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dimanche 26 février 2012

Nouvel article de Bloomberg sur l'or et Paulson

Bloomberg publie à nouveau les recommandations qu'auraient faites Paulson "en privé" lors d'une réunion d'investisseurs.

http://www.bloomberg.com/news/2012-02-25/paulson-said-to-tell-clients-gold-fund-will-beat-others.html

Ce deuxième article en moins de deux semaines reprend à nouveau des passages de la lettre de Paulson à ses investisseurs : "Le potentiel de hausse est supérieur au potentiel de baisse" y affirme le hedge fund manager.
Nous continuons pour notre part de croire que l'or est vulnérable à une correction très importante, et fait actuellement face à des niveaux de résistance difficiles à franchir rapidement.

Parallèlement Paulson&Co est poursuivi par un des ses investisseurs pour "ne pas avoir fait son boulot " en prenant participation dans Sino Forest dont le cours s'est effondré après des révélations d'irrégularités comptables. Des pertes qui contribuèrent à la baisse de plus de 50% en 2011 du fonds principal de Paulson . Le plaignant qui a perdu plusieurs millions de dollars n'a sans doute pas réalisé qu'il avait investi dans un fonds investissant en bourse, qui plus est un hedge fund !

jeudi 23 février 2012

Les géants du net posent une menace de plus en plus grande pour la liberté et l'individu

Jusqu'où oseront -ils aller ? Les Google, Facebook, Amazon etc. insidieusement repoussent régulièrement les limites en matière d'accès et d'utilisation de l'information de leurs utilisateurs. Le but : établir un profil précis de chaque utilisateur pour que les annonceurs puissent nous solliciter du matin au soir sur notre PC, smart phone ou tablette. Subrepticement droguer l'utilisateur à la consommation en quelque sorte - parfois avec son plein accord bien sûr - consommation de biens et services mais aussi consommation de constantes distractions destinées à tenir l'utilisateur en face des messages publicitaires .

Le problème : outre la question de savoir si ces pratiques sont légitimes, la mise en ligne de l'information privée a des conséquences aussi nombreuses et inattendues que sérieuses, pouvant mettre en danger la liberté, le bien-être et la sécurité des individus et de leur patrimoine.
Un couple de jeunes britanniques débarquant d'un avion aux Etats-Unis a été stoppé à l'aéroport, détenu et interrogé puis expulsé du pays, la raison : un message Twitter apparemment détecté par les systèmes des services de renseignement (oui, la NSA analyse toutes les communications téléphoniques internationales, SMS, messages Twitter etc.) Les jeunes en partance y disaient être impatients de "détruire" le pays . Le mot "destroy" signifiait selon les jeunes faire la fête et mettre la pagaille.

Des informations laissées sur Facebook, par exemple, peuvent impacter gravement les finances d'un individu : les licenciements et divorces causés par une utilisation malheureuse de réseaux sociaux et de messageries ne se comptent plus. Avec les mêmes risques , beaucoup de sites sur le modèle d'Amazon enregistrent et affichent à chaque visite l'activité de l'utilisateur habituel, des emails ou des SMS promotionnels basés sur l'activité récente peuvent être envoyés à l'utilisateur également. Récemment Google a changé de politique en matière de protection de la vie privée afin de pouvoir suivre et enregistrer l'activité de ses utilisateurs à travers tous les sites Google.


Les autorités ont compris que les informations laissées sur Facebook et autres réseaux sociaux ou encore les données de Google sur ses utilisateurs pouvaient être utilisées dans le cadre d'une enquête. Grâce à Google Maps, les autorités fiscales n'ont plus besoin de se déplacer pour enquêter sur le patrimoine d'un individu. Le contribuable ne peut plus cacher sa piscine, ses villas cossues à l'étranger et ses voitures de sport. Google permet à tous de s'inviter chez lui. Les criminels aussi mettent à profit cette manne d'information désormais disponible sur les personnes. Rien de mieux que Google pour préparer un cambriolage ou chercher des victimes. Etrangement, alors que Google StreetView avait provoqué la polémique en Suisse, et malgré le fléau actuel des cambriolages, le passage à la 3 D sur les photos satellites de Google Maps n'a fait l'objet d'aucune couverture dans les médias. Il s'agit pourtant d'une application bien plus menaçante que ne l'était Google Street View

mardi 21 février 2012

Peter Praet : la BCE doit être en état d'alerte pour éviter "la pente glissante du rachat d'obligations"

Peter Praet , économiste en chef à la BCE, et successeur de Jürgen Stark (défenseur isolé de l'intégrité de la monnaie sur lequel on pouvait compter jusqu'à sa démission "pour raisons personnelles") est interviewé dans Le Temps de Genève.

"La BCE a réagi de manière audacieuse" Mathilde Farine
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/50d2b08a-5c08-11e1-a6df-c1b0c8547d10/La_BCE_a_r%C3%A9agi_de_mani%C3%A8re_audacieuse
(vous devez vous enregistrer pour lire les articles du Temps)

L'économiste belge (j'ai eu l'occasion de m'asseoir dans son auditoire lorsqu'il enseignait à Bruxelles ) y explique clairement pourquoi le règlement fondateur de la BCE lui interdit d'être un prêteur de dernier ressort aux états. L'expérience des années 60, de l'inflation et des dettes publiques en accélération la décennie qui suivit, l'ont convaincu du bien-fondé d'une certaine orthodoxie monétaire.
La charte de la BCE "se base sur l'expérience de plusieurs pays au cours de plusieurs décennies" rappelle-t-il .

vendredi 17 février 2012

Les arbres ne grimpent pas jusqu'au ciel : bientôt un sommet sur les bourses ?

Une courte mise à jour sur la situation des bourses. Comme ceux qui suivent de près les marchés le savent sans doute, l'optimisme des investisseurs a atteint des niveaux synonymes d’alerte ces dernières semaines. Les chiffres publiés par Investor's Intelligence et l'American Association of Individual Investors en effet sont entrés dans la zone rouge (+ de 50% de haussiers) . Les indices US avec une ascension parabolique depuis le début de l’année sont clairement dans une situation de surachat sévère, cela veut dire qu’une correction peut se produire à n’importe quel moment .

Les titres leaders du marché peuvent donner des indications du risque de correction. A cet égard, l’action Apple (NASDAQ :AAPL) peut être vue comme l’exemple typique d’une action en phase d’ascension parabolique précédant son implosion . Certes, Apple n’est pas une société comme les autres et j’ai déjà appelé à la prudence dans le passé pour voir le titre reprendre son ascension plus tard. Sa valorisation n’a rien d’alarmant avec un PE (Cours/bénéfice) à 14, et un P/S (Cours/CA) à 3,66 ce qui est toutefois riche. Mais la courbe des prix lance un autre signal auquel il vaut mieux ne pas rester indifférent . C’est du jamais vu, pourtant on sait que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel comme on dit à Wall Street. Une telle ascension se termine toujours en krach. Alors est-ce différent cette fois ? Il se trouve toutefois tellement d’amoureux d’Apple que la chute pendant longtemps n’aura pas l’air d’un krach . C’est pour cette raison qu’il est inutile de songer à vendre à découvert un leader comme Apple.

Autres détails : Le seuil des $500 récemment dépassé, ce seuil psychologique que peu de titres atteignent pourrait coïncider avec la fin de l’ascension verticale du cours. Apple est devenue l’entreprise à la plus forte valeur boursière, dépassant Exxon . On voue peut-être un culte à son fondateur, mais les produits Apple changent-t-il vraiment à ce point notre vie ? (Le fait que Apple soit une société et une action aujourd’hui adorée de tous est également un très mauvais signe pour ses investisseurs). On se rappelle de ce qui est arrivé à Cisco ( "darling" de l'ère dotcom) quand sa capitalisation boursière surpassa celle de Microsoft et Exxon brièvement en l’an 2000.


Notez la cassure à la hausse des bandes de Bollinger sur ce graphique mensuel, qu'observe-t-on en général dans une telle configuration ?

Apple est donc juste un autre signe d’un marché suracheté, les cassures de niveaux clés sur beaucoup d’indices ne sont donc peut-être pas les signaux d’achat qu’on y verrait dans d’autres circonstances. Avec les politiques actuelles des banques centrales, tout est possible toutefois, mais l’histoire a montré que ce qui s’apprécie de cette façon finit par s’écrouler, tôt ou tard.

Ces signes d’un marché suracheté confirment notre vue pessimiste à court et moyen terme pour les métaux précieux. Si les cours de l’or chutent, les cours des actions probablement chuteront aussi. Car tout monte et descend en même temps sous l’ère de Ben Bernanke et des traders à haute fréquence.
L’or semble bénéficier d’une couverture particulière dans les médias financiers ces derniers jours, suite à ce qui ressemble fort à une campagne de promotion. Le World Gold Council prévoit une hausse continue de la demande en Asie . Surtout une lettre de Paulson à ses investisseurs fait le tour des rédactions, il y enjoint les lecteurs à acheter de l’or en prévision d’une forte hausse de l’inflation. Les fonds de Paulson &Co malmenés l’année passée après une série de mauvais paris (l’un d’entre eux enregistra une baisse de 51% en 2011) sont avec des holdings de 2,9 milliards dans le SPDR Gold Trust les plus grands détenteurs du tracker indexé sur l’or (1).
Notre position à la baisse sur l’or est pour le week-end couverte par une autre position inverse, en attendant que les cours révèlent leur prochaine tendance à court terme ...


(1) Voir article de Bloomberg : Gold Bulls expand as Billionaire Paulson Says Buy
http://www.bloomberg.com/news/2012-02-17/gold-traders-get-more-bullish-as-billionaire-paulson-says-buy-commodities.html

dimanche 12 février 2012

Une taxe européenne sur les transactions financières détruirait des dizaines de milliers d'emplois

La crise et son impact sur les finances publiques a généré toutes sortes de (nouvelles) mauvaises idées dans l'esprit des politiques qui cherchent à tout prix à combler les trous de leur budget gruyère. Rien de surprenant après tout, ne sont-ce pas ces mêmes politiciens dans les pays de l'Union Européenne qui nous ont mené tout droit au précipice ?

Certaines de ces idées sont très dangereuses et malgré tout sont reprises par de plus en plus d'intervenants . C'est évidemment l'idée que la BCE devrait soutenir le marché de la dette des états de l'UE, que la BCE devrait se lancer pour de bon dans l'assouplissement quantitatif. Ce qui serait une violation de la charte de la BCE et donc tout simplement illégal. Ce simple fait devrait clore le débat mais pour certains économistes (éminents), les circonstances nécessiteraient de jeter par la fenêtre tous les principes d'une politique monétaire saine. N'a-t-on rien appris de la violation d'autres principes fondateurs de l'euro, le Traité de Maastricht ? Malheureusement, l'idée est déjà acceptée dans les médias (Capital de ce mois titre : "Comment la BCE pourrait sauver l'euro" ) et dans l'opinion publique. Seuls les Allemands se rappellent encore de la République de Weimar.

De même l'idée d'une taxe Tobin européenne est populaire aujourd'hui. Ne faut-il pas punir ces ignobles spéculateurs parasites qui ont causé la crise ? L’Allemagne et la France sont à la tête de cette initiative qui grâce à l’Angleterre a jusqu’ici eu du mal à s’imposer. David Cameron a qualifié l’idée de « folie » C’est que 500 000 emplois seraient directement menacés en Grande-Bretagne si une telle taxe était créée. Des milliers d’emplois seront aussi détruits en Union Européenne lorsque l’Allemagne et la France instaureront leur propre taxe. La France va de l'avant avec une taxe de 0,1% sur les achats et ventes d'actions de sociétés d'une capitalisation de plus de 1 milliard. L'Allemagne pourrait imposer un impôt de 0,01% sur toutes les transactions financières.
La taxe française, plutôt symbolique (elle remplacera un impôt similaire disparu en 2008) et vue comme un exercice de démagogie de M.Sarkozy à l'approche des élections présidentielle, pourrait néanmoins avoir un impact très sérieux à terme sur le dynamisme de la place de Paris et par extension sur la compétitivité et l'accès au capital des entreprises françaises, y compris les PME qui souffrent justement d'un manque d'accès au capital. M. Sarkozy veut pourtant selon ses mots "rallumer la croissance" et faire en sorte que la France du business "rattrape le reste du monde" (pour ce faire il a aussi annoncé une hausse de la TVA, une autre invention française qui taxe de façon inique les échanges, le travail et le capital) .
Cette taxe doublera les coûts de transaction et signifiera l'arrêt de mort de beaucoup de participants en bourse de Paris. La taxe allemande n'est que de 0,01% mais s'appliquera également aux produits dérivés. Conséquence: la disparition d'un grand nombre d'acteurs sur Eurex , le plus grand marché à terme européen. Eurex qui a beaucoup parié sur le trading à haute fréquence ces dernières années - jusqu'à faire fuir d'autres traders et finalement dépendre fortement des robots - pourrait voir ses volumes s'effondrer et à terme être supplanté par une autre bourse. Eurex avait supplanté LIFFE quelques années après sa création en 1997, rien n'empêchera un autre player de prendre rapidement des parts de marché à Eurex. Il s'agit d'un secteur très compétitif qui a évolué rapidement comme l'ont montré la montée en puissance de ICE (Intercontinental Exchange) et la vague de M&A. Et le secteur continuera d'évoluer en particulier si des taxes Tobin sont instaurées. Les participants vont là où le volume se trouve, qu'il soit à Chicago, Londres, Francfort ou peut-être un jour Dubai, Singapore ou encore Hong Kong, peu importe. Les états qui instaurent une taxe Tobin se tirent dans le pied; la France et l'Allemagne renforceront un peu plus la domination anglo-saxonne dans le secteur financier .



Sarko : sur une autre planète ...








Imposer une taxe Tobin au niveau mondial est difficilement envisageable. Simplement parce que les USA et la Grande-Bretagne s'y opposeront, une telle taxe ferait disparaître des pans entiers de leur secteur financier local . Qu'on le veuille ou non , la finance fait partie aujourd'hui de l'économie et si c'est la mode aujourd'hui de décrier la finance, et les hedge funds en particulier, comme une nuisance pour une "économie réelle" qui en serait séparée , la réalité est que le secteur de la finance représente directement et indirectement un très grand nombre d'emplois.

L'idée d'une taxe Tobin n'est donc tout simplement pas réaliste. La Suède a expérimenté sur ce thème dans les années 80 et finit par l'abandonner au vu de son impact négatif.
http://en.wikipedia.org/wiki/Tobin_tax#Sweden.27s_experience_with_financial_transaction_taxes

La taxe est présentée comme un moyen de lutter contre les excès d'une certaine spéculation, le trading à haute fréquence en particulier. De simples règles comme une limite au nombre d'ordres qui peuvent être envoyés par minute dans le marché, pourraient résoudre cette question .
En réalité, en Europe les banques sont les premières utilisatrices de ces stratégies automatisées, et elles seront sans doute exemptées de la taxe à cause de leur statut de "market maker". Une taxe Tobin comme beaucoup d' autres mesures prises par les politiques depuis la crise conduirait alors encore une fois à réduire la concurrence au profit des grosses banques.
Les plus petits acteurs comme les courtiers en ligne, les firmes de trading entrepreneuriales, les hedge funds seront très négativement affectés et certains disparaîtront. De même les épargnants et futurs retraités seront parmi les premières victimes avec des coûts bien plus importants sur la gestion de leur épargne retraite.

Pour combler le gigantesque trou de la dette il y a d'autres moyens de faire contribuer le secteur bancaire : à commencer par un impôt exceptionnel temporaire sur les rémunérations des banquiers (une grosse partie des revenus part en rémunérations dans le secteur), avec un taux spécial pour les banquiers TBTF ("Too Big To Fail") qui ne devraient plus être en affaires si ce n'était grâce au sauvetage dont ils ont bénéficié en 2008. Un impôt exceptionnel élevé sur la fortune des gros actionnaires pourrait aussi être levé (ils ont eux aussi bénéficié des sauvetages). Enfin, en vue d'une réduction accélérée des déficits, pourquoi pas des réductions de paie et d'effectifs à la grecque pour les fonctionnaires de Bruxelles et d'ailleurs (après tout ils sont parmi les plus importants responsables de la crise de l'Euro) ? Peut-être entendra-t-on alors moins de mauvaises idées ...

jeudi 9 février 2012

L'or (suite)

L'or semble être entré dans une période de consolidation, le scénario de krach ou de grosse correction n'est toutefois pas écarté, en fait nous misons sur un tel scénario (à tout le moins une correction vers le milieu de la bande de prix actuelle , c'est-à-dire $1650 qui est aussi la moyenne mobile à 10 mois), la période février-mars étant historiquement peu favorable aux métaux précieux. Et une opportunité de vendre à découvert se présente actuellement avec très peu de risque (stop au-dessus de $1763 de l'once). Si le trade n'évolue pas favorablement (le métal jaune est devenu très imprévisible avec sa popularité grandissante et les promesses de Ben Bernanke jouent en sa faveur), la perte est insignifiante.
Dans le cas contraire, les gains pourraient être très importants, si le scénario dont j'ai parlé se réalise. Cependant, puisque la consolidation continue, le scénario d'un krach brutal devient moins probable et une poursuite de l'appréciation des cours plus tard dans l'année est tout à fait envisageable. Il y a aussi de multiples zones de support entre le niveau actuel et le plus bas de la fin 2011 ($1522).

Demander à un gestionnaire de fonds si les actions sont un bon placement, c'est comme demander à Berlusconi si il aime les femmes

Un extrait amusant de l'émission "Fast Money" sur CNBC,
le commentateur demande aux traders de Fast Money ce qu'ils pensent de la recommandation de Larry Fink, CEO de BlackRock (le plus grand gestionnaire de fonds au monde), d'être investi à 100% en actions . Steve Cortes laisse échapper son franc parler (02:35).

Alors oui , on connait la réponse lorsqu'on demande à un gestionnaire de fonds si les actions sont un bon placement. C'est la même réponse que l'on obtiendra si l'on demande à un courtier en immobilier si la pierre a encore du potentiel ou à un dealer de métaux précieux si l'or est un bon placement.

Be 100% in Stocks: BlackRock's Fink