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samedi 31 mai 2014

L'UE embellira ses chiffres avec la prostitution et le trafic de drogue

Les politiciens en Europe, désespérés de se donner belle figure, vont à partir de septembre avoir recours à un nouveau tour de passe-passe pour booster la croissance des pays membres. Désormais, l'économie souterraine sera incluse dans les statistiques utilisées pour le calcul du produit intérieur brut, c'est-à-dire que l'on y retrouvera les produits de la prostitution et du trafic de drogue, des estimations de ceux-ci bien sûr.  La question est bien entendu comment produire des estimations fiables de ces activités, mais c'est là où nous en sommes arrivés ... 

vendredi 30 mai 2014

Pressions sur Draghi lors de la prochaine réunion de la BCE

Tous les regards seront sur Draghi la semaine prochaine lors de la réunion de jeudi de la BCE. Le président de la BCE ne pourra sans doute qu'annoncer de nouvelles mesures pour satisfaire les marchés qui depuis des semaines ont développé des attentes de plus en plus grandes quant à un QE made in Francfort. La BCE ne peut légalement pas se mettre à acheter des obligations d'Etat comme l'ont fait la Fed et la Banque d'Angleterre, mais outre des taux négatifs, diverses options sont sur la table pour contourner cette règle et obtenir un effet de stimulus similaire : une nouvelle LTRO distribuant de l'argent aux banques, des rachats d'ABS (asset backed securities) qui auraient un effet similaire au Funding for lending scheme de la BOE visant à inciter les banques à finalement prêter aux PME ...
Boris Schlossberg était sur CNBC ce vendredi et selon lui, même si l'effet de ces mesures sera minimal sur l'économie, il s'agit d'abord pour Draghi de faire baisser l'euro, un objectif qui reste difficile tant que la croissance ne se renforce pas outre-atlantique (permettant une normalisation de la Fed) et également de détruire l'instinct d'épargne des Allemands en retirant tout rendement à cette épargne. 

Boris Schlossberg de BK Asset Management


L'Europe est donc bien engagée sur cette pente glissante qui devrait rejoindre la voie empruntée par les empires en déclin et les républiques bananières, le recours à la monétisation de la dette sous le couvert de divers prétextes comme aux USA et en Grande-Bretagne, en Europe pour adoucir l'inévitable douleur qui fait suite aux erreurs politiques du passé. Les marchés en tout cas comptent absolument dessus, c'est ce qui a boosté les actions européennes et fait récemment chuter les taux des obligations souveraines en Europe à des niveaux proches de plus bas historiques. Les taux des obligations néerlandaises sont par exemple à un plus bas depuis 500 ans ! Avec les bourses en hausse, une telle situation est exceptionnelle elle aussi, et déconcertante. A un certain point, soit le marché obligataire, soit la bourse devrait partir dans l'autre sens.

mercredi 28 mai 2014

Combien de temps encore ...

Combien de temps reste-il encore à ce phénoménal bull market et à l'économie mondiale avant un nouveau krach ? Cela fait quelque temps que je me pose la question et ce scepticisme ne nous a certes pas empêchés d'être investis en bourse , même de participer à la hausse de certaines de ces actions follement surévaluées, en grande partie grâce à l'observation du vieil adage chartiste, "Trade what you see, not what you think".  Mais pour l'observateur perspicace et forcément sceptique de cette ère de création monétaire zélée dans laquelle nous vivons, les signes omineux ne cessent de s'accumuler.

Si vous n'aviez pas prêté attention à l'entrée en bourse de JD.com, un détaillant en ligne concurrençant  amazon.com en Chine, vous avez raté quelque chose ...

 Ce bull en or, me fait plutôt penser au veau d'or, l'idole que les Hébreux dans la Bible se rendirent coupables d'adorer. entraînant la fureur de Dieu. Ce Dieu qui aujourd'hui a été partout remplacé par une idole universelle ... l'argent . Mais pour être plus terre-à-terre, comme le fit remarquer Michele Caruso Cabrera sur CNBC, ce bull en or doit être un énorme signal contrarien .


D'autres signes anecdotiques mais inquiétants :

- j'étais récemment sur un forum d'investisseurs et j'ai remarqué deux choses en contradiction avec l'idée reçue que la participation des épargnants dans la bourse reste anémique et que donc il n'est pas encore temps de s'inquiéter. J'ai été frappé par l' afflux de nouveaux venus se lançant dans la bourse, par une confiance à peu près inébranlable dans les possibilités de la bourse auprès d'investisseurs dont l'expérience remonte à quelques années,  et énormément de sujets très suivis sur la spéculation immobilière. Cette dernière d'ailleurs bat son plein, que ce soit en Suisse, en France, en Grande-Bretagne où les prix des maisons londoniennes sont à de nouveaux records ou aux USA (immo résidentiel en hausse de 21% sur l'année à San Francisco)

- il y a beaucoup trop de Ferraris; à Lausanne j'en vois une à peu près chaque semaine, une très forte hausse je dirais depuis 2005. Les Ferraris et Maseratis sont devenues presque banales. On peut même voir des publicités sur le web pour la nouvelle Maserati, un produit de consommation de masse ! Je rejoins donc Marc Faber, sur ce point, un grand krach, comme en 1987, approche sans doute.


Il y a beaucoup trop de Ferraris... 458 Spider, le nouveau modèle sillonnant les routes suisses ...

Ukraine Situation Worsening

A full fledged civil war has now engulfed Eastern Ukraine. The Ukrainian government launched a deadly attack with helicopters and fighter jets against separatist rebels in Donetsk. The Financial Times reported militias from Chechnya have entered the country to fight along with the pro-russian rebels.  Meanwhile Vladimir Putin urged Kiev to halt its offensive against the separatists' strongholds in the east. 

Financial markets have so far remained unfazed despite combats intensifying in eastern Ukraine.

Chechens join pro-Russians in battle for east Ukraine

http://www.ft.com/intl/cms/s/0/dcf5e16e-e5bc-11e3-aeef-00144feabdc0.html?ftcamp=engage/email/textlink/subscribers/todaysftheadlines/crm&utm_source=subscribers&utm_medium=email&utm_term=textlink&utm_campaign=todaysftheadlines&siteedition=intl#axzz3303qumTd

lundi 19 mai 2014

China officially accused of cyber-espionage

 "The only computers these days that are safe from Chinese government hackers are computers that are turned off, unplugged, and thrown in the back seat of your car."



US Charges China with Cyber-Spying on American Firms

China has responded by alleging the accusations were completely "made up".

Meanwhile Cisco has been complaining NSA operatives were intercepting its products en route to international customers in order to plant bugging devices.

dimanche 18 mai 2014

Le fonds Gripen refusé par les Suisses

C'est semble-t-il le résultat du scrutin, ce dimanche. Reste à savoir si la Confédération achètera des Gripen via le budget de l'armée. Voici une vidéo de Bloomberg sur le Gripen (un peu élogieuse, comparée à tout ce qu'on a pu lire sur les qualités et défauts du Gripen ici en Suisse): http://www.bloomberg.com/video/saab-jet-too-pricey-for-europe-s-richest-nation-TXnjIKX5S~6KatuGXskcFQ.html

samedi 17 mai 2014

Dans Capital de ce mois ...


- l'Union Européenne hors de contrôle : les dépenses folles, les rémunérations mirobolantes des fonctionnaires européens, les subsides à des bénéficiaires bidons, la bureaucratie métastatique, la corruption, tout y passe  !

- thème déjà abordé sur ce blog : la mainmise progressive des géants du net sur votre vie privée. Quand les utilisateurs de réseaux sociaux comme Facebook s'en rendent compte, il est souvent déjà trop tard, mais le danger est partout, notamment avec les applications pour smartphone. Capital rappelle l'adage : "quand le service est gratuit, c’est que vous êtes le produit" mais voit aussi les aspects innovants et benéfiques du "Big data"...

- la hausse des contrôles fiscaux ... Oui l'Etat en veut de plus en plus à votre argent !

Mon commentaire : rien de vraiment neuf au sujet de l'UE, car qui ne sait pas aujourd'hui que les eurocrates qui partagent leur temps entre leurs quartiers généraux de Bruxelles et Strasbourg à un surcoût de dizaines de millions par an pour les contribuables, se sont accordé maints privilèges et avantages en tout genre dans l'exercice de leurs fonctions ? On peut regretter que, sur le continent, ce soit surtout depuis la crise de l'euro, dont ces mêmes eurocrates sont en partie responsables, que les médias s'intéressent de près aux extravagances de l'UE. Beaucoup de révélations viennent encore de journaux britanniques; c'est que si critiquer l'UE a longtemps été presque tabou sur le continent, en Grande-Bretagne à l'opposé, s'y attaquer constitue presque un sport national .

Dernier exemple, le scandale des pensions :
http://www.theguardian.com/world/2014/apr/27/meps-final-payoff-157000

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/0326cddc-cfb8-11e3-9232-9ff6878c4797/Deux_scandales_accentuent_lid%C3%A9e_dune_UE_antid%C3%A9mocratique

Et le cirque du parlement, plus de 100 millions par an envolés en fumée :
http://www.telegraph.co.uk/news/.../The-farce-of-the-EU-travelling-circus.html

A noter qu'en Suisse, un "Comité contre l'adhésion insidieuse à l'UE" a été récemment lancé par un groupe de conservateurs.



Quant aux dangers que constituent les géants du net pour la vie privée, il y a également une chose dont on parle peu. Comment expliquer le succès fulgurant de Twitter et Facebook par ex.? Facebook a certes attiré dans un premier temps beaucoup de gens désirant s'exprimer et partager  par une présence sur le web, et une fois sa popularité bien assise outre-atlantique, le reste du monde a suivi comme pour d'autres phénomènes de mode nés aux USA. Mais un facteur prépondérant dans le succès de Facebook et surtout Twitter, fut l'enthousiasme dès le départ des entreprises et des médias pour ces  nouveaux outils marketing. Car en fin de compte, Facebook et Twitter sont essentiellement  de nouveaux outils de marketing, des plus efficaces car acceptés par les sujets à étudier eux-mêmes, sujets que l'on peut également mobiliser et exploiter dans la mise en place d'actions publicitaires. Le rêve des entreprises, distiller de la pub de façon quasi subliminale ! Voilà pourquoi ces nouveaux sites ont enregistré une croissance phénoménale, ils avaient tout Big Business derrière eux pour assurer leur promotion.  

A propos de Facebook , les insiders, M. Zuckerberg en particulier, vendent leurs actions et récoltent des milliards. M. Zuckerberg a vendu pour 3.4Mds de titres, a-t-il confiance à long terme dans le modèle ?  http://www.bloomberg.com/news/2014-05-16/facebook-insiders-reap-7-2-billion-in-sales-since-ipo.html 

mardi 13 mai 2014

Les Suisses appelés à voter sur trois référendums signes des temps

Votations du 18 mai 


Ce dimanche 18 mai, les Suisses devront se prononcer sur plusieurs initiatives qui ont généré ces derniers mois beaucoup de débats houleux dans les médias, les partisans et les opposants de chaque initiative défendant leur point de vue avec autant de hargne que d'arguments convaincants : l'initiative pour un salaire minimum, l'initiative contre l'achat de nouveaux avions de combat Saab et, en canton de Vaud, l'initiative pour sauver Lavaux 3 (visant à protéger définitivement cette zone déclarée patrimoine mondial de L'UNESCO). Les divisions prononcées sur ces questions sont aussi le reflet d'une époque : l'idée de l'instauration du salaire minimum refait surface alors que la conjoncture s'est améliorée et après que les travailleurs les moins qualifiés furent parmi les premières victimes de la crise; Sauver Lavaux 3 est le reflet  des taux à zéro et de la bulle immobilière et de leur triste corollaire,  le bétonnage de la Suisse; la controverse sur l'achat des Gripen reflète  le tiraillement entre la nécessité d'assurer la sécurité du territoire, la neutralité et l'indépendance de la Suisse et les autres priorités telles que perçues par la population dans un contexte géopolitique qui jusqu'à récemment n'avait plus rien en commun avec la guerre froide.


Le salaire minimum

Ce coup de couteau dans le dos du chômeur et de l'entrepreneur

L'initiative pour le salaire minimum émane des syndicats de Suisse, l'USS. Et ce n'est pas suprenant, comme certaines autres revendications syndicales historiques, le combat pour le salaire minimum est, avec toutes les bonnes intentions qu'on peut lui trouver, effectivement le combat de ceux qui ont un emploi contre ceux qui n'en ont pas et désirent une activité (chômeur, entrepreneur). Le salaire minimum est une fixation des prix, le prix du travail, pour limiter la concurrence. Ce sont les "haves" contre les "have nots", les installés contre les laissés-pour-compte. Car les économistes dans l'ensemble s'accordent pour dire que le salaire minimum nuit à l'emploi, il s'agit de théorie économique enseignée en 1ère année : si l'on fixe les prix, la demande s'ajuste en fonction du prix (minimum ici) fixé et un déséquilibre entre offre et demande se développe. Dans le cas du marché du travail, la demande de main- d'oeuvre de la part des employeurs diminue à cause du prix fixé à un niveau plus élevé pour celle-ci . Et ce sont les couches les plus vulnérables de la population qui en souffrent, les travailleurs peu qualifiés, mais aussi les petits indépendants et patrons de petites entreprises sur le dos desquels on jette soudain un enième fardeau de plus, pour certains insupportable. PME Magazine donne l'exemple d'un maraîcher qui devrait augmenter ses employés de 43% à CHF 4766 /mois  tenant compte du 13ème mois. Dans certains cas, le patron serait moins bien payé que ses employés (notez évidemment qu'un indépendant n'a pas de 13 ème mois) !  


Article de PME Magazine sur la réalité du SMIC à CHF 4000 :

http://www.pme.ch/de/artikelanzeige/artikelanzeige.asp?pkBerichtNr=187088



Le salaire minimum à CHF 4000 serait une catastrophe pour l'emploi 


Comme toutes les revendications syndicales, celle d'un salaire minimum s'est développée bien entendu à cause d'abus patronaux, mais si des abus existeront toujours, nous sommes bien loin de l'époque où les travailleurs se trouvaient dans une telle position de faiblesse qu'il leur était difficile de négocier des améliorations des conditions de travail. Aujourd'hui, en Suisse comme ailleurs, il existe des conventions collectives régissant le niveau des salaires dans beaucoup de secteurs. Elles permettent aux acteurs, patrons et travailleurs de négocier en fonction des conditions propres à leur activité, un système qui permet un minimum de flexibilité. Et la Suisse ne devrait pas s'engager dans une voie qui réduit la flexibilité du travail. La flexibilité du travail se traduit aussi au final par plus d'opportunités d'emploi, et donc plus de choix (de changer de travail), il ne faut pas l'oublier. 
Tout le monde du côté du "Pour" a oublié semble-t-il, les années 2008-2009 où l'on parlait de payer certains travailleurs frontaliers en euros pour réduire le coût du travail, et conserver des emplois face à la crise de l'euro et son corollaire, l'envolée du franc suisse qui rendait le pays non-compétitif. La Suisse fait aussi face à une tendance déflationniste qui est en partie structurelle, or le problème dans une économie en déflation c'est la rigidité des salaires.Les salaires ne sont jamais fonction d'un véritable marché libre où ils fluctueraient constamment en fonction de l'offre et de la demande, les économistes disent qu'ils sont "sticky", ils ne s'ajustent pas à une demande moindre pour la main-d'oeuvre avec pour résultat des coupes sombres dans les effectifs lorsque le travail devient trop cher au regard du volume d'activité en baisse des entreprises.
Vu les menaces déflationnistes qui pèsent sur l'Europe, l'instauration d'un salaire minimum, qui plus est à ce niveau élevé (CHF 4000) serait sans doute une erreur.


Si l'initiative était approuvée, la Suisse aurait un salaire minimum double de celui de ses concurrents et le plus élevé au monde 


En Suisse, il existe déjà un salaire minimum dans les faits

En Suisse, il existe déjà un salaire minimum dans les faits. Il est par exemple très difficile, voire impossible de trouver du personnel (étranger en général) pour le ménage prêt à travailler pour moins de CHF 20 de l'heure, une rémunération qui est communément admise comme étant un minimum. Dans la restauration, une serveuse s'attend aussi à être payée CHF 20- CHF 25 de l'heure. C'est le double du salaire de base pour une fonction administrative aux Etats-unis et une des raisons pour lesquelles, un repas au Mc Donald's en Suisse coûte aussi cher qu'un plat principal dans un petit resto aux USA (le cheese burger par ex. coûte CHF 3.50 en Suisse contre 99 cents aux USA). Les attentes salariales sont telles qu'elles font passer tous les autres aspects du travail loin derrière. Par exemple, pour un employeur, il serait sans doute difficile de vanter l'attrait d'un poste pour ses conditions de travail et le travail enrichissant si la rémunération n'est pas alignée sur le standard de CHF 20-CHF 25  de l'heure. La réalité est que les salaires sont déjà élevés en Suisse. Le salaire minimum dans d'autres pays développés est bien inférieur, PME Magazine a fait une comparaison, si l'initiative est approuvée, la Suisse aurait un salaire minimum double de celui de ses concurrents et le plus élevé au monde. Imposer aux entreprises un salaire minimum si élevé aura toutes sortes de conséquences néfastes en plus d'augmenter le taux de chômage chez les moins qualifiés et les jeunes : les perspectives salariales de tous les employés seront affectées puisque les coûts de la masse salariale globale augmenteront pour chaque entreprise, la rémunération au mérite et à l'ancienneté sera affectée aussi créant des tensions et des problèmes de motivation, les CDD vont se multiplier comme dans l'Union Européenne où le fameux modèle social européen a tué l'emploi.

 Les initiants prétendent qu'il est difficile de vivre décemment avec CHF 3500, mais c'est une grande exagération qui ne reflète pas la réalité. La Suisse est toujours un îlot de cherté, mais le budget vital ou de base n'est pas tant élevé, l'entrée du low-cost en Suisse où jadis tout était hors de prix y contribue beaucoup. Et justement, cette tendance devrait aussi faire pencher la balance en faveur du non. Car si les salaires ont été historiquement si élevés en Suisse, c'est en grande partie parce que grâce aux réglementations suisses bien des secteurs n'opéraient pas dans un environnement concurrentiel et pouvaient ainsi générer des profits importants. La vaste majorité des salariés et donc des Suisses en a profité, mais longtemps au détriment des consommateurs qu'ils étaient aussi. Or avec l'ouverture de la Suisse notamment à l'Union Européenne, et dans une économie mondialisée de plus en plus compétitive où la technologie ne met aucun secteur à l'abri, on ne peut plus être assuré que des conditions similaires seront présentes à l'avenir. Le marché suisse ne sera plus jamais protégé comme il l'a été dans le passé.


  Autre votation ce 18 mai : Non au Gripen ? 


Cette initiative lancée par la gauche alliée à une coalition composée notamment de "partis bourgeois" s'oppose à l'achat par la Confédération, grâce à la création d'un fonds spécial, d'avions de combat Gripen produits par le suédois Saab. Le projet de renouvellement d'une partie de la flotte de la force aérienne suisse avec des avions Saab fait l'objet depuis plusieurs années de nombreuses controverses. Saab s'est montré plus qu'entreprenant avec les décideurs politiques suisses et le processus de négociation a été arrosé de critiques. Aujourd'hui les critiques se portent essentiellement sur le coût de ces 22 avions et les charges que leur entretien implique. S'ils vont coûter un peu plus de 3 Mds à l'achat, le total sur plusieurs années atteindrait 10 Mds selon les initiants, la Défense, elle, avance plutôt une estimation de 6 Mds. Les initiants pointent "les coupes sombres dans la santé, la formation et la sécurité publique" et les besoins de l'AVS pour s'opposer aux Gripens.  Des arguments qui à mon avis auront du mal à convaincre les Suisses attachés à leur indépendance et à leur armée qui a besoin de nouveaux avions. Quant à l'AVS, mon avis, que la majorité ne partagera pas, est que comme tous les systèmes de retraite par répartition, elle est fondamentalement problématique et comme les augmentations de TVA le montrent, deviendra un puit sans fond et de plus en plus un grand transfert intergénérationnel si une solution permanente n'est pas trouvée pour diminuer son rôle dans le système de retraites, au profit de solutions privées (mais sans le "free lunch" que celles-ci ont constitué jusqu'ici pour le secteur financier).


Puisque l'armée suisse va bientôt devoir se séparer de ses 54 Tiger F-5 aujourd'hui dépassés, il ne restera plus à l'armée que 32 F/A 18 Hornet eux-mêmes vieillissants. La question de l'opportunité d'un renouvellement donc ne se pose pas pour les opposants à l'initiative. Aujourd'hui la guerre se mène et se gagne dans les airs. Une armée sans une force aérienne suffisante et moderne est une armée de pacotille et tout le monde est conscient qu'une armée suisse reposant principalement sur le fantassin ou Panzergrenadier ne correspondrait pas au standard actuel des grandes puissances. Surtout une force aérienne conséquente garantit l'indépendance et la neutralité. On le voit aujourd'hui avec l'OTAN, le support aérien indispensable est fourni par les Etats-Unis essentiellement. Sans nouveaux avions de combat, en cas de besoin la Suisse devrait peut-être un jour faire appel à l'OTAN. Impensable.


Selon les partisans du Gripen qui suivent l'avis d'un certain nombre d'experts, le Gripen représente le meilleur rapport qualité/prix face aux concurrents considérés : le Rafale et l'EuroFighter, tous deux plus coûteux. Le coût global du Gripen, y compris entretien est aussi inférieur sur le long terme à celui des deux autres. Saab représente aussi un partenaire idéal pour la Suisse puisque la Suède est neutre également.  Il est intéressant de noter que le Gripen constitue aussi un partenariat entre Saab et plusieurs fabricants d'équipement suisses, et en cas de oui au Fonds spécial Gripen, Pilatus, l'avionneur helvétique, décrocherait un contrat pour la livraison d' appareils d'entraînement à l'armée suédoise ! Nul doute que cet échange de bons procédés fut un facteur pris en compte dans la décision du Conseil Fédéral.  Car le citoyen pourrait se demander pourquoi la Suisse n'a pas envisagé d'acheter de nouveaux F 18 Super Hornet, évolution du F/A 18 un jet bon à tout faire, des F-16 ou des F-15 moins coûteux, ou même des Mig 29, un appareil très performant, et très maniable en terrain accidenté, au coût bien inférieur au Gripen ... Hormis le fait que les coûts totaux ne sont pas forcément inférieurs, les arguments contre un fournisseur américain (ou russe !) sont simples : la dépendance vis-à-vis d'une grande puissance, des relations avec les USA qui ne sont plus cordiales depuis longtemps, surtout dans les milieux militaires depuis les révélations Snowden. Et sans doute des détails d'ordre pratique : l'Inde est équipée comme de nombreuses autres nations de Mig 29, mais lorsqu'on s'est rendu compte d'un défaut de fabrication sur ce modèle devenu controversé, les avions pour être réparés et modernisés devaient être envoyés en Russie.

Voici un article sur les avantages et désavantages du Super Hornet vis-à-vis du Gripen, deux appareils en compétition pour une dotation de l'armée canadienne:
http://gripen4canada.blogspot.ch/p/what-about-super-hornet.html


Si comme ses opposants le font remarquer, le Gripen est moins performant que le F/A 18 et les autres appareils considérés, le Gripen serait polyvalent sans être brillant dans aucune tâche.  Mais d'autres inquiétudes sont exprimées par ses opposants, le Gripen serait encore un avion sur papier, des tas de problèmes ont été mis au jour lors des séances de testing, l'avion a été sévèrement critiqué par certains militaires et il n'y a pas de garantie que tous ces problèmes seront réglés dans la version que Saab devrait livrer, sans doute avec aussi beaucoup de retard, peut-être pas avant 2023 ...

           Le Saab Gripen



Quoiqu'il en soit, l'armée suisse, dont la devise est Si Vis Pacem, Para Bellum, affirme son besoin pour de nouveaux avions, qui devraient aussi permettre on l'espère, on l'a promis en tout cas, d'éviter des incidents de sécurité aérienne comme celui vu dernièrement et indigne d'une force aérienne qui se respecte (je ferai l'impasse sur les détails amusants pour raisons de sécurité publique). Un même besoin se présentera aussi au niveau de la flotte d'hélicoptères. Avec une quarantaine d'appareils qui ne sont même pas armés (ils le seront mais avec de l'armement très léger) et dont beaucoup ne sont pas à la pointe de la technologie, certains comme M. Fridez (groupe socialiste) ont déjà posé la question d'un renouvellement. Le Conseil fédéral a répondu que la dotation était actuellement suffisante, et qu'essentiellement alors que des appareils sont mis à la retraite, il faudra faire avec ce que l'on a . Pourtant des hélicoptères plus modernes seraient tout aussi utiles voire bien plus utiles que les Gripen. Ils peuvent être utilisés pour des missions de protection civile, permettre de consacrer plus d'anciens appareils aux missions de police et à la lutte contre le grand banditisme frontalier (un phénomène qui risque bien d'exploser avec le malaise économique européen), et servir pour des missions à l'étranger (protection de la marine marchande suisse, opération de sauvetage etc.). Peut-être même qu'une promesse d'achat par la Suisse d'hélicoptères BlackHawk et Apache permettrait de négocier des amendes moins sévères aux banques suisses. On peut toujours rêver ...



 Canton de Vaud : Sauver Lavaux 3  


Une autre initiative qui déchaîne les passions. Une première initiative "Sauver Lavaux" votée en 1977 et lancée par Franz Weber, avait abouti à des mesures de protection pour cette région viticole et bucolique de l'arc lémanique,  le célèbre écologiste suisse a soumis une nouvelle initiative au vote des vaudois pour définitivement mettre Lavaux à l'abri de la spéculation immobilière qui bat son plein dans tout le pays, mais particulièrement sur l'arc lémanique. Les arguments des initiants et des opposants qui ont lancé un contre-projet sont tout aussi convaincants en apparence. Les vignerons craignent qu'un OUI rendent impossible le développement de leurs activités, notamment une transition du négoce de vin en gros vers la vente directe aux particuliers qui nécessite des aménagements pour recevoir les clients et organiser des dégustations, ils craignent aussi de ne jamais pouvoir construire un nouveau logement pour des enfants par exemple. Avec la chute des prix du vin générique depuis les années 90, la plupart des vignerons font face à des difficultés et doivent repenser leur modèle d'affaires. Les opposants peignent un scénario alarmiste dans lequel le secteur serait coulé par cette nouvelle initiative qui veut restreindre encore plus le développement de la région. Les initiants sont accusés de vouloir mettre Lavaux sous cloche, une accusation fréquemment faite en Suisse à ceux qui se battent pour la préservation des paysages, et qui s'inscrivent alors parfois en porte-à-faux avec le traditionnel pragmatisme suisse. 

           Le tract alarmiste des opposants à Sauver Lavaux


Toutefois, Sauver Lavaux 3, n'empêchera pas tous les projets immobiliers,  les projets d'utilité publique (EMS, écoles) resteront autorisés ainsi que les constructions souterraines, ce qui devrait permettre aux exploitants viticoles de développer l'infrastructure d'accueil nécessaire à leurs nouvelles activités. De plus, l'initiative prévoit des aides financières aux vignerons pour le maintien des murs typiques des coteaux du Lavaux. Selon  l'association Sauver Lavaux, cette troisième initiative est nécessaire pour que les dispositions de la première soient véritablement appliquées. L'association se dit épuisée face à la surveillance qu'elle doit mener et aux abus des pouvoirs locaux. Car les pouvoirs publics comme après d'autres initiatives ont trouvé des moyens d'alléger en pratique les dispositions en faveur desquelles le peuple s'était prononcé. Les municipalités locales cèdent trop souvent à la pression des promoteurs. C'est que comme ailleurs en Suisse, des relations de complaisance se développent pour toutes sortes de raisons, entre politiques et acteurs du secteur immobilier et du BTP. Si le résultat a pu être, par endroits, catastrophique pour l'urbanisme, comme à Lausanne, en Lavaux, on constate que des villas de luxe, avec les mêmes styles modernes et disharmonieux vus ailleurs, s'érigent ça et là, menaçant le paysage.

"D'une beauté à couper le souffle" dit l'affiche vantant un projet de complexe d'appartements modernes sur les hauteurs de Lavaux par Bernard Nicod, un des plus gros promoteurs de la région 
(documents association Sauver Lavaux)


450 demandes de permis de bâtir ont ainsi été déposées en moins de 3 ans, dont seulement une dizaine pour des projets en relation avec la viticulture ! La tentation est grande pour les propriétaires terriens, avec l'envolée des prix de l'immobilier. Et sur l'arc lémanique, il est avéré que les promoteurs parviennent à implanter des projets qui altèrent complètement le paysage historique de la côte, et ce même à proximité directe de zones ou bâtiments protégés. Selon les initiants dans les rangs desquels on trouve aussi le WWF, le contre-projet est une coquille vide, un écran de fumée qui laisse croire à une protection du patrimoine, pour en réalité laisser faire aux communes ce qui bon leur semble.  Il existe donc de bons arguments pour le OUI, le 18 mai. Ce dernier combat acharné entre opposants et initiants n'aurait sans doute pas eu lieu sans la bulle immobilière.  


samedi 10 mai 2014

L'analyse technique, une absurdité ?


Philippe Proudhon, auteur de "Stratégies pour devenir rentier en dix ans" faisait récemment sur devenir-rentier.fr, le forum à la popularité grandissante qu'il a créé, une critique assassine de l'analyse technique et de ses praticiens, conseillant à tout le monde de ne jamais regarder les graphiques de cours, selon lui, une absurdité. Etonné par un tel dénigrement et ce qui apparaît comme une mécompréhension du sujet, d'autant plus que le contenu par ailleurs de qualité de devenir-rentier.fr m'avait amené à visiter le site, je me devais de lui répondre.  Car comme vous le savez, ce blog a pour vocation première d'informer et de démystifier autant que possible, en particulier tout ce qui a trait aux placements et aux marchés. Voici donc ma réponse :


Votre critique - plutôt ce qui apparaît comme un assaut sur l'analyse technique -  est presque en tous points injustifiée ou erronée et m'a un peu étonné. C'est dommage car la réalité est que l'analyse technique, correctement utilisée, peut apporter des informations très appréciables, pas aux adeptes purs et durs de l'approche de la valeur selon Graham/Dodd &Buffet,  mais à tous les autres, c'est-à-dire sans doute une bonne part des lecteurs de devenir-rentier.fr qui très probablement (malheureusement) empruntent quelques éléments de la méthode seulement, n'ont peut-être pas toujours la discipline qu'elle requiert, et peut-être ne prennent pas conscience de toutes ses implications. 

Il me semble évident que vous n'avez pas lu autant sur l'analyse technique (AT) que sur l'approche "value", parce que dès le départ peut-être, cette méthode ne vous a pas convaincu et que vous n'avez pas cherché à bien la comprendre et à mettre ses enseignements à profit . Ne pas être un étudiant de l'AT n'est pas une tare fatale en soi, car cela signifie souvent verser dans toutes les chimères du trading online que nous vendent certains courtiers et sites spécialisés.  On peut émettre pas mal de critiques vis-à-vis de l'AT et des analystes techniques, et en fait votre conseil de fuir les analyses et les analystes techniques  n'est, de loin, pas complètement dénué de fondements (moi-même j'ai écrit sur le sujet et vois d'un œil critique les analyses techniques des brokers et dans les médias spécialisés en général, souvent il s'agit de contenu pour remplir des pages et faire du marketing). Du point de vue du disciple de Graham &Dodd, et de celui à la recherche de dividendes, l'absence totale d'intérêt pour l'AT n'est pas surprenant et compréhensible  mais les points que vous soulevez, même s'ils ne sont pas dénués de sens, constituent une mauvaise critique de l'AT, surtout qu'ils vous amènent à conclure à … l'absurdité de l'AT. Voici les raisons en bref … Je passe rapidement sur la comparaison avec l'immobilier (l'AT nécessite des prix de transactions régulières), sur une déconnexion entre l'action et son entreprise (effectivement une bonne entreprise ne se traduit pas nécessairement par une bonne action et l'AT reconnaît ce fait), sur la notion (et pour moi le désir, ou non) d'être "propriétaire"...  D'abord, point 1, la question des dividendes : les graphiques sont généralement ajustés pour dividendes.
Si ce n'est pas le cas, le technicien en tient compte, seul le novice naïf serait induit en erreur dans l'exemple que vous donnez. Notez aussi qu'en général, le chartiste s'intéresse moins aux valeurs de rendement, le technicien souvent va là où l'action et le momentum se trouvent.  Point 2, la question de ce que vaut vraiment l'action :  en bourse par opposition au private equity, seul le cours compte pour l'investisseur désirant réaliser une sortie, donc si le cours a stagné ou baissé peu importe le nombre d'actions, l'EPS etc, la valorisation de sortie c'est le cours. Pour le point 3, l'AT n'est effectivement pas applicable à la VNI des SICAV, mais c'est du fait principalement que la VNI ne représente pas les forces de l'offre et de la demande à l'œuvre  (c'est cela essentiellement qu'indique un graphique, l'offre et la demande, la psychologie du marché, les cours de bourse n'étant à court et moyen terme que le résultat d'une enchère, ils sont donc parfois déconnectés des "fondamentaux") .  

 Paul Tudor Jones étudiant des graphiques en papier, dans le documentaire "Trader" de 1987

http://www.youtube.com/watch?v=x5liIYmxAXw


Il y a plusieurs méthodes pour gagner de l'argent en bourse, de l'approche "value", au trading à haute fréquence, en passant par la gestion passive (indicielle). Le succès de l'approche "value" est clairement avéré, la validité de certaines approches comme celle(s) basée(s) sur l'analyse technique peut être moins claire. Si aujourd'hui on peut aisément backtester beaucoup de choses ( N.B. ce qui fonctionnait hier risque bien de cesser de fonctionner un jour), à bien des égards, l'analyse technique n'est pas une approche scientifique, on la caractérise souvent de subjective, peu fiable. Mais le fait est que beaucoup d'acteurs sur les marchés l'ont utilisée et continuent de l'utiliser pour réaliser des profits. Et cela n'est plus à prouver, en fait même les milieux universitaires lui reconnaissent aujourd'hui une certaine validité, les fondements de l'AT étant à chercher dans la composante psychologique, émotionnelle, des marchés, dans le fait que les marchés ne sont pas tout à fait "efficients" et les participants pas entièrement rationnels. Des milliards sont gérés par des systèmes informatiques souvent basés en (grande) partie sur l'analyse technique : +-250 Mds en "managed futures" en 2011, il s'agit d'une catégorie particulière de hedge funds, plutôt méconnue en Europe. Hors managed futures, beaucoup de gestionnaires de hedge funds  à la réussite extraordinaire ont utilisé l'AT, je pense à Paul Tudor Jones par exemple. On peut sans doute dire que tous les traders actions ou FX ont une certaine connaissance de l'AT quelle que soit l'utilisation qu'ils en font. Quant à moi qui utilise bien sûr l'AT, je pourrais sans doute aisément vous prouver qu'elle apporte des informations appréciables, notamment pour avoir une indication du cycle de marché dans lequel on se trouve, et surtout pour éviter d'investir dans un titre, un secteur ou un marché sur le point de s'effondrer. Par exemple, une chose m'a frappé dans le PF de investisseurheureux, c'est l'énorme position dans Cominar. Ne connaissant pas les détails de vos derniers ajouts, je crois toutefois qu'ils sont assez récents, l'analyse technique peut, comme dans cet exemple, vous inviter à la prudence et vous décourager d'autant plus à accumuler une telle position  dans un titre et un secteur dont les perspectives semblent s'assombrir. Car, oui, depuis début 2013, le graphique de CUF est "laid" (il est devenu effrayant depuis, reflet des inquiétudes sur l'immo canadien ?). La taille relative de CUF dans le PF est maintenant, vous conviendrez, en conflit avec le principe de diversification d'une gestion saine, et la tendance à moyen terme semble à la baisse.

  Cominar REIT : les techniciens n'aimeront pas ce graphique


L'analyse technique n'est donc pas du tout une absurdité, même si ça en a l'air, même si certains la méprisent (vous êtes loin d'être le seul). Elle peut être utile dans beaucoup de cas (et certains ne peuvent s'en passer). Mais je dirais qu'il est bon d'avoir un minimum de connaissances dans le domaine et surtout une certaine expérience des marchés pour pouvoir séparer le bon grain de l'ivraie si on lit des analyses techniques (il y a beaucoup de choses qui ne valent pas la peine de s'attarder et si c'est trop compliqué parce qu'une myriade d'oscillateurs et d'indicateurs sont employés, probablement il n'y aura pas grand chose à y gagner en comprenant). L'AT n'est évidemment pas une boule de cristal, l'utiliser seule et de façon théorique (sans observation, réflexion, (backtesting), après avoir lu un livre ou deux) mène à des déceptions, et elle peut certainement vous induire en erreur (tout comme les états financiers). Pour l'analyste ou le trader toutefois il s'agit  de reconnaître ces situations où elle vous induit sans doute en erreur. Car l'analyse technique est plutôt un art développé par la pratique (du trading). En conclusion l'AT est une méthode  parmi d'autres, qui utilisée seule n'est certes pas la meilleure en ce qui concerne la bourse, et qui bien sûr concerne plutôt le court terme. On peut choisir de la suivre en puriste ("toute l'information nécessaire est dans les cours") si l'on est un trader ou l'incorporer dans une certaine mesure dans son approche d'investissement. Je ne recommanderai jamais au particulier d'utiliser l'AT en puriste et d'écarter les autres approches, mais de s'y intéresser pour comprendre (de même pour l'approche "value", le particulier moyen pour moi devrait en fait investir via fonds et ETF).  Le principal défaut de l'AT aujourd'hui est évidemment d'être bien trop populaire, donc presque tout ce qui est bien connu, comme beaucoup de figures classiques, a perdu de son caractère prédictif je dirais. Mais le néophyte (qui en fait n'analyse pas les graphiques), et le particulier moyen en bourse, feraient bien de prêter un peu attention aux grands principes (la tendance par ex.), c'est au contraire les investisseurs "value" experts comme vous, qui suivront leur approche contre vents et marées, qui peuvent s'en passer, bien que je pense que l' absence totale d'attention aux facteurs techniques (et macro) peut avoir un impact très négatif sur la performance durant certaines périodes. L'AT, c'est un fait,  peut vous éviter d'être lourdement investi juste avant un krach .

Je pense que c'est Richard Ferri que vous connaissez sans doute qui a dit qu'en fin de compte, si un investisseur a une méthode bien définie et valide et s'y tient, peu importe cette méthode, au final il devrait sortir gagnant. Je fais ici une parenthèse : il y a une chose que je crois bon de dire toutefois, il faut rester réaliste. Toutes les stratégies de placement qui peuvent vous rendre riche en à peu près 10 ans (ex: portefeuille très concentré dans 1-10 actions de croissance, "property ladder"  en maximisant l'emprunt, placer tout son argent dans un hedge fund en espérant que le gérant soit un nouveau Buffet ou Soros, etc.) sont très risquées et leur succès repose en général surtout sur la chance (c'est beaucoup moins vrai pour le trading, mais les chances de succès sont encore plus minces), la déception étant le plus souvent au rendez-vous. Quant aux stratégies de rendement, de rentier, elles restent toujours exposées à une baisse du rendement (dividende) et à des moins-values sur le principal.  La meilleure manière de devenir rentier bien avant l'âge de la retraite c'est de créer une entreprise et ensuite de la revendre ou d'être cadre avec des stock-options. Les vrais rentiers d'aujourd'hui sont en majorité des entrepreneurs ou ont eu la chance de recevoir des stock-options avec l'action de la société s'appréciant dans un des plus grands marchés haussiers de tous les temps (90's, 2003-2007, 2009- présent, ce dernier largement artificiel). Dans ce genre de réussites aussi, la chance joue un rôle important (même pour l'entrepreneur qui doit être "the right man at the right time/right place").

Pour conclure sur l'analyse technique, comme la France est un pays magnifique pour ses cours et plans d'eau,  je ferai l'analogie suivante : la bourse c'est un peu comme la pêche qui, fut l'une de mes passions dans mon enfance. On peut attraper du poisson de différentes manières, mais il est important de choisir un type de pêche et un matériel , 1) autorisé, légal  2) adapté à son tempérament, (sa condition physique) 3) dans lequel on a confiance. Certains dispositifs pour pêcher de très gros poissons à la ligne peuvent sembler complètement absurdes au profane (comment le poisson peut-il mordre à un tel appât ?). Personnellement, je n'ai jamais eu de succès avec certains de ces dispositifs. Je pourrais les qualifier d'absurdes et bons à jeter, ils sont pourtant prouvés efficaces et très prisés par d'autres pêcheurs de par le monde. J'ai réalisé que 1) localement ils pourraient être moins efficaces que dans le passé (le poisson ayant appris à s'en méfier) 2) que leur utilisation est un art, avec des subtilités qui font la différence entre capture et bredouille. Le parallèle avec la bourse, et l'AT, est valable en bien des points. Je sais que si une méthode ne m'apporte pas satisfaction, il vaut mieux que je me cantonne à autre chose, à  ce qui a fonctionné pour moi. Car au bord de l'eau ou en bourse,  avoir confiance dans sa méthode est l'une des clés du succès. Il est clair que vous n'avez aucune confiance dans l'analyse technique, mais cela ne veut pas dire que l'analyse technique n'a pas de fondement valable et n'apporte aucune valeur.



Comme à la pêche, la méthode peut paraître absurde, elle n'en est pas pour autant dénuée de fondements valables. 


  Un magnifique Black Bass à grande bouche a mordu à ce leurre
à priori, pour le profane, complètement absurde
(photo: sudwestfishing.over-blog.fr)


Spot the Jerk

One of the many, many,
Instagram pics posted by Miss Stiviano
That was the caption  The Economist chose in last week's issue for a widely circulated picture of Clippers owner Donald Sterling and his young "girlfriend" Vanessa ("V.") Stiviano at a game. The Sterling story went viral two weeks ago when Mr Sterling, an 81-year-old real estate billionaire, was heard arguing with Miss Stiviano over her Instagram pictures and making racist comments on a secretly recorded tape. "Why are you taking pictures with minorities ? " and "Do not bring black people to my games" are some of the things Mr Sterling is heard saying on the conversation we learned had been recorded by his girlfriend.


Ironically Mr Sterling's basket ball team is composed mostly of black players and the "girlfriend" is mexican and african american.  Mr Sterling's racist rant isn't what's interesting here,  Mr Obama best characterized Mr Sterling  as advertising his ignorance, noting that racism is still present in America and can percolate up every so often.  Mr Sterling has since been banned from the NBA and pressured to sell the Clippers, the LA based basketball team he bought for $12 million and which is now worth half a billion. A sanction that at first may look harsh on the face of it (the conversation was private) but was justified given that it has since transpired that the Clippers owner had a long history of racist behaviour. For example, over the years, several lawsuits have accused Mr Sterling of racial discrimination toward prospective tenants. In one of them Mr Sterling is accused of refusing to rent to blacks because they "attract vermins".  

As the media dissected the story, the public got a glimpse of Mr Sterling's private life and of the real estate business on which he built his fortune. The details get convoluted and leave the reader with an unflattering impression of the main protagonists. The girlfriend (officially a "personal assistant" of Mr Sterling) is being sued by Mr Sterling's wife for embezzling $1.8 million of the couple's estate. Miss V. Stiviano who Mrs Sterling has described as a goldigger, in fact uses several names. She received a Ferrari, two Bentley's and a Range Rover from Mr Sterling. Mr Sterling apparently also gifted $1.8 million to the young lady so she could buy a duplex in Los Angeles but  more recently the billionaire had asked Miss Stiviano to return the property along with some of the $240,000 he gave her to cover her expenses . Upon which,  Miss Stiviano had vowed to seek revenge, according to a source close to the couple. However, in a recent interview for ABC News Miss Stiviano told Barbara Walters that she was "Mr Sterling's best friend ", "his everything", and that she was paid "off the books" for her services.

As the LA Times reported, Mr Sterling's wife, Rochelle Sterling, has not escaped controversy either. In another lawsuit, the Sterlings couple and Mrs Sterling in particular are accused of discriminatory behavior against black and latino tenants. The federal lawsuit accused Mrs Sterling of saying "Who do you think you are, you black m-f-r ?!" when asked by a tenant if she would agree to reduce the rent.  Mrs Sterling was also accused of frequently posing as a health inspector to gain access to her tenants' apartments whenever she wanted. The Sterlings did not like children in their apartment buildings either. In 2009, the Sterlings paid  $2.765 million to settle without admitting any wrongdoing.
http://touch.latimes.com/#section/-1/article/p2p-80052584/

                    

It's interesting to note that in Switzerland we would have never heard of a story like that, because the law prohibits the recording of private conversations and their use in a trial. The Federal Council amended the law in 2001 to allow the recording of conversations in business dealings but incredibly the spirit of the law was to allow mass recording by corporations for the purpose of conducting business efficiently. This is another piece of legislation that gives impunity to white-collar criminals in Switzerland.  

dimanche 4 mai 2014

As the Ukraine Crisis Escalates Critics of US International Policy Abound. The Economist Pleads For a Tougher Stance

The Economist was broadly a supporter of the Bush's wars in the Middle East, at least at the outset on principles,  it's Feb 22 2003 Issue asserted that "if Mr Hussein refuses to disarm, it would be right to go to war". Of course as yours truly as well as most sensible and educated people  knew at the time, there was no disarmament to be sought, as there were no weapons of mass destruction to begin with or at least no delivery capability for what potentially was left of Saddam's chemical weapons.  The rationale for going to war with Iraq was a fraud from the start. The trauma of 9/11, Israel's influence and the neocon administration's view of the world were central in the US obsession over the Iraqi threat, and some have argued that the Iraq war was an illegal war and therefore a crime.  In the years following Operation Iraqi Freedom, the great lies of the Bush (and Blair) administration led to the violent death or maiming of hundreds of thousands in Iraq as the conflict quickly turned into a quagmire in the middle of a civil war.

The infamous Bush-Blair memo proving the Allies sought to provoke Saddam into a conflict :
http://en.wikipedia.org/wiki/Bush%E2%80%93Blair_2003_Iraq_memo

There are two nations that today and in the future pose a threat to world peace. Russia as it is today is not one of them

Today with Mr Bush and his neocon cronies long gone, a US military and population suffering from combat fatigue and a "leftist" President with no ties to the military industrial complex in the White House, many it seems find reasons to worry about the unwillingness of the US to get into new wars. Mr Obama is compared to Jimmy Carter - with whom I would argue historians and public opinion have been most unfair-  and is criticized for his lack of resolve in Syria - another potential quagmire and civil war where taking sides means helping islamic fundamentalists - and  more recently with Russia in the Ukraine crisis. Mr Obama is doing a fine job on the international security front -aside from his drone assassination policy - and the criticism is unfair. Rather one has to worry about the hawkish rhetoric that surfaces time and again on the issues of Ukraine and of Russia's obvious desire to rebuild its might of the past. The danger for the world lies probably more in isolating and weakening Russia and its economy than in Ukraine - and perhaps other former USSR republics - going back under Moscow 's control within a revived Greater Russia. The world would probably be better off with a stronger Russia, provided this can be accompanied by improving international relations and westernization of all aspects of the Russian society and economy (human rights, democracy, rule of law, governance, etc.). It's a near certainty it won't happen if Russia is being ostracized and cut off from the Western world. Economic sanctions not only will hurt western economies and Europe foremost but could have dangerous long term consequences on the path Russia chooses to take. Russia has failed to make its economy less dependent on oil and natural resources prices  and when the world faces a  new economic downturn, Russia may find itself in such a dire position that it will turn to bellicose leaders and desperate policies that pose a serious risk to world peace or stability. What we could see then would be far worse than the current games played by Mr Putin in Ukraine.

Putin is no angel, but he is no madman either

Vladimir Putin is no angel and he has made clear he has the ambitions of a modern day Tsar of Russia but he is everything but a fool. Comparisons with Hitler are off-base. Some prominent observers of the Ukraine crisis and of Putin's rule are arguing that Mr Putin has plans to go after other states in the wake of the annexion of Crimea, that Mr Putin will use similar tactics to destabilize former USSR republics and bring them back under Russian influence, that therefore Mr Putin must be stopped by strong sanctions and a show of force by the Allies along the borders of NATO. They have a point but the solution does not lie in increased tensions and military exercises set dangerous precedents. Rather it's time for the EU and the West in general to stop meddling with the politics of former Eastern bloc countries. The EU  shares a large responsibility in the Ukraine unrest . By attempting to draw Ukraine - and former Eastern bloc countries - closer and under its sphere of influence, it has created conflicts within the country. Russia also rightly worries about the expansion of NATO, the loss of buffer states and a waning influence.  NATO's expansion represents one of the greatest threat to peace in Europe. NATO was created to defend against the USSR, arguably the threat to western Europe no longer exists, it probably never existed as the Soviets had no plans to conquer the western world  and were just as worried about the West as we were about them.  As we commemorate the 100 years of the start of WWI, we should remember how mankind's worst episode of foolishness started : the interplay of alliances between nations threw the world into the inferno of the Great War.  With today's NATO, if a conflict arises between a former Warsaw Pact nation and Russia, the whole of Europe and the US could be drawn into war. The peoples of core European countries must work together to reverse course so that such nonsense will never be possible.

Minding our business : it's unfortunate but faced with Russia's meddling in Ukraine, the West can hardly claim moral high ground 


The West and the US would be hard pressed to lecture Russia on Ukraine with the moral high ground.
Not just because of the Iraq war, but following the long list of controversial wars and outright crimes that were committed in the name of world security and of the preservation of freedom - in reality often to the benefit of industries and special interest groups, with the main goal to preserve our economic supremacy. There are two nations, two superpowers that today and in the future pose a threat to world peace. Russia as it is today is not one of them.


Which superpower constituted the biggest threat to mankind by starting the nuclear arms race after 1945 ?


We must ask ourselves to which extent our perception of world events is shaped by our government, media and special interest groups. As a child I grew up convinced that the Russians would one day invade Europe, I thought wars against communism were a necessity and the many Vietnam war movies produced by Hollywood told us the US were the good guys. It's only years later with the advent of the internet that I learned in detail about the Tonking Gulf Resolution, Agent Orange (one of the greatest war crimes of the West) and the massacres of civilians by the US GI's in Vietnam. As a Belgian citizen the truth about the brutal history of colonial Congo was completely occulted from me until I spent time outside the country. At my local elementary school I even had relatives of Mobutu Sese Seko as my classmates. Even though his daughter laughingly told us one day he was a mean man who threw people to crocodiles,  it was never revealed to me that Mobutu was a brutal dictator backed by the CIA, if I heard it later I thought it was unverified, and probably a "communist" point of view. For officially Mobutu was a great friend of Belgium. Of course I had never heard of the story of Patrice Lumumba either, and how my government, the CIA and the MI6 plotted the brutal assassination of one of Africa's most brilliant political leader because he was too independent and jeopardized the continued exploitation of Congo's riches by the West. Propaganda worked just as well in other western countries to hide state crimes. The British Empire contrary to a widely accepted myth was not exactly a benevolent rule, atrocities were committed in the 50's in Kenya by the British rulers, great crimes were committed earlier in colonial India as well, not to mention Malaysia and the Malayan Emergency conflict. Link to the Guardian.com: Deny the British empire's crimes ? No we ignore them -
As for the French government, for 15 years (1955-1971) it led a secret and bloody war in Cameroun where many atrocities were committed. Most people have never heard about it. I heard german history books for a long time after the war were forgetful of some key facts of WWII, I read the same about history books in Japan. The truth is, to a certain extent we are all fed lies and are all shaped by our propaganda. That's why the wise travels, studies history and  distrusts government. The people of the former USSR feared our aggression, we feared the same from them. Today is no different.


  Short catalogue of the crimes of the West (since 1945) : 



           The Iraq War : Remember those two ? 





Agent Orange : One of the greatest crimes of the West against humanity and the Creator. Agent Orange was manufactured by US based Dow Chemical (also maker of napalm for incendiary bombs) and Monsanto, dubbed the "evil company". Even today Monsanto refuses to admit the role of the chemicals it used  in the disastrous after-effects of the herbicide. The US used Agent Orange in Vietnam and the UK was the first one to use it in Malaysia in a brutal war against communist insurgents. Three million vietnamese civilians died during the war in Vietnam. The US Government not only is immune from prosecution by Vietnamese victims of Agent Orange but for a long time denied even symbolic compensation to Vietnam veterans exposed to the defoliant. That is how government rewards war "heroes", the nation's "best and finest" who made the "ultimate sacrifice",  official language for young 18-year old kids who don't know better and are sent to the butchery by politicians.  If you have Monsanto in your portfolio, do an internet search for "Agent Orange"  (not to mention other "wonderful" products from Monsanto) and press the sell button .


Patrice Lumumba : the first democratically elected leader of Congo and one of the most brilliant minds in Africa was brutally eliminated by the government of Belgium with a nod and approval from the US (which had first ordered his assassination) and the UK . They were so afraid of his ideas of true independence that Belgian agents used acid to dissolve his body to destroy all evidence and make sure his followers could not rally on a grave site.  For decades, the true story of the death of Lumumba was hidden to Belgians and to the world.


Nagasaki : the necessity of the first nuclear bombing has been debated, but Nagasaki three days later was unnecessary. The US military needed a live testing ground for its new weapon. The Japanese made perfect guinea pigs for the job.



 What can we hope for in Ukraine ? Could European equities hold clue ? 


Ukraine and Russia should resolve their differences without military conflict and with minimal interference of the West. Ukraine is ethnically diverse and has long historic ties to Russia, therefore a reasonable outcome for all parties can be reached if the Ukrainian government and the international community resign themselves to accepting regional referendums on joining the Russian Federation where the population leans on closer ties with Russia rather than with the EU.  Stockmarkets, so far, do not seem to care about what is happening in Ukraine, that may be, hopefully, because a solution, a compromise, will be reached and the latest Ukraine crisis will prove to have no long term consequences on European economies.

vendredi 2 mai 2014

Insider Trading Suspected Ahead of Holcim-Lafarge Merger Announcement

Swiss authorities are reportedly investigating whether insider trading took place in the hours and days preceding the news release of the Holcim -Lafarge merger agreement. The inquiry is the first notable of its kind following recent modifications  to the penal code to better address insider trading and align Swiss securities laws to those of  the rest of the developed world. A little known fact,  Switzerland  for decades did not prosecute insider trading, banking secrecy also allowed insider traders the world over to shield themselves from prosecution.  Even today with the new legal framework, only trades yielding profits of more than 1 million will be prosecuted (1 million I suppose not being a large amount of money in Switzerland), likewise FX and commodity futures transactions on the basis of inside information are still not addressed by the penal code.  This continues to make the law a parody considering the difficulty of insider trading cases and the likelihood of actually being prosecuted in Switzerland. As some commentary still implies in the media, insider trading continues to be viewed as cheating the rules but not as a serious white-collar crime to be punished with long jail sentences.    

More on the subject in this article by Le Temps :
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c58bc826-9faa-11e2-bfe5-7a9ddd8fe1ac%7C0


Holcim's stock rose steadily in the days preceding the merger news, although the SMI did too, this could indicate insider trading activity. Options data may reveal valuable information as insiders often use options to maximize leverage on their surething bet. 


A picture we are not about to see in Switzerland or Europe for that matter. As in other European countries, the justice system in Switzerland is widely viewed as dysfunctional. Speeding offences are more likely to land someone in jail than aggravated assault ... Insider trading goes unpunished