des humeurs des spéculateurs anglo-saxons.

Comme l'a rappelé un membre de la BCE ce weekend à Jackson Hole, la congrégation des économistes de tour d'ivoire dans les banques centrales (plus sur ce sujet avec Stockman: "Airballs from a dangerous academic fool "), le QE avait pour objectif entre autres de baisser les rendements obligataires (objectif atteint et plus encore, nous avons désormais une bulle obligataire qui pourrait finir en catastrophe) et de faire monter les bourses européennes, le tout pour redonner confiance et favoriser l'investissement. Essentiellement, on manipule les cours des actifs pour donner l'illusion aux investisseurs que tout va bien. Les gérants de fonds anglo-saxons qui se sont empiffrés de bonus ces dernières années grâce au QE de la Fed, puis de la Banque centrale du Japon, ont donc naturellement  refait la même chose avec les actions européennes lorsque la détente quantitative parut comme une chose certaine . Ils ont acheté des actions européennes, et comme pour le yen, vendu la devise euro, comptant sur sa dépréciation causée par la planche à billets de la BCE (car oui, la hausse des actions engendrée par le QE est largement une illusion de richesse, la devise chute, et il faut donc se couvrir en vendant celle-ci).  D'où l'explosion des cours de bourse en début d'année dont les clients ont profité grâce à un excellent timing . Mais comme je le pressentais à l'époque, tout cela était trop beau, trop facile, pour être durable,  http://buy-point.blogspot.ch/2015/02/hedge-funds-most-bullish-ever.html  et ce "breakout", marque de lemmings anglo-saxons conditionnés par la Réserve Fédérale, a tourné récemment en une rapide déconfiture (l'avenir nous dira, s'il s'agit d'un "retest" technique classique après une démonstration d'enthousiasme exacerbé ou d'un renversement à plus long terme, mais à ce stade le pronostic technique n'est pas bon).

Fast Money

Il s'agit en tout cas d'un retour de manivelle que les apprentis-sorciers de la BCE n'avaient pas vraiment prévu ! Car en effet, lorsque les spéculateurs anglo-saxons (the "fast money") changent d'avis, par exemple parce que finalement la situation en Europe n'est pas meilleure vu - notamment- l'effondrement de la Chine (un thème récurrent sur ce blog), que font-ils  ? Ils doivent clôturer leurs positions,  faire l'inverse de ce qu'ils ont fait en janvier. Ils vendent leurs actions européennes et rachètent les euros qu'ils avaient vendus en même temps pour neutraliser l'exposition devise. Voilà pourquoi ces derniers jours, chaque fois que les bourses européennes plongent, l'euro remonte et vice-versa. Pendant ce temps, les fonctionnaires à la BCE s'étant mis en tête de gérer les marchés commencent à paniquer : si l'euro remonte en flèche, et qu'en plus les bourses chutent, la grande illusion du QE apparaîtra claire à tous ! Oh et un euro qui a plus de valeur, cela veut aussi dire que vous pouvez acheter plus au supermarché, les prix vont baisser ou stagner, et non pas monter ! Une horreur pour la BCE ! Car il faut de l'inflation en Allemagne et en France pour soulager la Grèce, le Portugal , l'Italie, l'Espagne qui ainsi ne doivent pas se soumettre à un régime drastique de baisse des coûts de production pour améliorer leur compétitivité.


 Reality check : la bête immonde du QE, une fois lâchée, ne se comporte pas tout à fait comme prévu ...


Autres articles de ce blog sur le même sujet :


Former BIS Chief Economist Fears Catastrophe Following Draghi's QE 

http://buy-point.blogspot.ch/2015/01/time-for-draghi-to-go.html

http://buy-point.blogspot.ch/2014/09/de-super-mario-super-mario-nette.html






mardi 1 septembre 2015

European equities : the technical picture

Here is a chart showing the technical damage on European stocks (FTSE EuroTop 100) since last month market rout. See the update sent to clients for the implications with a end-of-year horizon.


Courtesy of ProRealtime

lundi 31 août 2015

A bottom in crude ?

Last week marked a strong reversal in oil prices , WTI prices jumped 18% from the low set on august 24, technicians would refer to the weekly action as a "key reversal". My prediction two months ago of prices in $50-40 range , and a battle at the $40 mark was dead-on. The odds now favor the bulls for some kind of rebound, but one thing we have to keep in mind is the persistence of trends in oil prices, on the other hand, the end of the month means we also have a reversal on a monthly basis and this is bullish. Expect a continuation attempt next month.  Of note also, a reversal in copper prices. All things to put in perspective for equity markets.



vendredi 14 août 2015

Les taux à zéro : un crime contre la planète

Les ONG environnementales tirent la sonnette d'alarme, l'humanité va droit dans le mur !
Le Figaro : L'humanité vit à crédit 

Les exemples des dégâts à l'environnement causés par la folle politique de taux à zéro abondent, de l'Amazone où le boom des matières premières a conduit à d'abominables pollutions par les multinationales et à la déforestation par les locaux , à la Suisse où le boom de la construction a par endroits détruit  les paysages.

Alcoa , géant de l'aluminium et acteur de la destruction de l'Amazone
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aEmubrLsu.ro

Pendant ce temps, les taux à zero ont aussi amené les spéculateurs sur les marchés de l'immobilier, quand Goldman Sachs ou Blackstone devient votre propriétaire votre loyer ne tarde pas à s'envoler, et beaucoup de locataires défavorisés sont mis à la rue ...

Comme aux Etats-Unis, le scandale de la spéculation immobilière :
Comment Goldman Sachs a repris des logements sociaux en Espagne 

http://www.bloomberg.com/news/articles/2014-08-28/goldman-new-madrid-landlord-as-investors-return-to-spain
http://www.bloomberg.com/news/articles/2013-10-29/blackstone-vies-with-goldman-in-spain-rental-housing-bet

La spéculation des REIT's sociétés immobilières US, grandes bénéficiaires de la ZIRP (zero interest rate policy) et du QE met les locataires défavorisés à la rue
Apartment owners often try to evict residents paying low rents after they acquire properties, according to Jeffrey Langbaum, a Bloomberg Industries analyst who covers real estate investment trusts.
http://www.bloomberg.com/bw/articles/2014-04-24/evictions-threaten-silicon-valleys-housing-haven



                                         Photo Bloomberg
Janet ne normalisera jamais les taux ! 


Janet Yellen, première femme à la tête de la Fed, et architecte avec son collègue Ben "Bubble" Bernanke de la politique non-conventionnelle de la Fed (qui entraîna les autres banques centrales dans la même direction et fut à l'origine des bulles des matières premières et des pays émergents), a eu d'amples raisons de relever les taux américains ces douze derniers mois. Mais sous sa présidence, la Fed n'a  eu cesse de trouver de nouveaux prétextes pour ne pas amorcer une normalisation des conditions monétaires, par peur de contrarier les marchés. Il y a eu le taux de chômage, puis le taux de participation au travail, puis maintenant l'inflation faiblarde, bientôt cela sera le ralentissement de la Chine, on peut parier.  Janet Yellen, ce faisant aura discrédité la profession d'économiste et présidera bientôt à la nouvelle crise économique mondiale. La réalité est que Yellen a joué le rôle qu'on voulait qu'elle joue, celui de la keynésienne, de la théoricienne de l'ultra-accommodation monétaire. Malheureusement, la fenêtre d'opportunité pour relever les taux est passée, le cycle est en fin de course, la Fed est piégée. Et c'est GAME OVER pour l'économie mondiale. 
 


lundi 3 août 2015

Les leçons de Singapour pour les "démocraties"


"La démocratie est la pire forme de gouvernement, à l'exception de toutes les autres formes de gouvernement qui ont de temps à autre été essayées" , cette citation de Churchill vient aujourd'hui souvent à l'esprit lorsque l'on contemple les problèmes criants des sociétés démocratiques du monde développé. On pense à l'endettement incontrôlé, à l' électoralisme des représentants du peuple, à l'oubli des minorités au profit de l'intérêt de la majorité (ainsi ceux dont le vote n'est pas déterminant et qui ne peuvent non plus protester sont en démocratie toujours les premières cibles de resserrements budgétaires ou réglementaires, ex. les petits indépendants, les handicapés, les plus défavorisés) . Cet article de Bloomberg qui nous rappelle aussi que malgré ce que nous pensons nous ne vivons pas en "démocratie" mais sommes sous l'emprise de groupes d'intérêts au service desquels nos institutions travaillent, (y compris le fameux quatrième pouvoir des médias) suggère, assez audacieusement, que nos sociétés occidentales, pour remédier à leurs problèmes, feraient bien de s'inspirer quelque peu de la réussite du régime autoritaire qu'est Singapour.

http://www.bloombergview.com/articles/2015-08-02/why-singapore-should-save-democracy

Extrait :
"In its classical Athenian form, democracy was a political regime where the equality of citizens was taken deeply seriously. The idea of citizenship itself was restrictive: It excluded women and slaves. But citizens in the Athenian city-state enjoyed a degree of control over their lives and protection from harm that their modern counterparts can only dream of.

The demos, the people, held actual power in the absence of such mediating institutions as a professional bureaucracy, executive, and legislature. By contrast, today’s democratic states concentrate too much power in a few institutions and individuals.

The “traditional” media, mostly owned by corporate interests allied with political elites, and prone to sensationalism, was always a poor substitute for the Athenian assembly of free citizens that facilitated open discussion and debate. Social media seems more suited to self-promotion and slander than democratic symposium. As for routine elections, they increasingly validate Rousseau’s sneer that the English were free once every seven years.

Rule by and for the people seems to have been replaced in many formal democracies with rule by and for the rich and powerful.
"

vendredi 24 juillet 2015

Est-ce le début de la fin ? La chute des matières premières, sans surprise pour les lecteurs de ce blog, marque la fin d'une supercherie économique à l'échelle planétaire

Sur ce blog, si je parle marchés je parle en général du quand, quand acheter, quand vendre. Ainsi vous savez depuis fin 2011 que le "supercycle" des matières premières (sa continuation) était une idée fallacieuse (vous savez aussi que la plupart de ceux qui prodiguent des conseils n'ont pas vu venir l'effondrement, le No 1 bancaire suisse par exemple conseillait à tous d'investir dans ces produits). Pour expliquer le pourquoi économique (les "fondamentaux" a posteriori ) , d'autres sont bien meilleurs que moi . Voici donc un autre article de David Stockman pour comprendre comment le monde est devenu fou, conséquence de la grande fraude intellectuelle et monétaire toujours en cours (plus que jamais)  auprès des économistes dans les banques centrales . Fraude qui a surtout profité à l'alliance de fait entre les états et l'oligarchie financière qui de par le monde les contrôle en grande partie. 


http://davidstockmanscontracorner.com/central-banks-have-shot-their-wad-why-the-casino-is-in-for-a-rude-awakening-part-i/?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=Mailing+List+Mid+Day+Thursday

vendredi 17 juillet 2015

Prédiction

Me voilà avec une nouvelle prédiction ! Cette fois sur un marché qui n’a rien fait de bon depuis deux ans et dont on ne parle plus trop dans les médias : l’or. Les cours sont toujours dans une configuration
baissière depuis le retournement de septembre 2011 à la suite duquel, rappelez-vous ce que j'avais écrit ici (http://buy-point.blogspot.ch/2011/09/lor-cest-le-moment-de-vendre-ou-reduire.html ), il fallait reconnaître la fin du bull market (les banques dont Goldman sont toutefois restées optimistes très longtemps après ).  Maintenant, les cours testent à nouveau la borne inférieure de leur couloir descendant.

La prédiction, basée entièrement sur l’analyse technique : si les cours continuent de chuter demain ou la semaine prochaine , et passent sous $1130/once le prochain arrêt sera $1100 ou juste en dessous, et puis si les prix ne rebondissent pas , les détenteurs d’or vivront un autre désastre avec leur investissement. La théorie du chartisme nous dit que l’or pourrait chuter vers $800-$600. Pour l’instant toutefois, un premier objectif serait $1100-1000.


Graphique par netdania.com

jeudi 2 juillet 2015

Prédictions

 Je n’aime pas tellement faire de prédictions, préférant parler en termes de probabilité ou de direction générale des cours; dans mon livre par exemple, j’ai en général évité de faire des prédictions. J’ai préféré donner un certain nombre d’avertissements aux épargnants et si par hasard vous avez réussi à le trouver dans votre coin, et lu plus que quelques pages, vous savez sans doute que beaucoup de ces avertissements se sont avérés très opportuns !

Mais il arrive que les conditions d’un marché particulier soient telles qu’il est aisé de faire une prédiction avec un grand degré de confiance.  Prédire l’évolution des marchés financiers est extrêmement difficile et évidemment c’est un exercice dans lequel on se trompe plus ou moins fréquemment, mais il n’est pas nécessaire d’avoir toujours raison, bien au contraire. Il suffit de reconnaître ses erreurs (le plus rapidement possible bien entendu), et il suffit d’avoir raison à des moments- clés pour en tirer de grands bénéfices  qui manquent cruellement à la plupart des investisseurs et décideurs. Alors que la crise grecque fait son grand retour, je rendrai publiques ici ces infréquentes prédictions qui pour moi sont presque chose certaine.

Prédiction no 1: 

Je crois que Draghi & Co se trompent (une fois de plus, diront certains). Le pétrole brut WTI à New York va repartir à la baisse, dans les semaines et mois qui suivent très certainement, pour au moins retester les plus bas du début de l’année entre $50 et $40. Mais ensuite les cours pourraient chuter sous les $ 40/baril .
Je vous laisse tirer les conséquences pour Brent, gasoil et les matières premières énergétiques en général.
Je remarque aussi que le secteur solaire est en phase avec une telle perspective.

Le trade, pour ceux que ça intéresse et qui sont conscients des risques : short US Oil Fund ETF (NYSE:USO, executé récemment et renforcé hier)


Prédiction no 2 :

  Je pense qu’aujourd’hui on peut aussi dire que la bourse chinoise (Shanghai) va connaître une période de forte volatilité, avec une baisse  importante dans les 24 mois prochains (je dirais le restant de cette année).  La correction n’est pas finie, ce marché doit se corriger plus bas encore. Acheter en début d’année était un "slam dunk" (vous remarquerez qu’un simple système "momentum" vous aurait dit d’acheter), j’aurais clairement dû allouer encore plus à la Chine, l’ETF ASHR sélectionné a gagné près de 35% dans le PF et puis tout a été vendu progressivement vers la fin de cette ascension complètement délirante (j’ai toujours, enfin depuis fin 2007, été bearish sur la Chine !). Je ne recommande pas de parier sur une baisse et de vendre cet ETF à découvert toutefois, c’est un marché qui n’est pas normal. C’est la Chine, "Anything goes". 




mercredi 20 mai 2015

Kerviel vs Société Générale : le procès était bel et bien une parodie de justice

Nouvelles révélations dans la vieille affaire Kerviel . Depuis le début, l'enquête et le procès sentaient le "cover-up" à plein nez, mais maintenant la responsable de l'enquête admet qu'elle fut parachutée sur cette enquête sans aucune connaissance du fonctionnement des marchés, que la Société Générale l'a manipulée et qu'aujourd'hui, rongée par les remords,  elle est convaincue que le management à SG savait ce que son trader faisait !

Le Figaro :

Retour sur l'interview vérité de Kerviel, le petit jeune qui voulait épater son employeur :

Ashraf Laidi : l'incompétence de la BCE à nouveau génératrice de volatilité

Benoìt Coeuré au centre de la dernière action controversée de la banque centrale

Si vous suivez le marché des changes, si vous êtes un trader, probablement vous lisez de temps à autre Ashraf Laidi, le Chief Global Strategist chez City Index. Un (trader) technicien se soucie peu du contenu  des nouvelles, seule compte l'action des prix, mais si en fin de journée, après un mouvement important des cours, vous avez manqué un développement de l'actualité FX, Ashraf Laidi n'a pas son pareil pour expliquer ce qui s'est passé durant la session. Comme vous le savez, notre position a été acheteuse sur EUR/USD depuis la mi-avril (voir message plus bas).  Et bien qu'ayant appris à ne pas être surpris par les mouvements contraires, la chute violente de l'euro à l'ouverture de Francfort n'était pas une bonne façon de commencer la journée.  Ce trou d'air sur l'euro ce mardi, c'était Coeuré,  membre du directoire de la Banque centrale européenne, qui nous a gratifié encore une fois d'une petite manipulation verbale des cours. Coeuré pour rappel fait partie des imprimeurs de monnaie les plus zélés à la BCE, c'est l'un des architectes (il est français) de cette gigantesque opération d'assouplissement quantitatif ( 1000 Mds) lancée au début de l'année, et qui a propulsé les marchés dans une folle et terminale spirale spéculative.  Alors que la situation grecque menace de jeter les marchés dans l'affolement, voilà que M. Coeuré nous annonce que aah la BCE va augmenter un peu ses achats de titres pour parer au manque de liquidités plus tard cet été !

Ecoeuré

Ce que je ne savais pas c'est que M. Coeuré  ancien directeur de l'Agence France Trésor, avait la veille donnné un tuyau à des gérants de hedge funds lors d'un dîner exclusif à Londres .  Ces spéculateurs se sont régalés, ceux qui étaient présents au dîner ont dû engranger suffisamment de profits pour faire leur performance du mois, ou du trimestre. Car oui, comme l'explique l'article plus bas quelqu'un a bien traité sur base de l'information privilégiée offerte par M. Coeuré ! Une honte. Enfin que dire... la BCE est à l'image de toutes les autres institutions européennes .

Le Wall Street Journal a les détails de l'affaire :
Benoît Coeuré Gives Diners Sneak Peek at ECB Move

Mark Gilbert de Bloomberg View
http://www.bloombergview.com/articles/2015-05-19/when-central-bankers-whisper-secrets




dimanche 17 mai 2015

Suisse : Toujours aucune protection pour les employés honnêtes qui dénoncent les pratiques de leur entreprise

On les appelle les "lanceurs d'alerte" en français, une traduction du terme américain "whistleblowers" c'est-à-dire littéralement ceux qui font retentir le sifflet. Le terme est américain car la justice n'est pas un vain mot outre-atlantique . Le système judiciaire états-unien, ses lois protégeant salariés et consommateurs dont le monde entier finit par s'inspirer, permettent justement à n'importe quel employé d'avertir sa direction et les autorités en cas de pratiques frauduleuses et de saisir les tribunaux pour demander réparation en dommages et intérêts en cas de licenciement en relation avec cette alerte ou dénonciation. La simple menace de procédures judiciaires et de "dommages punitifs", (un concept propre au droit US) permet ainsi de décourager les pratiques malhonnêtes, un système qui fonctionne aux USA.

Depuis les années 2000 et les divers scandales qui ont émaillé l'actualité des entreprises, l'idée de faciliter la tâche des employés honnêtes qui ont des problèmes internes graves à révéler a fait petit à petit son chemin en Europe. Il en est de même en Suisse où la culture du consensus - et du secret - est bien ancrée dans la vie sociale et économique. Les "lanceurs d'alerte" peuvent être considérés comme des employés aigris et c'est sans doute régulièrement le cas, mais peu importe si leur mécontentement agit comme déclencheur, un employé qui a trop à perdre ne parle pas et c'est bien l'objet de ces projets de loi à l'étude. Leur permettre de parler sans crainte.

Les temps changent

Longtemps au pays de l'argent-roi, les milieux d'affaires et la droite,  considérant que les entreprises se passeraient bien de déballages médiatiques, les voyaient au pire comme des délateurs, au mieux comme des esprits trop critiques et peu constructifs, des empêcheurs de tourner en rond. Même la presse helvétique a parfois repris ces caractérisations alors que le débat prenait forme, et certains lanceurs d'alerte n'ont de mémoire pas eu bonne presse, c'est le moins qu'on puisse dire . On se rappelle de Christoph Meili qui dénonça les secrets d'UBS dans l'affaire des fonds en déshérence.

 Une justice à deux vitesses 

En Suisse, dans ce genre d'affaire, les dénonciateurs ont généralement été condamnés, le plus souvent pour diffamation. Si ce n'est pour être blanchis en second lieu, dans le meilleur des cas. Les dysfonctionnements notoires de la justice en Suisse aggravent le problème. Dans les affaires de diffamation, les juges qui sont aussi nommés suivant leur appartenance politique, disposent d'une grande marge d'interprétation, si bien qu'une justice à deux vitesses existe: selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. On se souvient du cas d'un consultant informatique dénonçant des impropriétés et des négligences dans l'attribution d'un marché pour le développement d'un logiciel à l'administration vaudoise. Le logiciel avait coûté des millions en pure perte. Le consultant fut condamné à une amende extrêmement lourde, malgré le principe de bonne foi censé exonérer l'auteur de propos diffamatoires .
http://www.24heures.ch/vaud-regions/deballage-justice-echec-logiciel-scolaire/story/11555484?dossier_id=1205

Si les mentalités changent sous la pression du public notamment, la loi elle prend son temps pour évoluer. Le projet est à l'étude depuis des années. Soutenu par la gauche évidemment, il a été bloqué par l'UDC, le premier parti de Suisse, qui le voit comme superflu, un fardeau supplémentaire sur le dos des entreprises.
Les employés honnêtes devront donc attendre encore quelques années semble-t-il pour avoir l'espoir d'être à l'abri de représailles. Et quoiqu'il en soit, nous serons bien loin du système américain. Le Code des obligations suisse stipule que les employés ont "l'obligation de fidélité à leur employeur" . Selon Le Matin  aux dernières nouvelles, la loi ne protégerait les employés que si ceux-ci ont effectué toutes les démarches pour corriger le problème auprès de leur employeur d'abord. Et le projet de loi actuellement à l'étude prévoit que l'employé ne pourra ensuite s'adresser au public sans violer son obligation de fidélité que si l'autorité ne l'informe pas des suites données à son intervention dans un délai de 14 jours.

Quelques liens :

http://egalitedescitoyens.blog.tdg.ch/archive/2015/05/05/suisse-loi-pour-la-protection-des-lanceurs-d-alerte-de-2003-266951.html

http://www.lematin.ch/suisse/Le-National-sensible-a-la-protection-des--lanceurs-d-alerte/story/19917030

Il faut s’accrocher pour devenir lanceur d’alerte



mercredi 15 avril 2015

Market incredibly bearish on the euro as EU currency is oversold

Last year I warned clients about a nascent downtrend in EUR/USD that would take the european currency to 1.20 USD and below, and we started shorting or hedging around 1.35 . This position was not initiated on the belief the ECB would launch a massive QE as it eventually did, we have always thought there would be some serious obstacles to such kind of folly. Unfortunately Mario Draghi surpassed all expectations and turned out to be as some had feared a money printer of the worst kind, massively depreciating the euro currency and sending european bourses on a mad parabolic rally . The old technical adage "Trade what you see" held true once again, the two mega trades of the past few months were long european stocks, short EUR/USD and fortunately we did not miss those trends fabricated by the mad central bankers in Frankfurt.
But now a pause is in the offing given the extent of those parabolic moves and particularly in EUR/USD the extreme bearish sentiment as seen in the CFTC data. Interestingly, it appears strategists remain very bearish on the euro as well. I must say , I have warned about the european currency plunging below parity with 0.85 as first potential target . Mr Draghi does not know what the consequences of his programs will be and one of them could be EUR/USD spiraling down below 0.80 by the time his money printing is done  in late 2016.
However FX markets are famously difficult to predict and large countertrend moves do happen, especially after a downtrend that has seen no monthly gain since its start in july 2014. At this stage a euro rally should be expected, EUR/USD may still move lower just under 1.04 but at some point a rally will take place, and when it comes it could surprise a lot of people.   

jeudi 26 février 2015

Hedge Funds Most Bullish Ever


A Goldman Sachs report out earlier this week shows that hedge funds have upped their exposure to stocks to a 57% net-long exposure at the start of the year. This is an all-time high ! Portfolio density ( percentage of portfolio invested in top 10 positions) is also on the rise similarly to what happened in 2007. This no doubt should be seen as a sign that the end is approaching, although we are not there yet.  We are in a stockmarket melt up scenario (before the financial system goes out-of-control ?). My own contrarian indicator is  starting to flash warning signals aswell : I have been very bullish too since the breakout in European stocks last month. 



lundi 9 février 2015

Love Merkel ... And Pray That She Succeeds

A decent politician, compassionate but sensible, is under attack . Bloomberg today publishes an opinion piece about the German Chancellor and how the first woman to be Chancellor is reshaping EU and world politics. (photo credits : Bloomberg/J. Simons)

Chancellor Angela Merkel's government and the country it represents increasingly seem like the world's last bastion of common sense

The World According to Angela Merkel   By Leonid Bershidsky (BloombergView)

jeudi 5 février 2015

La dernière étude de Mc Kinsey sur l'endettement mondial montre une situation catastrophique : en Union Européenne particulièrement, le système est cassé

La dette a augmenté de $57 000 milliards depuis 2007, soit 17% de l'output économique mondial. Dans beaucoup de pays, le niveau de dette est insoutenable, de plus le niveau d'endettement des ménages hors épicentre de la crise financière,  notamment dans les pays du nord de l'Europe a continué d'augmenter menaçant de déboucher sur une crise immobilière là aussi.  Comme David Stockman le fait remarquer, le montant de la dette mondiale s'élève désormais à $200 000 Mds, pour un output mondial de ... $70 000 Mds, le monde est donc endetté à concurrence de près de trois fois sa production et c'est là que le Keynesianisme qui professe de stimuler la demande pour relancer l'économie (par toujours plus de dette) a clairement atteint ses limites (China’s Monumental Debt Trap—-Why It Will Rock The Global Economy).   En Chine, le niveau de dette a quadruplé depuis 2007, à 28 000 Mds de dollars et 280% du PIB, plus que les USA!  La Chine est une bombe à retardement même si selon Mc Kinsey l'état a les moyens de sauver le secteur financier. Mc Kinsey suggère qu'il est temps de supprimer les encouragements fiscaux à l'endettement qui existent dans de nombreux pays (mon commentaire : en Suisse tout particulièrement !) .
Deux graphiques tirés de l'étude :



Dette totale (ménages + entreprises+ Etat) , données Haver Analytics, MGI, stats nationales

Sur ce graphique, on retrouve évidemment les éternels mauvais élèves que sont l'Italie et la France (la Belgique) parmi les plus mal placés, suite à des décennies de dépenses publiques incontrôlées   


mardi 3 février 2015

Dans les tranchées de la guerre des monnaies ...


C'est la guerre ! Non, je ne parle pas de la guerre contre les terroristes qui fait les unes dans toute la presse française, avec notamment comme dernier développement l'interpellation de "Ahmed le Terroriste" élève de CE 2 âgé de 8 ans ! http://video.lefigaro.fr/figaro/video/entendu-a-8-ans-pour-apologie-du-terrorisme-ses-parents-vont-deposer-plainte-contre-l-ecole/4019760112001/


Avec toutes ces guerres qu'on nous prépare, peut-être pour cacher les vrais problèmes, il y a une autre guerre qui fait rage et dont on parle moins, c'est celle que se livrent les états sur le marché des changes de $5000 milliards d'échanges quotidiens. La course à la dévaluation compétitive a démarré avec la Fed de Ben Bernanke en 2009, et Mervyn King à la Banque d'Angleterre, la Suisse a très vite contre-attaqué, le Japon, lui, a lancé une offensive massive aussi il y a plus d'un an, jetant tout dans la bataille dans une sorte de quitte ou double. Et puis il y a deux semaines, l'Eurozone a fait une déclaration officielle de guerre lorsque la BCE a déclaré qu'en contradiction avec toutes les lois garantissant qu'une telle folie ne pouvait avoir lieu, elle ferait tourner la planche à billets à plein régime, façon Ben Bernanke ! Mr Draghi était connu pour le recours au bazooka, cette fois, il a déclenché le feu des orgues de Staline.  La veille, la Suisse avait déclaré sa défaite, la BNS a jeté l'éponge dans sa bataille contre l'appréciation du franc, miroir de la dépréciation organisée de l'euro .   

Ci-dessous, justement, un instantané du champ de bataille côté franc suisse; avertissement aux âmes sensibles, le document comporte des images violentes d'un assassinat financier.


Comme je l'avais pressenti, mais plus tôt que prévu, l'euro est remonté un peu contre le franc suisse, la devise helvétique s'est affaiblie aussi face à la livre sterling. Le marché a repris ses droits après l'abandon du plancher par la BNS, et une volatilité incroyable sur EUR/CHF a fait son apparition. La paire qui se comportait comme l'électroencéphalogramme d'une victime des combats, est devenue un rêve de trader !  Notez les retracements de Fibonacci et leurs possibles implications pour l'action à court terme.

Une revue financière locale analysait récemment l'abandon du plancher comme une punition de la BNS pour les spéculateurs ! En réalité, ce sont les spéculateurs, ceux qui avaient parié sur l'échec de la politique du plancher qui ont gagné ! Et quelle victoire ... Ces spéculateurs ont été récompensés, ils ont cru jusqu'au bout à la toute puissance du marché, phénomène naturel tel que confirmé encore et toujours dans l'histoire économique, marché que des fonctionnaires à la BNS, finalement pas très différents de tous les autres, croyaient, du haut de leur tour d'ivoire, pouvoir dompter, administrer . Que cette débâcle serve d'avertissement aux fonctionnaires dans les autres banques centrales.


Le grand James Grant, célèbre chroniqueur et encyclopédie ambulante de Grant's Interest Rate Observer fut l'un des rares à avoir maintenu une conviction gagnante contre la BNS. Jim Grant avait recommandé d'acheter ces options tellement bon marché sur le franc suisse !



Dans les années 30, autre époque de guerre latente, les états se sont aussi livrés une guerre des monnaies :



Currency Wars Return, 1930s Style

Currency wars' to return in 2015?





lundi 2 février 2015

Former BIS Chief Economist Fears Catastrophe Will Follow Draghi's QE !

Deplores the rush to QE as an "unthinking fashion"


William White is the Swiss-based chairman of the OECD's Review Committee, he is also an advisor to Angela Merkel.  William White when at the BIS warned about the crises of the 2000's when most economists saw nothing worrying on the horizon 

Here 's The Telegraph's Ambrose Evans-Pritchard reporting from Davos, Switzerland :
Central bank prophet fears QE warfare pushing world financial system out of control


Those who argue that the US and the UK are growing faster than Europe because they carried out QE early are confusing correlation with causality". The Anglo-Saxon pioneers have yet to pay the price. "It ain't over until the fat lady sings. There are serious side-effects building up and we don't know what will happen when they try to reverse what they have done."


Meanwhile in France long suffering from the Keynesian disease, misconceptions about QE abound , but economist reveals shocking truth  : Plan de la BCE : «Les Français n'en verront jamais la couleur, les banques si» .



mercredi 21 janvier 2015

La pathétique communication de la BCE

Un jour avant la réunion du Conseil de gouverneurs, la BCE teste le marché avec de pathétiques fuites au Wall Street Journal. Le quotidien américain rapporte que selon une personne "familière avec la situation", le Conseil proposerait un programme d'achat de 50 Mds d'obligations par mois pour une durée d'un an au moins. C'est que la BCE avec les promesses de M. Draghi et du français Coeure notamment s'est mise dans une situation inextricable, les attentes du marché sont telles que demain, la moindre impression que Draghi donnerait de ne pas être prêt à faire autant que tout ce que l'on a espéré  pourrait donner lieu à l'équivalent économique d'un soufflé qui est retombé, en tout cas à une chute des bourses, et un rebond de l'euro plutôt problématiques pour les décideurs. C'est la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui, des banques centrales contrôlées par les marchés ! Rappelons que malgré l'avis de l'avocat général de la Cour Européenne de Justice, qui, la semaine dernière, a donné le feu vert aux OMT sous strictes conditions, le rachat systématique de dette d'état par la BCE (financement de la dette) lui est interdit par sa charte et le traité de Maastricht, et est donc illégal.  



 21 janvier 2015, ouverture à Wall Street : une volatilité infernale sur les marchés, grâce à la banque centrale européenne 


mardi 20 janvier 2015

University of Michigan Consumer Sentiment at 11-year high

The preliminary U.S. Jan University of Michigan consumer confidence showed a 4.6 point increase to 98.2, better than expectations of +0.5 . That is the highest in 11 years ! How much does the drop in oil price play a role in the increase ? See interesting chart below, courtesy of Market-Harmonics.com

samedi 17 janvier 2015

BNS : après la politique controversée du plancher, une gestion scandaleuse de sa sortie

La crédibilité de l'institut d'émission est durablement affectée, l'annonce incroyable, incompréhensible, de la BNS laisse les séquelles d'une attaque terroriste


Les terroristes rêveraient de faire pareil ! Semer la panique sur les marchés financiers, causer en quelques secondes des pertes combinées de centaines de millions à des traders et petits clients d'institutions financières, précipiter en moins de 24 heures plusieurs établissements financiers bien établis dans la banqueroute,  ruiner des ménages endettés , plonger un pays tout entier dans un choc économique brutal ... Que les fous de Dieu se rassurent, les savants fous des banques centrales se chargent de faire le travail à leur place !

Ce jeudi 15 janvier, Thomas Jordan, le Président de la Banque nationale suisse, qui avait fait de l'arrimage du franc suisse à l'euro, instauré par son "brillant" prédecesseur, "le pilier" de la politique monétaire, a soudainement annoncé qu'après tout, non, cet arrimage n'était plus une bonne idée et que donc ils avaient décidé d'annoncer en grande pompe que le plancher EUR/CHF à 1,20 n'était dès cet instant plus en vigueur ! 

"Leurs discours ne veulent plus rien dire désormais! C'est ça la plus grande détermination ? "  George Buckley, Chief UK Economist Deutsche Bank


Pertes chez les opérateurs du marché des changes: 


FXCM (No 1 mondial pour la clientèle retail )  - $225 millions
Citigroup                                        - $150 millions
Interactive Brokers Group             - $120 millions
London Capital Group (prop shop)      - 2.5 millions
Alpari (dealer retail)                                 en faillite
Global Brokerz  (dealer retail)                  en faillite
Swissquote                                     - CHF 25 millions



"The SNB have shown themselves to be amateurs today and there is many people that will suffer considerably as a result" Alpari's CEO 

Les charlots de la BNS auront à s'expliquer
comme lors du regrettable épisode des transactions inappropriées de leur ancien boss Hildebrand 
(image Tages Anzeiger/ Keystone     :http://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/der-ruecktritt/Die-Beteuerungen-von-Jordan-und-Danthine/story/21281686?dossier_id=1217?dossier_id=1237 )




La presse financière anglo-saxonne a évidemment traité abondamment le sujet cette semaine. Selon le New York Times, la BNS a sorti le drapeau blanc, Ashraf Laidi parle de "mauvais calcul", Bloomberg View évoque une "embuscade tendue à l'économie" , "Le franc suisse crée le chaos sur les marchés alors que la BNS abandonne le taux plancher" (Bloomberg).  En Suisse la critique porte sur les conséquences économiques de l'abandon de cette politique. La presse, particulièrement romande, qui avait érigé Hildebrand en héros de la nation, se contente essentiellement de reprendre et d'expliquer le communiqué confus de la BNS, elle fait aussi la part belle aux  lamentations des exportateurs suisses au bénéfice desquels cette folle politique du plancher avait été instaurée en 2011 .  Mais une interview de Thomas Jordan dans Le Temps de Genève n'y va pas par quatre chemins et pose  au Président de la BNS, entre autres questions :  L'instauration du taux plancher aujourd'hui impossible à défendre a-t-elle été une erreur ? 


Retour sur les raisons de la politique du taux plancher 


Beaucoup le disaient, arrimer le franc suisse à l'euro était une erreur. Surtout, les effets collatéraux de cette politique étaient délétères, une bulle immobilière. La base monétaire est passée de 80 Mds à 440 Mds, la masse des prêts bancaires est passée à 170% du PIB, un nouveau record. Le bilan de la BNS a gonflé de façon monstrueuse à plus de 80% du PIB, plus que la Fed et même plus que la BOJ, oui pire que la Banque du Japon qui est aujourd'hui pilotée par les pires apprentis-sorciers de la science économique ! On sait aujourd'hui que c'est la raison derrière le soudain revirement de la BNS qui est confrontée à la perspective d'une dévaluation organisée de l'euro via un assouplissement quantitatif "made in Frankfurt". Pourtant à l'époque, beaucoup d'économistes apprentis-sorciers et de politiciens à gauche nous assuraient qu'il n'y avait aucun problème "CAR LA BANQUE CENTRALE SUISSE PEUT ACHETER DES EUROS EN QUANTITE ILLIMITEE ET ELLE NE PEUT PAS FAIRE FAILLITE !" Vous vous en rappelez ? J'avais moi-même posé la question du problème de la taille du bilan lors de la conférence de la responsable BNS pour la région de Suisse romande lors du salon de la prévoyance à Lausanne. LA BNS NE PEUT PAS FAIRE FAILLITE avait-elle répondu comme si j'étais un extra-terrestre! En théorie, oui. La réalité est différente. A un certain point, une banque centrale massivement en perte doit être recapitalisée, sinon à terme le risque est l'implosion du système par l' inflation. C'est  donc  le contribuable qui passe à la caisse lorsque les pertes deviennent trop grandes.  


Why did SNB really drop its peg?  (FT.com)

 Le bilan de la BNS : OFF THE CHARTS !

Voici ce que je disais en 2011 peu après l'instauration du plancher dont nous avions profité, un peu par chance en achetant l'euro proche de la parité :  


Car oui les gouvernements et les banques centrales sont les principales causes de la volatilité sans précédents sur les marchés d’aujourd’hui. Exemple illustratif : l’appréciation du franc suisse que la banque nationale suisse a tenté d’enrayer dès 2009 en plaçant un couvercle sur la hausse de la monnaie helvétique par des ventes massives de francs -alors que le niveau du franc face à l'euro, à 1,50, n'était nullement alarmant . Ceci créa un marché artificiel pour le franc et augmenta considérablement l’incertitude pour ceux qui cherchaient à se couvrir en vendant l'euro contre le franc. Lorsque la BNS dut se rendre à l’évidence - les interventions sur les changes fonctionnent rarement, une courte expérience chez Moore Capital n’en a pourtant pas convaincu M. Hildebrand semble-t-il- et qu’elle signala son abandon sous le coup de pertes de change massives, les spéculateurs se ruèrent sur le franc suisse. Les autres acteurs pris de panique durent faire de même. Le résultat: une volatilité extrême sur le franc suisse, et des conséquences désastreuses pour beaucoup d’acteurs économiques en Suisse. La réponse de la BNS : plus d’argent facile pour mettre les taux à zéro, vraiment à zéro cette fois. La bulle immobilière suisse peut donc grossir encore plus, et tant pis pour les paysages du Léman !

Philipp Hildebrand, celui que certains ont appelé le "Spéculateur" a en fin de compte spéculé avec l'économie suisse plutôt qu'avec ses économies ! Il a transformé la BNS en un gigantesque hedge fund . 

En réalité comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous lorsque les interventions (verbales, puis réelles)  de Philipp Hildebrand ont débuté le franc n'était pas surévalué par rapport à l'euro. Alors que s'est-il passé ?  La politique de Philipp Hildebrand a probablement largement contribué à la volatilité croissante qui fut observée en 2010 et 2011 et qui mena finalement à sa politique de plancher. Il est raisonnable de penser que si on avait laissé jouer le marché, l'appréciation du franc aurait été moins chaotique et plus gérable par l'économie suisse. En tout cas, il n'y aurait pas eu d'interférences néfastes aux décisions et prévisions des acteurs économiques.  Mais voilà, Hildebrand, certes brillant, succéda à Jean-Pierre Roth selon moi non pas pour son expérience (15 ans d'un parcours atypique, essentiellement chez le hedge fund Moore Capital, puis de brefs passages à la direction d'établissements suisses de premier plan), mais parce que,  nonobstant son profil international et ses connections, il était partisan de politiques non conventionnelles, ce qui venait bien à propos au coeur de la crise.  On peut dire que Thomas Jordan,  presque un vétéran de l'institut monétaire par rapport à Hildebrand, avec un parcours académique,  était lui un banquier central plus conservateur. 
Il fallait venir au secours des exportateurs. alors on agita la menace de la déflation qui devint la principale raison d'intervenir sur le marché des changes. Mais  M. Hildebrand devint vite controversé au sein de la droite conservatrice suisse. Au sein de l'UDC par exemple, on percevait les problèmes de la politique du taux plancher. Mais la gauche, elle, en était un fervent partisan. Et lorsque Hildebrand dut démissionner sur fond de prétendu délit d'initié et d'intrigues politiques, Thomas Jordan n'eut pas d'autre choix que de continuer dans la lignée de son prédécesseur. 


Il fallait venir au secours des exportateurs, alors on agita la menace de la déflation qui devint la principale raison d'intervenir sur le marché des changes.




Graphique : BCV /données Thomson Reuters



Ce jeudi, la liquidité a complètement disparu sur le marché des changes 

Le désastre de cette semaine a été exacerbé par les assurances toutes récentes de la BNS que le plancher constituait le pilier de sa politique et qu'il serait défendu avec toute la vigueur nécessaire. Ce mardi, Jean-Pierre Danthine, Vice-Président de la BNS l'affirmait encore sur RTS, la télévision suisse . Ceci a conduit pas mal de participants à parier que les cours récents aux alentours de 1.20 pour EUR/CHF étaient une aubaine puisque la BNS allait tôt ou tard défendre ce niveau et acheter de l'euro. D'autres participants empruntaient massivement en francs pour financer un carry trade (acheter des instruments libellés en d'autres devises plus rémunératrices), d'autres tenaient des positions longues dollar US contre Swissie. Les fausses assurances de la BNS ont mené ces participants droit à la ruine, il leur fut impossible de limiter les pertes. La liquidité a complètement disparu sur le marché des changes, les banques ont retiré leurs cotations à la milliseconde où l'annonce a été faite par Thomas Jordan. Quelques secondes plus tard, les traders mal positionnés étaient ruinés. Le franc a bondi jusqu'à 41% plus haut contre l'euro et 38% contre le dollar avant de se stabiliser avec un gain de plus de 20% contre la devise américaine et 18 % contre l'euro (chiffres Bloomberg). C'est quelque chose qui ne s'est jamais produit auparavant, un vrai "Black Swan". Un brutal assassinat financier pour ceux qui en furent victimes. Il aurait été préférable sans doute pour la BNS de laisser le plancher tomber en restant motus et bouche cousue et en laissant planer l'incertitude, l'ajustement aurait été plus graduel, la perte de crédibilité réelle mais moindre. Les dommages collatéraux beaucoup moins importants.



Danthine sur RTS ce lundi 12 janvier "Nous sommes totalement déterminés" 




La BNS : un trader exécrable qui serait en faillite avec des pertes de près de 100 milliards ! Le Temps de Genève : Nuno Fernandes: «la BNS a perdu sa crédibilité»


Le comble c'est qu'en réalité, l'euro est tellement survendu contre le dollar, les attentes du marché vis-à-vis de la BCE tellement fortes, et la perspective de nouvelles mesures bien intégrée dans les cours que même l'annonce d'un programme de QE par Draghi pourrait résulter en un rebond spectaculaire, bien que temporaire sans doute, de la monnaie unique . 

La BNS peut seulement espérer qu'après sa gestion épouvantable  des réserves d'or (vendues essentiellement à des cours déprimés), un mauvais timing ne confirmera pas sa réputation de trader exécrable et que EUR/CHF rebondira vers 1.10 dans les prochains mois,  



Un trader ne peut que compatir avec tous ceux dont le compte a été annihilé par cette bombe thermonucléaire

De notre côté pas de position FX dans le franc suisse à part une position insignifiante dans un compte personnel qui a fait un gain providentiel. Cela fait longtemps que le franc suisse était devenu peu intéressant car manipulé par la BNS et donc en ce qui me concerne complètement imprévisible d'un point de vue technique. Mais on ne peut que compatir avec tous ceux dont le compte a été annihilé par cette bombe thermonucléaire.  

Les conséquences pour l'économie suisse : 

Elles sont très importantes et pourraient être catastrophiques pour le tourisme et les exportateurs comme l'industrie des machines. Les ventes au détail vont sans doute chuter par exemple dans la grande distribution suite au phénomène du shopping frontalier. Il faut s'attendre à des pertes d'emploi. Les bénéfices des entreprises multinationales vont plonger mécaniquement lorsqu'exprimés en franc suisse. Les entreprises s'attendaient à ce que le plancher reste en place pour longtemps et donc les trésoriers avaient cessé de couvrir leur exposition à l'euro et aux autres devises.

En fin de compte, la Suisse ne peut échapper au phénomène de contagion venant de l'UE dont la situation économique est catastrophique. Le taux de change est ainsi un mécanisme de solidarité par le marché.  L'appréciation du franc suisse due à  la force relative de l'économie helvétique et à la stabilité de la Suisse joue alors en faveur de l'économie européenne.  Dans l'absolu, ce mécanisme amène à une pression sur les coûts et les salaires en Suisse, une dévaluation interne qui tend à rapprocher le niveau de vie largement supérieur des habitants de Suisse vers la moyenne européenne. 

dimanche 11 janvier 2015

Le cauchemar

La "guerre contre le terrorisme"  fait son grand retour 


Il est certes facile a posteriori de dire que les terribles évènements de la semaine dernière auraient pu être évités dans une certaine mesure, mais on ne peut s'empêcher de le penser lorsqu'on considère la constellation de facteurs qui ont mené à l'attaque sanglante contre le journal Charlie Hebdo. Le plus triste sans doute  est le concours de circonstances qui a permis aux djihadistes d'exécuter leur sinistre plan. Avec un  peu de chance le bilan n'aurait pas été aussi lourd. On sait que les djihadistes avaient été mis sous surveillance il y a plusieurs années, mais finalement ils n'avaient pas été considérés comme une priorité par les services de renseignements (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/01/10/01016-20150110ARTFIG00135-charlie-hebdo-une-faille-beante-dans-le-renseignement.php). Après une réforme des services de renseignements, ils n'étaient plus sur le radar des enquêteurs.   L'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes qui avait été lié lors des surveillances aux auteurs du massacre de Charlie Hebdo,  avait été condamné à 5 ans de prison en 2013, notamment pour possession d'une grande quantité de munition 7,62 x39mm (le calibre de l'arme favorite du terroriste, la Kalachnikov  http://fr.wikipedia.org/wiki/7,62_%C3%97_39_mm_M43)  alors qu'il était soupçonné de faire partie d'un réseau terroriste. Il faut se demander pourquoi il était en liberté ! 

 Ya-t-il un gouvernement à Matignon ? L'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes avait été condamné à 5 ans de prison en 2013  


Or le gouvernment avait conscience du risque accru d'une attaque terroriste à la suite de ses interventions militaires contre des groupes islamistes en Afrique et au Moyen-Orient. La rédaction de Charlie Hebdo qui avait persisté et signé sur le thème de Mahomet et de l'Islam, se savait visée. Les mesures de sécurité pour protéger le journal étaient multiples, mais hélas pas encore suffisantes à l'évidence face à des hommes déterminés. Là encore, des questions seront posées sans doute aux autorités : car le journal nul doute représentait une cible privilégiée, un symbole, pour des terroristes qui cherchent avant tout à frapper les esprits.  Pourtant comme souvent chez les personnes menacées de mort depuis longtemps, l'attention s'était relâchée, le risque paraissait moins élevé.   Les policiers héroïques qui étaient sur les lieux pour protéger la rédaction n'étaient apparemment pas correctement équipés contre une telle attaque (voir lien wiki ci-dessus), malgré que la Kalachnikov, arme courante sur le marché noir, ait été utilisée dans une autre attaque sanglante à Bruxelles (la policière tuée à Montrouge n'était ,elle, même pas armée).      

Au final, trois jeunes des banlieues, qui à l'évidence n'étaient pas exceptionnellement intelligents, (et un nombre de complices à déterminer) ont réussi à semer le chaos sur le territoire français pendant  trois jours. Certains ont appelé cet attentat, le 11 septembre français, "il y aura un avant et un après ". L'état de guerre est déclaré. N'a-t-on vraiment rien, mais rien appris du tout de l'après 11 septembre ? Car le risque est bel et bien de tomber dans l'hystérie collective qui, aux Etats-Unis, prévalut après les attentats de 2001. On sait où cette hystérie collective nous a menés : deux guerres désastreuses en Afghanistan et en Irak, des centaines de milliers d'innocents morts, des centaines de milliers de vies détruites, les exactions de la CIA,  les écoutes de la NSA, la politique américaine d'assassinats par drones avec ses dommages collatéraux et j'en passe . Al Qaeda fut éradiqué, mais d'autres groupes islamistes sont apparus se revendiquant de sa mouvance, et puis avec la guerre en Syrie on a vu  l'émergence de l'Etat Islamique, il ne fallut pas longtemps pour que la poudrière irakienne s'enflamme à nouveau. A bien des égards, la menace du terrorisme est aujourd'hui pire qu'elle ne l'était en 2002, l'on se trouve devant une myriade de groupuscules et un nouveau caliphat qui a déclaré la guerre à l'Occident.




C'est la "guerre contre le terrorisme" qui  a jeté ces jeunes dans les bras de ceux qu'on voulait combattre


L'attentat de Charlie Hebdo devrait révéler à tous l'inanité du concept de "guerre contre le terrorisme", car comment peut-on mener une guerre contre les terroristes, si n'importe quel jeune désoeuvré des banlieues peut en devenir un ? Les djihadistes qui ont mis la France à feu et à sang cette semaine étaient des jeunes des banlieues comme les autres. Enfin pas tout à fait, ils étaient issus d'orphelinats, et après que les rêves de football professionnel ou de carrière musicale se soient envolés sur le coup de 20 ans, c'est l'exclusion sociale qui suivit dans l'enfer des cités (création politique française s'il en est). Notre tabloid  local a un bon article sur le parcours des frères djihadistes : http://www.lematin.ch/faits-divers/said-cherif-gche-vie/story/10048204 . Il ne faut pas s'étonner s' ils se sont tournés vers la religion dans un monde dont la seule valeur, l'argent, leur était devenue inatteignable.  Et c'est la guerre contre le terrorisme qui les a ensuite jetés dans les bras de ceux qu'on voulait combattre: les images de la guerre en Irak, les victimes innocentes des bombardements, leur ont donné, selon leurs dires, la "motivation" pour s'engager dans le djihad . Le phénomène du djihadisme français est autant un produit de la société et des choix politiques en France que celui de la guerre en Syrie et de la montée en puissance de l'Etat Islamique. On ne combat pas un tel phénomène aux causes multiples et complexes par une guerre dans le sens classique du terme. La première chose à faire pour en finir avec les djihadistes, c'est résoudre une fois pour toutes la question de l'éternel conflit israélo-palestinien. Ensuite réalisons que l'ingérence de l'Occident dans le Moyen-Orient a clairement semé les graines de ce que nous récoltons aujourd'hui. Toutefois une certaine ingérence sera nécessaire au vu de ce qui se passe en Irak actuellement (il s'agit de faire fonctionner son intelligence). Enfin la stigmatisation des musulmans, à laquelle l'Etat français a aussi contribué avec les lois sur le port du voile, n'aidera jamais dans la guerre pour les coeurs et les esprits qu'il faut avant tout mener, pour mettre fin au terrorisme.

La première chose à faire pour en finir avec les djihadistes, c'est résoudre une fois pour toutes la question de l'éternel conflit israélo-palestinien

Instrumentalisation ? Quelle instrumentalisation ? Et où nous emmènent-ils ?


Il nous reste à espérer qu'un autre épisode d'hystérie collective ne nous embarque pas dans de nouvelles atrocités, sans mentionner les nouvelles restrictions aux libertés qui seront imposées à tous.  Apparemment c'est mal parti .  Une caractéristique de ce phénomène, c'est l'exploitation par les politiques de la peur et de la colère en décretant "l'Unité nationale" afin de tuer l'esprit critique et les voix discordantes (qui sont discréditées et qualifiées tour à tour d'irresponsables, de dangereux polémistes, antipatriotes, voire carrément ... d'ennemis de la nation) . Il ne devient alors plus possible d'arrêter la mécanique en marche.

Une politicienne française appelle à la création d'un "Patriot Act" français !

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/01/11/25002-20150111ARTFIG00172-contre-le-terrorisme-valerie-pecresse-veut-un-patriot-acta-la-francaise.php

mardi 6 janvier 2015

Time for Draghi To Go !

               The politicians' yes man

The ECB is widely expected to announce a new program of quantitative easing (QE) at its next meeting on January 22nd. The markets (read anglo-saxon carry traders and speculators) want it, the embattled European politicians want it,  and from the top of their ivory towers mainstream economists have been rooting for it ! So we should expect Super Mario-nette to comply. Sooner or later . If you follow this blog,  you know that we pointed early on in Draghi's tenure to a pattern. When taking the helm of the ECB Draghi was introduced as "the most German" of all Italian central bankers and he always peppered his speeches with a bit of German monetary rectitude talk. But it didn't take long for the real Draghi to show his idea of running a central bank : the slippery slope of bending ECB rules and principles to accommodate markets and appease politicians. Admittedly, he has proved to be a very shrewd operator, supporting and manipulating financial markets through words and an impressive show of resolve. It worked wonders for a time. Unfortunately, whether it was his intention or not, Mr Draghi has promised too much and went beyond his mandate, becoming a deficit enabler who allowed EU bureaucrats to delay painful reforms. Time will tell whether his various  lending programs which did nothing to the economy and his promise of backstopping government bond markets created a carry trade bubble with another disastrous aftermath.  

The euro on Monday hit a nine-year low against the dollar, sinking below $1.20 for the first time since June 2010. If you get our updates you know that we predicted the European currency was headed to 1.20 after we went short in August of last year.  EUR/USD collapsed more than 15 big figures since we went short . 


Taxpayers, responsible savers, the European middle-class and the Germans can only be concerned about the path on which Mr Draghi is taking the Eurozone. Mr Draghi's major accomplishment in 2014 has been a brutal devaluation of the Euro which should be highly beneficial to exporters and positively affect inflation. But to the ECB council it's not enough to devalue the european currency by 15% after having destroyed savers and enriched the financial oligarchy with ZIRP (zero interest rate policy), more should be done to attain that currently elusive 2% inflation target which if not met for several years will be very problematic to debtors (governments). Accordingly with a persistently low Eurozone inflation, natural consequence of the necessary adjustments in the periphery, yet worsened by the total collapse of oil prices,   it 's apparent Draghi's German undertones of yesteryear have vanished.  In recent months, what we have seen instead is a spineless submission to the market's whims and Fed-style cajoling by the ECB governors which often has bordered on ridiculous. From this ECB President, we must rightly fear as much rectitude in the future as from a well-cooked spaghetto and once the ECB embarks on outright QE it will be very difficult for Draghi's successor to exit that policy before damage is done.


Werner Sinn (IFO Institute) on Draghi's ECB :
 "OUR WORST FEARS ARE BEING FULFILLED "

But there is hope, if Draghi's illegal project of outright QE can be delayed enough time (e.g. by legal challenges and German opposition), we could see the current ECB President replaced by a German central banker hopefully avoiding QE in Europe which everybody agrees won't be nearly as effective on the real economy as in the US and the UK because of the nature of European markets. Yes you got that right ! QE in the Eurozone won't be as effective as in the US where it had a disappointing, minimal according to some economists, impact on the real economy and on unemployment. What QE did first and foremost was inflating asset prices, making free money for the financial oligarchy while house prices soared, pricing out first-time buyers already struggling with tougher lending standards. Meanwhile long term unemployment was barely affected by the extraordinary Fed policy. QE only drove the wedge deeper between the american middle-class and the 1 %.

Let's go back to some common sense . German common sense

Jens Weidmann : QE' will not fix the eurozone's problems
According to the Bundesbank President, the structural barriers to competition, innovation and productivity in Europe are the real problem impeding European growth. In the short to medium term, how about new mechanisms to funnel lending to SME's which have been of most concern at the ECB ?

Obviously, any change at the top of the ECB should be as smooth as the replacement of Trichet by an Italian central banker introduced as "German", otherwise markets could panic.  Mario Draghi has been the favorite successor to 89 year-old Italian President Giorgio Napolitano who expressed his wish to retire in June 2015. This could provide the opportunity for a graceful change at the helm of the ECB. Who would succeed Draghi ?  Jens Weidmann, the President of the Bundesbank, could potentially become President. He, of course, should be introduced as "European".



Mr Draghi has not just borrowed a few pages from Ben Bernanke's playbook, he's copying the whole book ! 

Ben Bernanke was economic advisor to President Bush - the poster-child of crony capitalism- who nominated him as President of the Federal Reserve. Once at the Fed, Ben Bernanke inflated a housing and energy bubble leading to the 2008 crash. Bernanke then proceeded with QE with the implicit objective of reflating asset prices first to get banks back into shape, then under the pretense of increasing employment. QE drove house prices which had become affordable back up, and gave free play money to the financial oligarchy likely setting the stage for another crisis, but it did little for the unemployed.



What's Wrong with Draghi's Quantitative Easing ? 

- Most economists agree the effect on the European economy won't be as significant as in the US where QE had a rather disappointing effect

-QE is essentially financing the government's deficits allowing politicians to stop the reforms needed to ensure the long term viability of the euro. For this very reason, and because QE is inflationary with potentially disastrous consequences, the ECB is per its statutes barred from engaging in such policy, i.e QE IS ILLEGAL !

- QE will further fuel asset bubbles in the eurozone, mainly the bond bubbles and the housing bubbles that remain in France, Belgium etc. Germany could see a big housing bubble. Bubble always burst with disastrous consequences, especially property bubbles, but not without causing other damages first such as an increase in the gap between rich and poor, environmental impact and in the case of property bubbles an exclusion of ordinary households from homeownership. QE will further encourage malinvestment which in the end will hurt ordinary citizens when it becomes clear those malinvestments were a waste of resources, companies go bankrupt and thousands are laid off.

-QE could drive inflation to high  levels, such as 4-5% in Germany and Northern Europe (in fact that's what it's intended to do) , while house prices and rents would rise as well. As such QE will have the same effect of hurting the middle class, pensioners and the poor  as in the US and the UK.