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vendredi 31 janvier 2014

Rule # 1 Never Trust a Derivatives Sales Trader, Rule # 2 Don't Do Dumb Trades

That's hopefully what the Lybian Investment Authority (LIA) learned from its "misadventure" with Goldman Sachs. In Qaddafi's days, back in 2008, the LIA lost $1.2 Bln in plain vanilla option trades it did with Goldman. That's right 1.2 Bln up in smoke after it bought calls on 6 stocks ( Citi, EDF,Santander, Allianz ENI and Unicredit). Obviously a dumb trade. Now Lybia is suing Goldman over the option trades gone wrong.  Here is the funny part : the LIA really trusted the Goldman trader who pushed the trades. Goldman had given an internship to the brother of a high ranked executive at the LIA (read more on the "internship programs" at the big banks in EM countries :http://buy-point.blogspot.ch/2014/01/corruption-en-chine-les-grandes-banques.html) and the trader regularly offered gifts to the LIA team, the LIA guys particularly enjoyed getting aftershaves and chocolates.Bloomberg has an entertaining and enlightening piece on how things work in the high stake world of sovereign funds.    

http://www.bloomberg.com/news/2014-01-30/how-much-did-goldman-rip-libya-off-.html

jeudi 30 janvier 2014

Facebook Momo Stock Again, Shares Hit New All-Time High



The chart looked good, so was the action in after-hours. Therefore we bought last night. Just like we would have bought if it were the chart of another high growth company stock, or the chart of gold, or silver. 
We bought Nasdaq and S&P 500 ETF's as well as a rebound looked in the cards. It's amazing how this website, Facebook, has become a bellwether, an indicator for the broader market. As a chartist, I still connected to the conference call for the first half hour as last earnings release saw a big reversal on an analyst asking about teen usage (see here : http://buy-point.blogspot.ch/2013/10/momentum-stocks-hit-brick-wall.html.  No such thing this time around (was the question sidestepped ?), earnings were up 8 fold year-over-year, and mobile revenues about as big as last year's entire revenues. Apparently, the chat between analysts and commentators was about how Facebook could monetize your personal information, with for example an ad network (which probably would be tracking people's browsing habits and serving personalized ads similar to what Amazon and other companies are doing after you visit their site). That's right Facebook knows everything about you now and is intent on making money with that information.

"Wolf of Wall Street" perçu comme une glorification de Jordan Belfort

Un aspect surprenant, selon moi, de ce film, basé sur l'histoire vraie de Jordan Belfort un criminel et artiste du Pump&Dump ayant fait perdre de vastes sommes d'argent à des centaines de particuliers (pour explications :http://buy-point.blogspot.ch/search?q=boiler+rooms), c'est que sa promotion dans les médias a donné une place importante au vrai Jordan Belfort, désormais recyclé dans le coaching motivationnel (une publicité apparaît même à la fin du film pour sa nouvelle entreprise) après avoir fait de ses mémoires un livre à succès. Selon l'avocat des victimes de Belfort, le personnage ne méritait pas une telle attention et le film a pour effet de glorifier Belfort et son style de vie criminel.

http://live.wsj.com/video/opinion-wolf-of-wall-street-prosecutor-lambasts-the-movie/D83EBC4E-5EED-4044-88EB-535F025D4BEB.html?mod=WSJ_article_outbrain&obref=obnetwork#!D83EBC4E-5EED-4044-88EB-535F025D4BEB


"Wolf of Wall Street" est le second film inspiré de l'histoire de Belfort, Boiler Room paru en l'an 2000 exploitait le même thème, mais ce premier film moins centré sur les frasques et la débauche des protagonistes a évité l'ambiguité du film de Scorsese.

Peut-on faire confiance à M. Hollande ? Ne demandez pas à Valérie Trierweiler

"Quand j'ai su, j'ai cru tomber d'un gratte-ciel".   Le site de l'Elysée efface toute référence à l'ex-première dame

La vie privée des politiciens importe-t-elle ? Mon avis est oui, bien sûr. Mais en France, les électeurs ont toujours choisi de ne pas la considérer. Après sa fameuse conférence de presse de début d'année, quelques espoirs sont nés quant à une nouvelle orientation du gouvernement français dans la résolution des graves problèmes structurels de la France. M Hollande s'est revendiqué "social démocrate" ce qui a été accueilli comme une révolution, à droite on s'interroge sur ce que ça veut dire, à gauche on attaque ce "virage libéral". Une chose est sûre, il faudra à M. Hollande beaucoup de résolution pour traduire ses nouvelles orientations en actions assorties de résultats. Et aux Français qui ont encore l'espoir d'un avenir positif pour ceux qui produisent et créent quelque chose en France il faudra beaucoup de foi dans ce "revirement".

La France triste : certains ont accusé M. Hollande de faire pleuvoir



mercredi 29 janvier 2014

Discours de début d'année pour Obama : réduire les inégalités comme priorité

Le "State of the Union Address" ne fait pas bouger les marchés en général, et hier soir ce fut la forte hausse des taux décidée par la banque centrale turque qui causa vers 23 h en Europe un sursaut des S&P futures et des devises des pays émergents. Obama a fait un discours à son habitude, plaisant à entendre et charismatique, en politicien exceptionnel qu'il est. Le Président des USA a affirmé l'intention de passer ses réformes avec ou sans le Congrès, où les Républicains font obstruction, par le bias d'ordres exécutifs permettant de passer outre la Chambre des Représentants. Obama s'est concentré sur le problème de l'inégalité grandissante avec un objectif controversé, la hausse du salaire minimum. En effet, les politiques monétaires de la Fed dont il s'est fait l'ardent supporter, n'ont rien donné pour l'emploi et ont en fait augmenté les inégalités.

M. Obama a aussi annoncé le projet de créer un nouveau type de comptes individuels de prévoyance, MyRa (pour Retirement Account), qui viendrait s'ajouter aux dispositions existantes favorisant  l'épargne individuelle (IRA).  Destiné à ceux qui ne disposent pas de plan de retraite d'entreprise, le programme fera investir les Américains dans ... la dette du gouvernement US ! C'est sans risque M. Obama a-t-il assuré !


Une grande partie de l'opinion publique, surtout dans l'Amérique profonde, perçoit Obama comme "communiste" et son Obama Care comme un obstacle à une reprise économique. Il est vrai que les petites entreprises rencontrent des difficultés avec la réforme du système d'assurance maladie.   
 

"Class Warfare"

Entretemps, un autre super riche parmi le fameux 1 %, s'est rendu ridicule en s'insurgeant lui aussi contre une "persécution" dans les médias qu'il a comparée à celle des juifs sous l'Allemagne nazie. Tom Perkins fondateur du fonds de Venture Capital Kleiner Perkins Caufield & Byers (derrière beaucoup de géants du net d'aujourd'hui) s'en est pris implicitement aux politiques d'Obama, selon lui aussi facteurs d'inégalités. "Il vaudrait mieux laisser les riches faire ce qu'ils font c'est-à-dire devenir plus riches, cela aidera ensuite les autres".  Hum... C'est bien en théorie, mais ça n'a pas vraiment fonctionné ! Etre milliardaire vous donne certainement accès aux plateaux de TV de Bloomberg et CNBC mais ne garantit pas que vous direz toujours quelque chose d'intelligent dans les circonstances du moment.

http://www.bloomberg.com/video/perkins-the-1-are-not-causing-the-inequality-7_SqCRrtTN~GtkKjKzRBXg.html


 

mardi 28 janvier 2014

Markets : 2014 Shaping Up To Be a Difficult Year, Forget Easy Gains of 2013

A few weeks into the new year we can already assume that Q1 2014 isn't going to be a walk in the park, particularly for alternative strategies. And as a whole, the first part of 2014 could be no different with nasty reversals in store for traders. After a quiet start of the year in equities which may have lulled some into thinking stocks were going to grind higher after looking for direction (despite obvious signs of over-optimism in late december), the floor suddenly fell off for equities. Another emerging market panic, another "taper" anxiety. High yield bonds and yen pairs dropped sharply along with stocks while the Argentine peso and the Turkish lira collapsed spectacularly.  Financial media have focused on stockmarkets in China and Brazil but last week the technical damage was in developed markets. In currencies, the majors have also been looking for directions and traders may have found themselves whipsawed more than usual by short term reversals.
I expect to see in the first part of 2014 sharp/large and unpredictable moves notably in EUR/USD and GBP/USD and would tread cautiously when it comes to these two currency pairs.  

A Conviction Year

Markets have a tendency to repeat recent patterns therefore market participants, especially those favoring short term positioning, should exercise caution in the following weeks. With the poor start of the year in equities -january is going to be a down month which isn't a good sign historically - and the likely return of serious downside volatility, investors are faced with a stark choice : stay fully invested with a strong conviction that 2014 will end up to be another good year or manage risk with alternative strategies and/or by timing to a certain extent this market. Unless we see large moves at some point in the year, hedge funds as a whole and trading strategies in particular, could have another disappointing year. As for timing this market it could prove to be a futile and  counter-productive exercise in light of the current rather unpredictable gyrations.   
 
  Chart by Netdania
Notice the RSI divergence and potential double tops in those European indices, the current correction could be deeper than some expect       

Chart by Netdania

 
 Chart by Netdania
Both Dow and S&P threaten to break last month's low which would be very bearish. Tomorrow's FOMC meeting could completely alter the picture however. Expect some soothing words from good ol' Bubble Ben

lundi 27 janvier 2014

Hollande et Trierweiler, c'est fini ! La lente agonie de la France



Les Français auraient sans doute bien pu se passer du récent vaudeville à l'Elysée. Ou alors cela distrait-il le public des vrais problèmes du pays ? Le Point fait le point cette semaine sur les dépenses publiques de la France. La situation est désastreuse. Elles atteignent 57% du PIB contre 48,5% en moyenne dans l'UE et à peine 40% aux Etats-Unis. Aucun gouvernement n'a jamais réduit en valeur les dépenses, elles augmentent chaque année. Les économies auxquelles M. Hollande s'est résigné feront que les dépenses vont seulement augmenter moins rapidement (que le taux de croissance du PIB espéré). La dette continue à augmenter à un rythme vertigineux. En cause surtout : la fameuse "sécu" française qui compte pour près de 50% des dépenses publiques (!), les collectivités locales hors de contrôle, et le nombre de fonctionnaires (presque le double de l'Allemagne par habitant).  Au sein du budget de la sécurité sociale, c'est l'incapacité à réformer l'assurance-maladie et les pensions des fonctionnaires qui enfonce toujours plus le pays. Les dépenses de santé augmentent au rythme de 4% par an, la France est comme d'autres pays prise en otage par le secteur médical dont les factures flambent.  




             Infographie : Le Point


"Il faut qu'on se barre !"


Ce numéro a aussi un article très sarcastique sur la vie des riches exilés français à Bruxelles (et sur leurs amis belges !). Ceux que l'on compare aux huguenots se concentrent dans la commune d'Ixelles dont l'architecture leur rappelle Paris. Et ces réfugiés dépriment ! Il pleut tout le temps, et le ciel est constamment gris. Tiens ça me rappelle mes années d'étudiant à Ixelles ... Personne ne leur a dit qu'il y a de bien plus beaux endroits en Belgique ?


dimanche 19 janvier 2014

Bloomberg Businessweek Jan 6- 12


Si vous avez lu le dernier numéro de Businessweek (enfin l'avant dernier, puisque Bloomberg l'envoie en retard aux abonnés de ce côté-ci de l'Atlantique), vous avez eu d'autres indications que le monde est devenu fou.
D'abord avec un dossier  de 6 pages sur ce qui se passe à Sotchi, en particulier la corruption généralisée dans l'attribution des chantiers, les règlements de comptes entre responsables dans le style mafia, un gaspillage abject et bien sûr des dégâts à l'environnement. Ce qui n'est pas sans rappeler les Jeux Olympiques de Péking.


Ensuite, Businessweek republie un article de Bloomberg.com sur le scandale de la manipulation des changes par les grandes banques ( les traders du Bandits' Club etc.).Dans ce numéro on apprend aussi comment les rhinoceros sont devenus le dommage collatéral de l'émergence d'une classe de nouveaux riches en Asie du Sud Est. La poudre de corne de rhinocéros aussi traditionnellement utilisée dans la médecine chinoise, y est maintenant plus recherchée que la coke et on la consomme mélangée avec du vin. Une seule corne de rhinocéros peut s'échanger pour plus de 100 000 dollars. Conséquence, les derniers rhinocéros que l'on peut encore admirer, ceux des musées, sont amputés par des cambrioleurs organisés qui maintenant écument l'Europe entière à la recherche de rhinocéros empaillés. Autre conséquence de la croissance exponentielle de la richesse des plus riches : les voitures de collection atteignent des prix records, ce qui attire un autre genre d'escrocs, les faussaires. Ainsi si MG n'a fabriqué dans les années 30 que 33 exemplaires de son modèle de course K3, on en trouve une centaine à vendre de par le monde ! 
Ce numéro très intéressant comporte aussi un dossier sur l'affaire de délit d'initié à SAC, expliquant pourquoi Steve Cohen , le boss, est toujours libre et profite de la vie de hedge fund manager milliardaire comme jamais. Enfin, à noter un compte-rendu de la vie des baby boomers US à la retraite, avec une épargne modeste,cette nouvelle vie à la retraite s'avère plus dure que celle de leurs parents.    

mercredi 15 janvier 2014

+ 540 % la semaine dernière, - 50% depuis lundi, Intercept Pharmaceuticals incarne la fièvre du Nasdaq

 C'est du jamais vu. On se rappelle de Rambus et d'autres actions ayant bénéficié en l'an 2000 d'une ascension stratosphérique en l'espace de quelques jours mais le graphique de Intercept Pharmaceuticals (NASDAQ : ICPT) dépasse l'entendement. Il ne s'agit pas d'une de ces actions cotées sous $1 (penny stock) chez qui de tels gains ne sont pas rares, non mercredi dernier le titre s'échangeait aux alentours de $70. Le lendemain, l'action bondissait de 220% à l'ouverture et clôturait à $275. L'action a explosé après que l'entreprise de biotech (au stade expérimental, elle ne réalise pas de bénéfices et son CA est juste 1.6 M) ) annonça qu'un essai clinique pour son traitement de la stéatohépatite non alcoolique avait été interrompu à cause de résultats statistiquement significatifs chez les patients. Plus incroyable encore, le surlendemain ICPT explosait à nouveau à l'ouverture pour s'échanger jusqu'à $497, un analyste de Bank Of America déclarait que le marché pouvait être aussi important que celui de l'hépatite C. La capitalisation d'Intercept est passée de 1.4Md à 9 Mds en une semaine, faisant la fortune instantanée des dirigeants. Vu l'action des cours dans les jours précédant la nouvelle, il est possible qu'un délit d'initié ait été commis. Sans rapport, SAC avait une position dans le titre, ce qui lui a valu un gain de 360 millions en deux jours selon le Wall Street Journal.  Depuis la semaine dernière,  les investisseurs ont quelques doutes toutefois. Les patients ont montré un taux de cholestérol élevé et la question est maintenant de savoir quelle alliance avec une grande société pharmaceutique Intercept peut-elle trouver .

    Graphique Worden Brothers
The mother of all momentum stocks
 ICPT avait fait l'objet d'une hausse accompagnée de volume important dans les jours et semaines précédant l'annonce.

The message of lower yields in Europe's periphery

Over the past year, in sharp contrast to US, UK and Euro Core bond yields, yields on Greek, Spanish and Portuguese government bonds have stayed in the downward trend started in summer 2012 (on Draghi's OMT). Since the start of the year, they dropped even lower. January 7th marked the succesful return of Ireland to the bond market. Ireland raised EUR 3.75 billion with an issuance of 10-year bonds that was nearly four times oversubscribed. That day, the Spanish, Portuguese, and Greek stockmarkets had another big rally strengthening the technical picture for their benchmark indices. Two days later it was Portugal's turn to tap the market for the first time in a long time. For investors, betting on a European recovery has worked surprisingly well. In government bonds, the trade of 2013 was going long the bonds of the PIIGS states and shorting core economies' bonds as a strengthening economy meant higher bond yields in Germany for ex. and less concerns over the financial position of the PIIGS, therefore lower yields for their bonds.

The recent developments have prompted  Jose Manuel Barroso to reaffirm his optimism on the state of the Euro Zone, the euro is no longer facing an existential threat  according to the European Commission Chief. What does it all mean for investors ? The technical picture indeed tells us that, for the time being, risk has abated across European markets. You may think that not much has changed in terms of structural problems in Europe, and you would be right but there is no sign of storm ahead for European markets. To the contrary, yields seem to confirm the bullish signs in stocks, indicating a period of "moderation" ahead .
Whether this is just a respite or a real inflection point, only time will tell, but for the next few months the current feeling of Tout va bien dans le meilleur des mondes should persist. Draghi's OMT trick has succeeded in sweeping all the problems under the rug, which of course has the unwanted side effect of making politicians extremely complacent, Euro Zone political reforms are at a standstill.  But none of that matters, for investors and speculators things are looking up.


Govt Bond Yields as of 01/10/2013 Data Bloomberg

 
Greece 10 Year        Data Bloomberg

Portugal 10 Year         Data Bloomberg



German 10 Year           Data Bloomberg

Switzerland 10 Year        Data Bloomberg

mardi 14 janvier 2014

Suisse : Les cantons privés du dividende de la BNS !

Les politiciens, où que ce soit, sont tous les mêmes. Ils aiment dépenser, votre argent bien sûr. Dépenser pour  aider l'économie ou du moins en donner l'impression, dépenser pour laisser leur trace dans les livres d'histoire et flatter leur électorat avec des projets grandioses, dépenser pour se faire réélire bien sûr (programmes de distribution divers), et dépenser pour renvoyer l'ascenseur aux amis dans le monde des affaires. Les choses ne sont pas bien différentes en Suisse,  même si, dans l'ensemble, en comparaison d'autres pays voisins, on y est traditionnellement un peu austère dans les dépenses publiques.

En 2014 toutefois, les responsables cantonaux des finances vont tous devoir se serrer un peu la ceinture ! Ils sont en effet tombés des nues en apprenant que la BNS ne leur verserait pas le traditionnel dividende auquel ils ont droit en tant qu'actionnaire de la banque centrale helvétique. La plupart n'avaient pas prévu un tel évènement et tablaient bel et bien sur ce dividende pour boucler le budget de l'année. Il faut croire qu'on ne lit pas les nouvelles financières dans les départements des finances car sinon ils auraient peut-être eu vent de la chute de 30% du métal jaune en 2013. Chute qui a fait apparaître une perte de CHF 9 Mds au bilan de la BNS. Mais voilà, au fil des années, les cantons se sont habitués à cette manne de la BNS pour boucher les trous de leurs budgets. Entre 2000 et 2005, la BNS a ainsi vendu 1300 tonnes d'or, à peu près la moitié de son stock, après que la parité-or du franc fut rayée de la constitution. Le produit des ventes fut distribué aux cantons qui s'empressèrent de l'utiliser (souvent pour réduire les dettes accumulées depuis des années). La BNS a donc soldé sur les places internationales une grosse partie de son or quand les cours étaient 70 % inférieurs à aujourd'hui ! Et malgré le fait  que ceux-ci étaient déjà dans une tendance à la hausse appelée alors à perdurer selon beaucoup d'observateurs. Ceci n'est pas surprenant, les banques centrales sont en général de très mauvais traders, quand il s'agit de l'or du moins. Elles achètent au sommet, comme plusieurs dans les pays émergents le firent ces dernières années, et elles vendent à des prix déprimés. (A propos, c'est aussi pour cela qu'il ne faut jamais écouter un amoureux de l'or criant à qui veut bien l'entendre qu'il faut acheter "parce que les banques centrales sont acheteuses ! ".)  

La BNS avait pourtant averti les cantons qu'il ne fallait plus compter sur le dividende. Son bilan aujourd'hui gigantesque à la suite de la politique de plancher du franc contient des holdings de devises étrangères à hauteur de 3/4 du PIB, ce qui soumet la BNS à de très gros risques de pertes massives. Même la banque centrale américaine n'a pas enflé son bilan dans de telles proportions. Et ce qui lui reste d'or, quelques 1000 tonnes, dont près d'un tiers est conservé en Grande-Bretagne et au Canada, est immobilisé. A noter qu'une initiative populaire vise à rapatrier tout l'or en Suisse et instituer une part minimum d'or dans le bilan de la BNS afin de revenir à une certaine discipline contre des politiques inflationnistes, qui pouvait exister lorsque l'étalon-or était en vigueur. Bien évidemment, une telle contrainte rendrait très difficiles les politiques d'assouplisssement quantitatif dans le style de la Fed ou le maintien des opérations de changes actuelles de la BNS.

mercredi 8 janvier 2014

Bourses : Perspectives 2014


Après de courtes vacances au Tessin et en Italie où j'ai pu apprécier une atmosphère et une architecture figées dans le temps (pas de boom immobilier, ou bulle, en Italie , le contraste est saisissant) et bien sûr le bon vin et les meilleures pizzas à la moitié du prix de la Suisse, il fallait être de retour au travail pour préparer 2014.Voici donc republiées, (partiellement et agrémentées de quelques commentaires additionnels pour ce blog) mes perspectives communiquées aux clients, début janvier. En fin de compte, j'aurais sans doute pu rallonger ce congé et m'offrir un peu plus de Dolce Vita, car si 2013 avait démarré sur les chapeaux de roues avec un signal d'achat le 31 décembre, 2014 a démarré très lentement, comme si les desks étaient restés désertés les premiers jours de l'année.

Signes de surchauffe, mais ...


Les bourses ont terminé 2013 en beauté sur la lancée du rally du 3e trimestre qui avait aussi marqué le retour en grâce des bourses européennes. Les marchés actions ont donc fini l’année avec des gains que l’on n’avait plus vus depuis longtemps. Le CAC en hausse de 17.99%, le Dax à + 25.48%, le FTSE100 gagne 14.4%. Aux Etats-Unis, le S&P 500 s’est apprécié de 29.6%, le Dow Jones Industrials termine en hausse de 26.5% et le Nasdaq Composite gagne un incroyable 38%. Au Japon le Nikkei a lui gagné 56.7 %! Tous ces chiffres n’incluent pas le rendement de dividendes. C’est la meilleure année pour le S&P depuis 16 ans et pour le Dow depuis 18 ans, les deux indices phares finissent l’année aux plus hauts de l’année et à de nouveaux records historiques. Ce dernier point est particulièrement positif pour 2014, le momentum ayant de fortes chances de se maintenir pour une partie de l’année, la première moitié de 2014 pourrait bien donner lieu à une continuation de cette folle avancée des bourses. Il y a de nombreux signes de surchauffe sur les marchés actions et nous sommes sans doute tout à la fin du monumental rally créé depuis mars 2009 par les actions de la Fed et les amendements à la règle comptable FAS 157 (mark-to-market) introduite en 2007 et qui avait aggravé la situation des bilans des banques. A posteriori, on est forcé de reconnaître que les actions des autorités américaines ont depuis 2009 engendré un des plus grands marchés haussiers de tous les temps. De leur côté, les entreprises, particulièrement aux USA, ont bénéficié d’une hausse continue de leurs profits grâce à des réductions de coûts, (et récemment les rachats d'actions qui boostent le bénéfice par action) et les analystes en général ont depuis 2009 sous-estimé la reprise des bénéfices des entreprises US. Si aux USA les profits des entreprises ont dépassé largement les niveaux de 2007, en Europe toutefois la reprise des bénéfices s'est heurtée en 2010 à la crise de la dette des périphériques bien sûr. 


Nous sommes dans un scénario similaire au grand BOUM ! envisagé par Jeffrey Gundlach - sauf que nous n'avons pas d'inflation au niveau des prix à la consommation - l'inflation va dans les actions . Voir mon message à ce sujet en décembre 2012 : Economie : Jefffrey Gundlach (l’autre Bond King ), prédit un grand Boum !



Un nouveau "bull market"  ?


D’aucuns voient aujourd’hui dans les nouveaux niveaux records des indices le début d’une hausse à long terme des bourses, marquant aussi un retour à la croissance après la Grande Récession qui suivit les crises de 2008 et puis de 2010 en Europe. Parmi les économistes, le PIB de la zone euro est projeté en croissance de 1% -1.5% en 2014 après deux années de contraction, les USA devraient enregistrer une croissance en hausse d’environ 2.5% -3% et le Japon 1.5%, en légère baisse. La Chine devrait croître à 8.2% (vs 7.7% en 2013). La croissance mondiale est attendue à 3.6% vs estimations de 2.7% pour 2013 selon l’OCDE.
Toutefois, les bourses anticipent toujours le futur et la hausse passée reflète simplement la situation économique présente et dans les prochains mois, largement en amélioration depuis 2011 et bien sûr 2008-2009. La hausse de ces dernières années a aussi amené les valorisations à des niveaux impliquant des returns très médiocres dans les prochaines années. Le grand débat actuel sur le niveau de surévaluation des bourses indique d’une part qu’investir aujourd’hui est beaucoup plus risqué mais également que la surévaluation n’est pas encore reconnue par l’ensemble des participants, à mon avis laissant certainement la place pour une continuation de la hausse vers des niveaux de surévaluation plus élevés voire extrêmes. La nomination de Janet Yellen à la tête de la Fed pointe certainement dans cette direction et on ne peut qu’avoir un mauvais pressentiment lorsque l’on connaît son penchant pour les politiques monétaires volontaristes et l’aveuglement dont elle fit preuve face aux bulles spéculatives du passé.




 S&P 500 : the long term picture (Graphique par Worden Brothers)
 

Les rapports cours/bénéfices ne sont pas encore à des niveaux caractéristiques des bulles spéculatives, mais ils s’en approchent et il faut se rappeler qu’en 2007, les PE n’étaient pas extrêmes non plus, comme aujourd’hui. Le PE sur le Stoxx600 (actions Europe y compris UK) s’établit à 15 (sur base de projections des bénéfices 2014), aux USA, le PE du S&P 500 égale 15 aussi (mais s'établit à 18 considérant les profits GAAP projetés et non pas les résultats d'exploitation toujours plus roses et sur lesquels se focalise Wall Street), les actions japonaises ont un rapport cours/bénéfices (forward) aux alentours de 14 et les Emergents bénéficient des valorisations les plus attractives avec un PE juste au-dessus de 10 pour le MSCI EM.

Le problème pour les investisseurs attirés par ces valorisations, c’est qu’aujourd’hui les marges bénéficiaires pour les entreprises du S&P 500 par exemple sont à des niveaux records, or les marges ont tendance à retourner à la normale. Toute valorisation ne prenant pas en compte cet état de fait donne une dangereuse confiance à l’investisseur. Le professeur Shiller de l’Université de Yale, auteur de “Irrational Exuberance”, ouvrage qui avertit en 1999 de la bulle technologique a développé le Cyclically Adjusted PE qui calcule le cours/bénéfice sur base de la moyenne des 10 dernières années et lisse donc le cycle des marges bénéficiaires (et des ventes). Le CAPE de Shiller se situe aujourd’hui à 25, un niveau élevé (médian sur 25 ans : 23), plus de 80% du temps depuis 1926 , cette mesure s’est trouvée à des niveaux plus bas, même si elle est aujourd’hui loin de son pic à plus de 45, début 2000. Plus le CAPE est élevé, moins élevés sont les rendements auxquels doivent s’attendre les investisseurs dans les prochaines années.

Il ne faut pas se faire trop d’illusions sur les perspectives de la bourse à long terme


Cependant, une chose est frappante aujourd’hui dans les médias financiers, on parle beaucoup du CAPE, on débat de son caractère de prédictabilité des returns, du fait qu’il “surévalue” les actions dans le contexte actuel à cause du niveau anormalement déprimé des profits en 2008-2009. Le CAPE semble-t-il est devenu la nouvelle mesure favorite des investisseurs. Pour en revenir à ce que j’ai dit au sujet des valorisations pouvant devenir plus élevées encore, ce nouveau focus sur le CAPE pourrait coincider justement avec un tel phénomène dans le contexte d’exubérance boursière, au grand dam des investisseurs obsédés par les valorisations. Il ne fait pas de doute toutefois qu’à plus long terme, pour les 5-7 prochaines années, il ne faut pas se faire trop d’illusions sur les perspectives de la bourse. Aux Etats-Unis, beaucoup de gestionnaires de fonds “value” ont tellement de peine à trouver de bonnes affaires qu’ils ont augmenté la part de liquidités dans leur portefeuille pour certains jusqu’à 30% et plus, c’est exceptionnel. Le très respecté gestionnaire américain GMO, prédit des returns réels négatifs sur les actions US pour les 7 prochaines années, les small caps offrant la pire performance. GMO voit seulement les marchés émergents offrir des rendements proches de 5%. (GMO ne prédit toutefois pas un effondrement imminent.) Morningstar classe à peu près 1000 actions US pour leur assigner une note de valorisation , 5 étoiles signifiant une forte décote sur valeur intrinsèque, seules une dizaine d’actions recueillent aujourd’hui ce privilège, la plupart étant classées 2 ou 3 étoiles. Morningstar voit les cycliques comme les techs, et les sociétés industrielles comme étant particulièrement riches. Et que dire des PE absolument déments sur certains titres du Nasdaq :

Netflix : 306
Facebook : 140
Twitter : N/A (pas de bénéfices!)
LinkedIn : 953
On se croirait en l’an 2000 ! Merci Bernanke, de la part de Mark Zuckerberg &Co !

Examinant le sentiment des investisseurs, cette euphorie se retrouve dans les indicateurs à court terme habituels que sont les sondages : le sondage de Investors Intelligence interrogeant les conseillers et auteurs de newsletters montre que plus de 59% d’entre eux sont “bullish”, seulement 14% “bearish”, c’est un niveau d’optimisme extrême coincidant avec une correction. Situation semblable du côté des investisseurs particuliers américains, ils ont en moyenne 64% d’actions en portefeuille contre 69% au pic de 2007. Autre signal d’alarme : le niveau de dette de marge sur le NYSE, ce sont les sommes empruntées pour spéculer, nous sommes à un record historique. Comme en l’an 2000. En conclusion, nous nous trouvons dans la dernière phase de ce bullmarket extraordinaire, la durée moyenne d’un marché haussier depuis 1950 est de 53 mois, celui-ci a duré 57 mois déjà. Il peut durer plus longtemps encore. Comme je l’ai dit tout au long de 2013 dans la newsletter, presque tout est possible en terme de hausse (du S&P) , car nous vivons dans une ère nouvelle de pure folie monétaire. L’arrivée de Yellen à la tête de la Fed ne fait que renforcer ce triste constat. Il ne fait aucun doute qu’au moindre soubresaut des marchés, Yellen inventera de nouveaux moyens pour tenter de tenir la bourse à bout de bras.



Comme je l’ai dit tout au long de 2013, presque tout est possible en terme de hausse, car nous vivons dans une ère nouvelle de pure folie monétaire. Cela reste valable pour les 24 prochains mois ... L'écart entre la fortune des plus riches et le revenu du reste de la population pourrait atteindre des niveaux jamais vus dans toute l'histoire de l'humanité 



 On ne peut avoir qu'un mauvais pressentiment lorsque l’on connaît le penchant de Janet Yellen pour les politiques monétaires volontaristes et l’aveuglement dont elle fit preuve face aux bulles spéculatives du passé. Donald Kohn aurait sans doute été un meilleur Président, mais pour M. Obama, il s'agissait de ne pas faire de vagues dans l'objectif d'assurer le succès économique de son deuxième mandat. Yellen, protégée de Bernanke, était le candidat dans la parfaite lignée du Président actuel, elle garantissait aussi qu'elle n'allait pas surprendre, contrarier, les marchés par une sortie immédiate de la politique ultra-accommodante de la Fed. Le Président des Etats-Unis a pourtant récemment déclaré vouloir éviter les erreurs et les bulles du passé. M. Obama a beau avoir à disposition les esprits les plus brillants - bien que pour la plupart connectés à Wall Street - il n'a semble-t-il pas tout compris au sujet des bulles spéculatives.  



 A plus long terme, cette image devrait représenter assez fidèlement ce qui attend l'économie mondiale ....


La Fed continue d’acheter 75 Mds par mois de bons du Trésor et de MBS, et elle a promis que les taux resteraient à zéro pour longtemps. Bien sûr ceci est la rationalisation que tous les professionnels font aujourd’hui pour être investi en bourse, et il est certain que tout placer en liquidités est dangereux dans un tel contexte d’expérimentation monétaire. Mais j’accorde comme toujours le dernier mot à la situation technique et aux graphiques, ils indiquent bel et bien un niveau d’euphorie extrême et très probablement un “climactic top” généralisé en progression . Mais ils tendent aussi à indiquer que la hausse n’est pas finie, nous n’allons donc pas essayer de prédire aujourd’hui le sommet en terme de date ou de niveaux, préférant suivre notre système . Je pense que 2014 verra des niveaux plus élevés sur les indices, au moins à un certain point dans l’année. Vu le niveau d’optimisme extrême, une correction est très possible ce mois de janvier, elle semble d’ailleurs avoir commencé ce jeudi à la réouverture.

Cette correction pourrait être plus importante que ce à quoi beaucoup s’attendent, et une mauvaise première semaine ne serait pas de bon augure pour 2014 (sa performance est souvent une indication pour la suite) mais la saisonnalité positive devrait jouer en faveur des bourses au premier trimestre. Si les cours continuent de monter dans la première partie de l’année, une forte correction est quasiment certaine ensuite. Toute la question est de savoir jusqu’où l’avancée peut aller et ensuite se corriger. Correction ou krach ? A terme, à un certain point dans les 3-4 prochaines années, un krach (apocalyptique) est bien sûr certain, mais peut-être pas encore cette année. Il n’y a d’ailleurs pas de catalyseur actuellement pour un tel évènement. Ceci me fait penser qu’un évènement inattendu pourrait venir bouleverser la donne et causer un krach. Mais même dans ce cas, nous aurions des signes avant-coureurs et aurons certainement le temps de sortir du marché avant les plus gros dégâts. Les bourses européennes, et US pour des paris sur titres individuels, paraissent les plus intéressantes avec le Japon. Les marchés émergents ont bien récupéré depuis leurs déboires cet été, mais les marchés brésiliens et chinois restent dans une très mauvaise posture d’un point de vue technique. Avec un consensus des estimations de résultats d’exploitation 2014 aux alentours de $120, le S&P 500 dépasserait la barre des 2000 points avec expansion du cours/ bénéfice au-dessus de 17 (PE TMT operating earnings). Ceci représenterait une avancée de 8 à 10%. La plupart des stratégistes s’attendent à une clôture entre 1900 et 2050 fin 2014. D’un point de vue technique, une avancée comparable à cette année est certainement envisageable, ce qui donnerait un gain de +-23%, même si elle ne se ferait pas en ligne droite -une très forte correction est quasi certaine à un certain point dans l’année. Il est très improbable que 2014 soit une ligne droite comme 2013 le fut sur le S&P 500, c’est la 3ème année du cycle présidentiel (mi-mandat), historiquement médiocre et sujette aux “bear markets”, c’est aussi une année charnière dans le cycle de 4 ans comme le furent 2010, (2006), 2002, 1998 etc. ces années coincident avec un creux. Ce cycle popularisé vers 2005 entre autres par les études du trader rénommé Larry Williams, ne s'est toutefois pas avéré très utile aux investisseurs avec le grand krach de 2008 (comme quoi il faut se méfier des indicateurs à la mode), mais son historique à long terme mérite qu'on y prête attention.  A propos, Williams est très “bullish” pour 2014, mais s’attend à une correction.



Marchés obligataires

Les fonds obligataires ont enregistré des performances bien inférieures à l’année 2012, en général entre 0 et 5% lorsque positives. La catégorie “high yield” s’est mieux portée. Les marchés obligataires ont bien sûr été affectés par la hausse des taux aux Etats-Unis, côté Emergents, le ralentissement de la croissance et des inquiétudes sur la santé de ces économies ont pesé aussi . Les taux US à 10 et 30 ans ont tous deux gagné plus de 100 points de base, une très forte hausse en relation avec le très bas niveau des taux fin 2012.
Pour 2014, une poursuite de la hausse des taux US semble probable, des niveaux clés ont été franchis ce mois de décembre , 3,9% sur le 30 ans, 2,98% sur le 10 ans. A noter que ceci serait le corollaire d’une continuation de la hausse des bourses, dans un premier temps avant que celles-ci ne soient finalement affectées par la hausse des rendements obligataires. La hausse des taux US si elle devait continuer et s’accélérer affecterait aussi les taux en Europe et partout dans le monde.

Il est aujourd’hui communément accepté que les obligations, en particulier de catégorie investissement, telles que les bons d’Etat représentent un des plus mauvais placements pour les prochaines années. Le taux du Bund allemand à 10 ans s’établit à 1.94% alors que la moyenne à long terme est 3.7%, et il a gagné 50 points de base sur l’année. Avec une duration moyenne de 7 ans, un portefeuille en Bunds perd à peu près 3.5% lors d’une hausse des taux de 50 points de base. Du côté des obligations d’entreprises, quel que soit le scénario, reprise ou nouvelle crise, le segment corporate d’investissement verra une hausse des rendements affectant négativement les cours. Aujourd'hui, seule la catégorie “high yield”, relativement moins affectée par une hausse des taux, et supportée par l’amélioration des conditions économiques permet encore de recueillir des rendements significatifs. Mais là aussi, il est conseillé de rester dans des durations intermédiaires pour ne pas s’exposer à une forte hausse des taux et il y a des signes inquiétants pour le long terme : niveaux records d’émission et les spreads (de taux, bons d'Etat vs junk ) sont bien plus faibles qu’en 2011-2012. La performance ne sera pas aussi bonne que ces dernières années car il y a peu de marge d’évolution pour une baisse des spreads (ou hausse des cours) vis-à-vis des bons d’Etat, la situation des bourses représente également un risque pour le haut rendement, fortement tributaire du bon maintien des marchés actions.



  US 10 Year Yield (Graphique par Worden Brothers)

 

Matières premières

Nous avons été négatifs sur les matières premières depuis 2011 (sur base de facteurs techniques) et les performances ont été très mauvaises depuis. Ce qui n’est pas surprenant (après la forte hausse de 2010), la performance des matières premières sur le long terme est peu intéressante en comparaison de celle d’autres actifs. A titre d’information, la performance de deux ETF de référence, le DBC (Powershares DB Commodity Index Fund) et le DBA (Powershares DB Agriculture Fund) fut respectivement -7.6% et -13% en 2013. Pour 2014, nous sommes moins négatifs, presque neutres mais attendons une autre année de performance peu attractive pour le groupe. Certains produits sont susceptibles de voir leur cours s’apprécier, d’autres continueront d’être déprimés. En gros, il n’y a pas de raison pour les investisseurs de s’intéresser aux matières premières si ce n’est pour des paris tactiques sur des produits individuels (pour les investisseurs expérimentés). Il faut malgré tout envisager que ces perspectives changent en cours d’année, la raison étant bien sûr l’arrivée de Yellen à la tête de la Fed . On se rappelle que la Fed de Bernanke avait favorisé l’explosion des cours en 2007 et causé à nouveau une forte hausse fin 2010 avec le deuxième tour de rachat d’obligations destiné à supporter les marchés. Le brut à New York était passé de $80 le baril à plus de $110, les cours des produits agricoles s'étaient envolés. L’inflation partout dans le monde connut en conséquence une recrudescence en 2011. Les investisseurs voient aujourd’hui la Fed en phase de repli en ce qui concerne la détente quantitative et cela a bien sûr eu l’effet inverse sur les matières premières qui ont aussi souffert de la hausse des taux longs et du ralentissement des pays émergents. Mais avec Yellen, considérée comme pire que Bernanke pour son penchant accommodant, tout est possible malheureusement. Par exemple, on pourrait assister à une nouvelle hausse soudaine des cours des matières premières si les investisseurs se rendent compte que Yellen embarque l’économie vers une détente quantitative interminable et en particulier si les attentes quant à l’inflation se déteriorent soudainement (improbable) .
 
En ce qui concerne l’or et l’argent, le premier a connu sa première baisse après 11 années de hausse. C’est le début sans doute d’un marché baissier à long terme pour l’or. Un fort rebond est toutefois fort probable en ce début d’année, mais il s’agira sans doute d’un autre piège tendu aux “gold bugs”, les amoureux du métal jaune. Ce qui est valable pour l’or l’est sans doute pour l’argent aussi. Dans le meilleur des scénarios, l’or et l’argent seront “dead money” pour les deux prochaines années avant de remonter peut-être pour reprendre leur ascension. C’est dans l’hypothèse où Yellen confirme les pires craintes que l’on peut avoir à son sujet, c’est l’hypothèse du désastre inflationniste qui pourrait faire suite à une ultime crise et krach lesquels nous emporteraient grâce aux banquiers centraux dans le trou noir de la monétisation de la dette (détente quantitative à l’infini).


Dans le scénario d'une nouvelle crise, les banquiers centraux qui ont quasiment épuisé toutes leurs munitions, nous emporteraient dans le trou noir de la monétisation de la dette. Un désastre inflationniste pourrait suivre cette crise finale.  Ce serait le grand "RESET" dont certains commentateurs parlent depuis longtemps, la remise à zéro de notre système économique et social basé sur la dette, et cassé. La classe moyenne serait anéantie. La confiscation par l'Etat ne se ferait pas que par l'inflation.  






Corruption : En Chine, les grandes banques ont recours à une bonne vieille méthode pour générer des affaires, recruter parmi les grandes familles

 "Sons and Daughters Program"

- Allo les Ressources Humaines ?  John ici, Head of Debt Underwriting... On est sur un deal avec China Consortium Corp. . Mais problème ... notre principal concurrent a la petite fille du fondateur dans leur team ... On pourrait pas engager le fils du CEO ? Ca aiderait certainement pour conclure ... Et tant qu'on y est ... un petit stage d'été pour la fille du Vice Président, elle vient d'entrer à l'université ! On compte sur vous, il y a sûrement un peu de place pour ces recrues, c'est notre seule chance de gagner l'affaire !

Voilà semble-t-il comment les affaires des banques d'affaires se font dans l'Empire du Milieu . Ces pratiques chez les géants bancaires occidentaux auraient cours en Chine depuis deux décennies. Mais maintenant la SEC et les autorités New Yorkaises ont mis plusieurs banques sur la sellette, en lançant une enquête pour violation du Foreign Corrupt Practices Act qui interdit aux entreprises américaines d'offrir des faveurs aux responsables politiques pour conquérir des marchés. Des banques européennes étaient aussi engagées dans cette bataille dans le recrutement des enfants bien connectés des élites, peut-être va-t-on donc voir les autorités de l'UE imiter la SEC ...  


http://www.cnbc.com/id/101300773

http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702303531204579207192426039728