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dimanche 23 juin 2013

Les marchés vont-ils punir les interventionnistes ?

Les investisseurs ont quelques raisons de s’alarmer alors que les indices cassent des niveaux- clés. Les taux s'envolent .


    The new, re-engineered, Mr Market is about to be unleashed.
                            Be afraid, be very afraid

Si vous suivez ce blog et recevez mes emails, voilà plusieurs mois que vous savez que la volatilité exceptionnelle ces derniers mois sur les changes, l'or et certains titres spéculatifs devait être vue comme le signal de plus de volatilité à venir en particulier sur la bourse, et peut-être le signal de développements très négatifs à terme pour l’économie .

La machine semble désormais en route. Les bourses ont donné des signaux bearish depuis quelques semaines, maintenant nous avons des signaux de vente à court terme ou à moyen terme suivant les indices concernés. Cela ne signifie pas qu’il est temps de tout vendre - il vaut mieux attendre confirmation par de multiples signaux de vente à long terme - mais contrairement à ce qu’on entend de la part de la plupart des stratégistes des banques  il est justifié de s’inquiéter et il faut considérer la possibilité d’un krach dans les prochains mois, et donc d’une nouvelle crise.


             Worden TC 2000
 30 year T-Bond yield : les taux US pourraient avoir établi un creux historique. Si les taux sortent de leur canal descendant, la porte est ouverte à un krach obligataire dévastateur .  Et lisez ceci : Bond Losses of $1 Trillion if Yields Spike, BIS Says  


                Worden TC 2000

Breakout du VIX



              Worden TC 2000
Le BOVESPA brésilien : finalement, il s'effondre ! Projection de cours 1 : le bas du canal descendant, projection de cours 2 (scénario de krach mondial) : retour à la case départ à 30.000
        


 L'eurostoxx fait pire que le Dax et le S&P 500, il s'est complètement effondré sous sa MM à 200 jours, qui démarque un marché haussier d'un marché baissier



Selon cet économiste indépendant, il y a 70% de chance d'une récession mondiale en 2014     http://www.cnbc.com/id/100833309




jeudi 20 juin 2013

2ème semestre 2013 : pourquoi les investisseurs doivent faire preuve de prudence

Les récents déboires du Japon à la suite de sa grande expérience sont un avertissement aux banques centrales et peut-être un avant-goût de ce qui attend les marchés occidentaux.

Alors que le deuxième trimestre 2013 tire à sa fin, le début de l'année et l'enthousiasme exacerbé des gestionnaires de fonds et des économistes pour l'économie japonaise paraissent bien loin. Il y a quelques mois encore, les politiques mises en place par le premier ministre Shinzo Abe étaient perçues comme annonçant une nouvelle ère au Japon avec à la clé, semblait-il, deux garanties : un fort et durable affaiblissement du yen, un marché d'actions japonais destiné à s'apprécier très significativement et durablement.

Aujourd'hui après que les taux japonais aient bondi de façon brutale et ce qu'il faut bien appeler un krach du Nikkei (-20% du sommet au creux en 4 semaines), des doutes apparaissent quant à la réelle efficacité des politiques interventionnistes extraordinaires de M. Abe (que certains ont résumées en deux mots : Print & Spend ) . Le troisième volet des réformes, la fameuse troisième flèche de Abe, s'attaquant aux problèmes structurels a déçu par sa timidité, ce qui expliquerait la réaction des investisseurs. La chute abrupte du yen ces huit derniers mois qui atteignait 30% contre le dollar et l'euro il y a peu s'est faite tellement rapidement qu'il n'existe que peu de comparaisons historiques et dans chacun des cas antérieurs une telle chute fut suivie d'un retournement ou d'une très forte correction. Mais les investisseurs ont parfois la mémoire courte, particulièrement lorsque les politiques monétaires les incitent à parier en masse dans une direction. Le gros inconvénient des politiques de taux zéro et de détente quantitative, c'est qu'en mettant sous contrôle - effectivement manipulant - le prix le plus important dans l'économie, les taux d'intérêt, elles affectent les autres prix avec aussi des conséquences très indésirables telles que des distorsions dans la valorisation des actifs. En modifiant la perception du risque, elles exacerbent aussi les comportements grégaires (ex. recherche du rendement dans des produits plus spéculatifs) créant finalement des bulles spéculatives ou des dislocations sur les marchés qui par effet de dominos mènent à des crises de plus ou moins grande envergure.


                           ABENOMICS = ABEGEDDON ?
10 year JGB yield - le taux à 10 ans japonais a à peu près doublé
La hausse des taux est un petit problème pour le Japon avec une dette de 240% du PIB et un déficit de 8% du PIB, le plus élevé parmi les nations leaders de l'économie mondiale !  Elle a aussi mis à mal le carry trade avec des répercussions en dominos sur les marchés.         
 Data : Bloomberg

Le gouvernement japonais est en train de prendre la pleine mesure des conséquences de marchés alimentés par une politique monétaire digne d'un traitement aux anabolisants. La créature de la Banque du Japon (BoJ) semble avoir échappé à son contrôle, à l'image du monstre du Dr Frankenstein. Comme la politique de la Fed qui affecte l'économie mondiale créant des distorsions dans le prix des actifs (marché obligataire, matières premières) et affectant les flux de capitaux dans les pays émergents, les effets des mesures de la BoJ se font ressentir sur les marchés internationaux notamment par le biais du carry trade (emprunter en yen pour placer en produits de rendement). Pour cette raison, et parce que vu la puissance de l'intervention de la BoJ, une chute du Nikkei et une hausse du yen pourraient signaler des forces déstabilisatrices plus puissantes encore, il est important, du point de vue de l'analyste technique, de suivre l'évolution de ces marchés. Or ceux-ci, comme d'autres marchés, donnent depuis plusieurs semaines un signal de danger aux investisseurs. Contrairement aux indicateurs économiques qui sont, pour la plupart, l'équivalent du rétroviseur, les cours sont des indicateurs en temps réel, les bourses pouvant être considérées comme un indicateur avancé de l'économie. Par exemple, les marchés émergents présentaient des signaux "bearish" déjà en 2011. Aujourd'hui après la sous-performance dramatique de ces marchés ces derniers trimestres, les problèmes actuels de ces économies apparaissent clairement aux yeux des analystes des fondamentaux.

Si l'on examine aujourd'hui un graphique historique du Nikkei, on peut observer 1) un renversement majeur sur le graphique hebdomadaire, qui suivit un renversement-clé la semaine du 20 mai, c'est la chute récente de 20% en 4 semaines, 2) sur le graphe mensuel, le marché a connu une forte hausse ce mois de mai puis s'est renversé effaçant tous ses gains pour le mois, une configuration extrêmement "bearish", 3) ce renversement s'est produit au site même d'une ligne de tendance/résistance datant de 1996. A moins d'un énorme et très improbable rebond dans les prochains jours, ceci donnera un signal de vente à long terme. Un tel signal peut être invalidé dans les mois qui suivent, mais dans la plupart des cas, annonce un retrait plus profond dans un premier temps, les opérateurs prenant peu à peu conscience que la tendance à la hausse qui a précédé est cassée. Un constat quelque peu similaire peut être fait en ce qui concerne USD/JPY. Or si le yen venait à s'apprécier dans un revirement complet du carry trade et de l'appétit pour le risque, le moteur principal de l'avancée du Nikkei disparaîtrait. Ce revirement est déjà en cours si l'on considère le yen contre le dollar australien et néo-zélandais.



    Nikkei 225 : ce graphe fut publié le mois passé dans la newsletter

Les cours sur les bourses se sont renversés, mettant en péril les gains de cette année

On a déjà parlé des marchés émergents, les perspectives techniques de ceux-ci n'ont fait que se dégrader ces derniers mois et ceci constitue en soi un signal de danger pour l'économie mondiale. Comme le sont la baisse des cours des matières premières, (des métaux précieux) et la chute du dollar australien, dont les cours sont aussi affectés par la bonne ou moins bonne santé des pays émergents. Qu'en est-il des marchés occidentaux ? Les bourses européennes, sans surprise, peuvent être séparées en deux groupes, les économies périphériques du sud (Italie, Espagne, Portugal) et les pays du cœur de l'UE qui se portent mieux. La sous-performance des bourses des pays du sud se traduit aussi d'un point de vue technique par un avertissement: ces marchés ne sont pas parvenus à franchir des niveaux-clés et ainsi confirmer une hausse à long terme. L'analyste technique dans un tel cas se demande si les cours n'indiquent pas qu'une rechute est à venir. Chez nous, la bourse suisse a certes brillé cette année face aux autres places européennes, mais le SMI a effectué le mois dernier un renversement-clé à l'image du Nikkei. Ses titres phares reflètent cette situation extrêmement négative.



                      Et si on se repassait un bon vieux film ?


Quant aux marchés d'actions américains, ils ont donné beaucoup de raisons d'être positif quant à la performance à attendre de leur part cette année. Des plus hauts historiques pour le S&P 500 et le Dow Jones Industrials doivent en effet être vus comme le signe que le marché haussier qui a déjà 4 ans d'âge pourrait aller (bien) plus haut encore. Ceci est confirmé par le fait que nombres de titres composant les indices sont en bonne posture technique. Les indicateurs de sentiment ont signalé peu avant la récente correction un optimisme élevé des investisseurs, le marché était clairement suracheté. Beaucoup voient la correction actuelle comme l'occasion de partir à la chasse aux bonnes affaires dans l'idée que nous nous trouvons dans un marché haussier qui est loin d'être terminé. On peut en effet faire un parallèle avec le début du marché haussier des années 80 après la stagnation des années 70. Cependant, historiquement, un marché haussier de 4 ans d'âge est un marché mature en fin de course, s'attendre aujourd'hui à un nouveau "bull market", une nouvelle ère de hausse des cours, après une hausse de 150% du S&P depuis mars 2009, est faire preuve de beaucoup d'optimisme. Il faut aussi rappeler que les marchés d'aujourd'hui, de plus en plus "efficients" et déformés par les actions des banques centrales, sont extrêmement trompeurs. En 2007 aussi, le Dow et le S&P 500 ont établi un plus haut et attiré de nouveaux investisseurs juste avant de s'effondrer. Une caractéristique des marchés est d'induire en erreur un maximum de participants avant qu'une nouvelle tendance s'établisse. Et puis, il y a cette énorme divergence négative du RSI (Relative Strength Index de Wilder) sur les graphiques à long terme du Dow et S&P, une divergence qu'on pouvait observer également en 2007.




Divergence du RSI : un signal qui devrait inciter à la méfiance  ou en tout cas à ne pas accroître son exposition après la hausse de cette année

dimanche 9 juin 2013

Les traders à haute fréquence ont la vie de plus en plus dure

Cela devait arriver, le trading est comme les autres secteurs de l'économie, la concurrence finit par réduire les marges. Selon cet article les autorités américaines ont aussi découvert un phénomène très inquiétant de pratiques de manipulation des cours par les firmes de HFT.

How the Robots Lost : High-Frequency Trading's Rise and Fall
http://www.businessweek.com/articles/2013-06-06/how-the-robots-lost-high-frequency-tradings-rise-and-fall

La révolution du gaz de schiste, bientôt chez nous aussi ?

La fracturation hydraulique est créditée pour avoir libéré les Etats-Unis de leur dépendance énergétique et beaucoup y voient la raison de la meilleure santé de l'économie et de la bourse américaine. Mais cette révolution dans l'exploration du gaz et du pétrole n'a pas fait baisser les prix du brut et fait craindre le spectre d'un désastre environnemental.


Cet article de Bloomberg montre comment l'industrie pétrolière tente de cacher l'impact sur l'environnement et la santé en achetant le silence des victimes.


                Le gaz de schiste, bientôt chez vous ?

samedi 1 juin 2013

BCG : le 1 % des plus riches dans le monde contrôle 39% de la richesse

Un nouveau rapport du Boston Consulting Group indique que la fortune des plus riches a augmenté de 7,8 %  en 2012, le top 1% possède 52 000 milliards. Et cette part va augmenter. Les facteurs derrière ce phénomène qui ne date pas d'hier : la hausse des actions principalement dans les pays développés (aux USA les 5 % les plus riches possèdent 60% des titres détenus par les particuliers), mais plus généralement la hausse des prix de tous les actifs, résultat des politiques monétaires .
"Les ultra riches ont trop de cash, et ne savent pas quoi en faire ", conclut-on sur CNBC  .

http://www.cnbc.com/id/100780163