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jeudi 30 octobre 2014

L'assouplissement quantitatif, c'est fini. Les bourses peuvent s'effondrer

Hier soir, la Fed a mis fin comme prévu à son troisième plan de rachats d'obligations lancé en septembre 2012. Pour ne pas contrarier les marchés, cette fin programmée s'est faite progressivement en coupant le montant des achats de 10 Mds de dollars à chaque réunion mensuelle de la Fed (le fameux "tapering"qui avait donné lieu à une mini panique sur les bourses et les taux, en été 2013 lorsqu'il avait débuté). Ces opérations avaient débuté en 2009 en tant que mesure d'urgence, elles s'étaient vite muées en une mesure de soutien à la bourse et un financement indirect du déficit du gouvernement US, s'attirant nombre de critiques, notamment du côté conservateur. Après avoir rempilé en 2012 suite à de petites contrariétés sur les bourses, certains n'avaient pas hésité à qualifier de crime cette politique née dans l'esprit d'un Bernanke obsédé par l'histoire de la Grande Dépresssion. Hier le FOMC a semble-t-il tourné la page avec une dernière tranche de 15 Mds d'achats mensuels qui ne seront à l'avenir plus effectués. On peut parier que la banque centrale américaine trouvera des excuses de reprendre un tel programme si les bourses s'écrasent, mais logiquement, on doit compter sur une pause plus ou moins longue car la Fed serait ridiculisée si elle devait relancer le programme peu de temps après l'avoir stoppé.

Les traders en ont profité pour dès l'annonce se repositionner à la hausse sur le dollar alors que la Fed laissait transparaître dans son communiqué un ton un peu plus déterminé (à relever les taux), nos positions longues sur le dollar en ont donc largement profité. Entre-temps, la situation technique sur les indices de référence en Europe est tout simplement horrible, indiquant que peut-être les détracteurs de la Fed avaient raison : avec la fin du QE qui a supporté artificiellement les marchés, et créé de multiples bulles spéculatives, sans doute faut-il compter sur un krach ...


Bloomberg View : QE selon certains économistes a apporté peu de bienfaits même si les responsables de la Fed prétendent le contraire, ce qui est certain c'est que cette politique d'achats de titres pour un montant équivalent au PIB de l'Allemagne (!), fut une manne pour le secteur financier et Wall St !
http://www.bloombergview.com/quicktake/federal-reserve-quantitative-easing-tape


"I AM SORRY AMERICA" (La confession d'un responsable de la Fed au sujet du programme "planche à billets")



Graphique par Worden
Le CAC 40 est l'un des indices les plus mal-en-point




Jim Bianco sur CNBC: La Fed arrête car elle s'est rendu compte depuis un temps que ça ne marche pas ! 





Christopher Whalen de Kroll Bond Rating VS Jan Hatzius économiste de Goldman Sachs sur CNBC


Jan Hatzius : "Il est normal que la Fed se soucie de la bourse, les conditions financières dont la santé de la bourse fait partie, sont des facteurs à prendre en compte dans la politique monétaire " 



Christopher Whalen : "De mon temps, quand je travaillais à la Fed de Paul Volcker, on ne se souciait pas de ce que faisait la bourse. Avec Paul Volcker on faisait ce qu'on avait à faire, et après la bourse faisait ce qu'elle voulait ".

mardi 28 octobre 2014

L'optimisme des investisseurs imperturbé par la correction


Le dernier sondage de l'American Association of Individual Investors (22/10) confirme que les particuliers sont  restés imperturbés par la correction boursière et la menace Ebola . Je remarquais récemment dans une Update que "l'optimisme des investisseurs (AAII Survey) est resté important et a même augmenté durant la récente chute des indices US, ce n'est pas un positif. Même observation sur CNBC (mais il faut se méfier de ses impressions à ce niveau)." La semaine dernière le pourcentage de  bulls s'est envolé à 49,7% et celui des bears s'est effondré à 22,5 %, des chiffres qui s'écartent fortement de la moyenne historique.  AAII interrogeait aussi ses membres sur leur intention d'acheter et voici leur compte-rendu :"About 44% of respondents said they are either looking to buy, are more willing to buy or have bought. Another 19% said they are anticipating a bigger drop, looking for confirmation of a bottom or are sitting on the sidelines. Roughly 9% said the volatility hasn’t altered their willingness to buy stocks".

Depuis la fin de l'année passée, le niveau d'optimisme tel que mesuré par différents indicateurs, que ce soit le VIX, le sondage de l'AAII ou celui de Investors Intelligence qui sonde les auteurs de newsletters (ce dernier a montré un niveau d'optimisme plus vu depuis 1987 à plusieurs reprises cette année) est resté élevé, généralement synonyme de sommet sur les bourses. Une analyse attentive des données à long terme montre toutefois que les sommets sur les bourses se produisent lorsque une certaine tendance dans les sondages se développe, or ceci n'est pas observable encore pour l'instant.   

La bourse US a effectué un comeback fulgurant la semaine dernière, j'écrivais ainsi : "un tel comeback le même mois d'une chute aussi importante en terme de points ne s'est jamais produit ces 15 dernières années". Ce qu'on a vu est un phénomène exceptionnel, et franchement de mon avis, anormal, les amateurs de théories de conspiration ont certainement pensé au fameux PPT (Plunge Protection Team). Le Président de la Fed de ST Louis,  James Bullard a certainement joué son rôle habituel de "protection" en insinuant que les achats d'obligations pourraient continuer, ceci cette fois-ci grâce à l'excuse d'une inflation qui s'obstine à ne pas remonter vers 2 % (mais vous aviez eu cette nouvelle à l'avance si vous avez lu mon post précédent). Reuters a aussi disséminé mardi passé des rumeurs d'achats d'obligations corporate par la BCE, ce qui selon les médias était derrière le rally irréel ce jour-là . Ces rumeurs ont été démenties par des membres de la BCE, mais on peut se demander qui a planté ces rumeurs dans les médias (manipuler les marchés via les médias est un procédé vieux comme les bourses et qui certainement continue d'être exploité par les acteurs anglo-saxons les plus influents) .  

Encore une fois, cette volatilité et cette hausse insensée illustrent bien les bénéfices d'un système. De nouveaux signaux d'achat ont été observés sur les indices US, et même s'ils étaient difficiles à suivre psychologiquement, ils ont permis de rentrer dans le marché malgré, en ce qui me concerne pas mal de scepticisme quant à la durée de ce rally avec 2015 comme horizon. Il faut dire qu'entre-temps les annonces de résultats décevants continuent à tomber dans le secteur des Techs. L'optimisme des investisseurs qui peut aussi être observé de façon anecdotique n'est donc sans doute qu'un autre symptôme d'une des plus grandes bulles de tous les temps (considérant les diverses classes d'actifs affectées), créée de toutes pièces par les banques centrales.   

Plus au sujet du PPT : 

Jim Bianco à propos de la Fed : "Rien n'a changé, ils sont toujours dans le business de la manipulation des marchés " http://www.zerohedge.com/news/2014-10-15/time-plunge-protection-team-sp-red-year-10y-under-1-europe-crashing


Pour les amateurs de théories de conspirations :

mercredi 15 octobre 2014

Get Ready For a Return of the Fed's QE Circus


Federal Reserve Vice President Stanley Fischer made the headlines early this week with some comments at an IMF meeting underscoring concern the global economy is slowing, fueling speculation the timing of rate hikes will be pushed back. The yield on the US 2-year note dropped the most in more than a year on Tuesday to 0.37%, Fed Fund futures showed traders see now a reduced chance of a rate hike by September 2015 (less than 50% down from 74% on Oct 1st) according to Bloomberg. Late last year, Fischer who holds both US and Israeli citizenships, saw 2014 with optimism due to  Europe's economic revival and alleviated concerns in emerging markets. But to some observers, this weekend Stanley Fischer even opened the door for more QE.  This isn't suprising from Stanley Fischer, he is in the dovish camp at the Fed.

Widely credited in the media and the economists community for having spared Israel's economy the fallout of the 2008 crisis, the former Governor of the Bank of Israel is not without critics. He has been accused of fueling a housing bubble in Israel with an 80% jump in house prices since 2007 as mortgage debt increased in the same fashion.  Nobel Prize winning economist Robert Shiller said that Fischer "failed" at preventing a housing bubble in Israel. Under Fischer's watch from 2005 to 2013 M1 money supply rose 250% in Israel and inflation increased dramatically which along with skyrocketing rents prompted the public to take to the streets in protestation.Stanley Fischer adheres to the New Keynesian school of economics which sees recessions as the result of market failures and favors government intervention to stabilize the economy and particularly money printing as a way to resolve an economic crisis. A school of thought some have called the Keynesian disease for its widespread acceptance among policy makers despite immoral aspects and potentially dire unintended consequences down the road. 

My take : as stockmarkets threaten to collapse, and as crude oil crashes undermining the so-called "US energy boom" which was only made possible by (artificially) elevated oil prices, expect to feel very soon a sense of panic among central bankers and policy makers. By that I mean, just like when taper tantrum hit in summer 2013,  a new round of confused statements and interventions designed to assuage markets and let the world know that more QE could even be in store if the markets don't behave . There will also be much talk about the horror of falling oil prices and the associated drop in the inflation rate, and there will be calls for continued accommodation. But this time, don't be so sure it will save the day for equities .

mardi 14 octobre 2014

Anatomy of a top


Stockmarket update : Here is a chart from my email update last Friday. Looking at sectors such as energy and semiconductors, it's clear something very significant is currently taking place. The hallmark of a top is that it's very difficult to get short. We bought puts 2 weeks ago but exited the position after the first huge rally.  Usually the US lead the way but this time, US equities followed European equities on the downside. Indeed Europe gave a sell signal  two weeks ago.  Last week we had a sell signal in the US (Dow), and in all likelihood it will be confirmed this week .  



Chart provided by Worden Brothers

dimanche 12 octobre 2014

Confusion (et bientôt panique ?) au FMI

 Le FMI s'est fendu d'un nouveau communiqué cette semaine dans lequel le Fonds s'inquiète (un peu) des excès spéculatifs tout en appelant les banques centrales à ne pas retirer trop vite, voire à augmenter pour la BCE, les conditions monétaires accommodantes.  Le Fonds Monétaire International qui depuis longtemps appelle la BCE à se lancer dans l'expérience de la détente quantitative, c'est-à-dire un financement pur et simple des dépenses des états par la planche à billets,  s'inquiète maintenant du niveau excessif des marchés d'actions, conséquence directe justement des folles politiques monétaires dont le FMI s'est fait le chaud partisan !  Mais le point principal du communiqué était une révision des prévisions de croissance; au niveau mondial, celle-ci est révisée par les économistes du Fonds à 3,8% l'année prochaine au lieu de 4%. Les perspectives pour la zone euro, le Brésil, la Russie et le Japon (tiens, tiens, la détente quantitative ne devait-elle pas résoudre tous les problèmes dans l'archipel nippon ?) se déteriorent .  Le FMI s'inquiète toujours de l'inflation trop basse en Europe, il faudrait imprimer de la monnaie pour faire remonter les prix ! L'effondrement de l'euro devrait toutefois faire remonter un peu cette inflation trop faible au goût du FMI, à condition bien sûr qu'une catastrophe sur les marchés ne soit pas au rendez-vous bientôt. Le FMI cette semaine a aussi appelé au calme face à l'épidémie d'Ebola, il  faut faire preuve de prudence et ne pas être alarmiste  pour ne pas "terroriser" la planète a déclaré Christine Lagarde. C'est que après les encouragement de Mme Lagarde à M. Draghi, ce dernier n'a plus aucun moyen (légal) de combattre un ralentissement plus marqué de l'économie, la BCE  a vraiment épuisé toutes ses munitions maintenant comme les autres banques centrales. Oui Ebola est vraiment un cauchemar, pour les économistes du FMI et les banquiers centraux aussi.        

La menace Ebola derrière la chute des bourses ?

Bloomberg Businessweek sortait cette semaine avec une couverture alarmiste, en fin de compte peu argumentée dans son article traitant des opportunités ratées de juguler l'épidémie.

Voici ce que je communiquais aux clients cette semaine :    

"Les médias vont dénicher toutes de sortes de raisons pour expliquer la volatilité, mais je crois que le monde se rend compte du risque Ebola. Je pense que l'épidémie va dépasser les frontières de l'Afrique, et je m'attends à ce qu'on en parle bientôt en Europe, par ex. en Belgique (escale pour beaucoup de visiteurs africains,  le malade récemment décédé au USA et d'autres cas suspects étaient sur des avions en provenance de Bruxelles), en Suisse et ailleurs.

[A noter que jusqu'à présent, les autorités ne paraissent pas s'inquièter de la situation en Belgique ]

Selon Peter Piot le chercheur belge qui a découvert Ebola, l'Inde représente le plus gros risque de pandémie hors Afrique ( trafic de voyageurs en provenance d'Afrique). On peut tout de suite com-prendre les répercussions économiques. Ebola est le Black Swan qui pourrait crasher les marchés.  Mais il suffit aussi que quelques cas sèment la panique ici et là pour qu' il y ait un impact plus ou moins important sur les marchés et l'économie. "   

Le Général des Marines Corp John Kelly, Head of US Southern Command s'attend à voir Ebola s'étendre hors Afrique et prédit une catastrophe pour le pays si l'épidémie atteint l'Amérique centrale. Une vision très alarmiste dont il ne faut pas trop s'étonner de la part d'un cadre de l'armée, mais une chose est certaine ; la menace Ebola va continuer de planer sur le monde et les marchés pour un bout de temps, on n'a pas fini d'en parler.  


"No way to keep Ebola in West Africa "


http://video.cnbc.com/gallery/?video=3000318691