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jeudi 19 décembre 2013

Le rachat d'années de cotisations dans sa caisse de pension est-il intéressant ?(Suisse)

Cet article est republié de la newsletter.

Il s'agit d'une opération régulièrement recommandée en Suisse par les conseillers financiers indépendants. Bien qu'il y ait fiscalement des avantages certains aux rachats dans sa caisse de pension (CP), et bien que cette solution ne consiste pas en une vente de produits assortie de frais élevés (comme la vente d'une assurance-vie 3a souvent proposée par les courtiers), il ne faut pas négliger un certain nombre d'inconvénients qui peuvent selon votre situation rendre les rachats de prestations moins intéressants.
Les rachats sont généralement recommandés aux personnes ayant des revenus élevés ou des lacunes de cotisations. Dans ce dernier cas, il peut s'agir d'expatriés, de personnes avec un historique d'emploi plus court, d'indépendants ou encore de divorcés qui ont vu leur 2ème pilier amputé après un partage de celui-ci . De même on conseille souvent aux indépendants de s'affilier à une caisse de pension afin de bénéficier des déductions fiscales dont bénéficient les versements au 2ème pilier.  Ces déductions sont nettement plus élevées que dans le 3ème pilier puisque le salaire assuré maximum selon la LPP s'élève à dix fois le salaire assuré maximum AVS (CHF 84 240), soit plus de CHF 800 000 duquel on peut déduire des cotisations 2ème pilier jusqu'à hauteur de 25%.

L'avoir dans la caisse de pension échappe à l'impôt sur la fortune et s'accroît sans être taxé. Surtout les indépendants peuvent déduire de leur revenu soumis à l’AVS 50% de leur versement au 2ème pilier. Les rachats sont plus intéressants si vous pouvez le faire quelques années avant la retraite et surtout désirez (pouvez) retirer tout votre capital LPP. La rente LPP est en effet imposée à 100% au revenu alors que le capital ne sera imposé qu’à un taux réduit à la sortie et ensuite, pendant la retraite, sur ses produits (intérêts, dividendes), et à l’impôt sur la fortune, les plus-values n'étant pas imposées. Toutefois il est préférable      d' échelonner les rachats surtout pour les hauts revenus afin de maximiser les gains fiscaux et pour une prestation en capital plutôt qu'en rente il faut impérativement qu'ils soient effectués au moins 3 ans avant le départ en retraite (sinon les montants sont imposés ultérieurement).

Cependant il y a de nombreux autres aspects à considérer. Le principal inconvénient étant que si vous décédez prématurément, vos héritiers ne verront pas la couleur de l'argent que vous avez versé au 2ème pilier. En particulier si vous avez choisi la rente plutôt que le versement du capital, en cas de décès, votre conjoint reçoit, sauf dispositions spéciales de votre caisse (prestations surobligatoires), juste 60% de votre rente LPP et les enfants 20% chacun jusqu'à 18 ans ou 25 ans seulement.
En ce qui concerne les indépendants en particulier : s'ils sont mariés, tout versement au 2ème pilier est un capital qui peut potentiellement être amputé lors d'un divorce. Une épargne libre ou un 3a peuvent selon le contrat de mariage ne pas être exposés au risque de divorce et également bénéficier d'un rendement plus élevé que celui obtenu par une caisse de pension. Les indépendants n'ont par ailleurs pas toujours un grand choix de   CP, ils doivent s'affilier à une caisse de leur secteur. Enfin, procéder au rachat de cotisations 2ème pilier n'est pas judicieux si votre caisse n'est pas en très bonne santé. Si la caisse nécessite un assainissement, votre avoir en fera les frais (sa rémunération pourrait être abaissée pendant plusieurs années). Si la caisse est en sous-couverture et que vous faites l'objet  d'un licenciement collectif provoquant une liquidation partielle de la caisse, votre avoir de libre passage sera amputé selon le niveau de couverture. Il ne suffit pas que la caisse ait un taux de couverture de 100% ou plus, d'autres facteurs sont à examiner tels que la réserve de fluctuation de valeurs (c'est la marge de sécurité de la caisse en cas de marchés difficiles) et son niveau par rapport à sa cible, voire la structure d'âge de ses assurés. Enfin il peut exister une sous-couverture cachée si la caisse base la couverture de ses engagements sur un  taux technique qui va s'avérer irréaliste. Dans les années qui ont suivi le krach de 2008, un certain nombre de caisses ont affiché des sous-couvertures importantes, les rendements ont généralement été très décevants et le seront à nouveau si les bourses replongent. L'autre problème des caisses de pension, c'est la structure d'âge de la population qui deviendra de plus en plus défavorable. Les rentes des caisses de pension ne vont faire que baisser, le taux de conversion étant régulièrement revu à la baisse.

En conclusion, avant de procéder à un rachat de prestations, il faut prendre la peine d'examiner avec soin sa situation, celle de sa caisse de pension et il est souvent utile de consulter un expert en la matière tant les aspects à considérer sont complexes.      

Comment les banques manipulent le marché des changes

J'en ai parlé brièvement dans Comprendre la finance et vos placements : Tout ce qu'on vous cache sur votre épargne. Quiconque est actif sur le marché des changes a dû se poser des questions au vu des mouvements des cours. Si souvent ces doutes sont mis sur le compte d'une paranoïa naturelle du trader, le fait est qu'il est relativement aisé pour les traders des banques de l'autre côté de communiquer entre eux sur les ordres de leurs clients. Le market making des changes est traditionnellement un genre de trading où les relations et l'information jouent un rôle important. Cet article de Bloomberg explique comment les traders aux plus grandes banques comme Citi, UBS et Barclays, se réunissent dans des chatrooms appelées "Bandits' Club", "The Mafia" ou "The Cartel" pour se communiquer les ordres de leurs clients et passer leurs propres ordres de manière à en profiter.
http://www.bloomberg.com/news/2013-12-19/how-secret-currency-traders-club-devised-biggest-market-s-rates.html


mercredi 18 décembre 2013

La Fed réduit ses achats de titres ... de 10 milliards par mois. La farce continue

On passe de 85 Mds par mois à 75 Mds (pour rappel, le bilan de la Fed approche maintenant les 4000 milliards de dollars). Une timide amorce de normalisation de la politique monétaire, contre-balancée par de nouvelles assurances de Bernanke que les taux resteront à zéro, longtemps,même lorsque la cible du taux de chômage  de 6,5% sera atteinte. Bernanke passe donc le témoin en commençant la sortie de sa politique ultra accommodante, mais reste fidèle à lui-même en cajolant une dernière fois la bourse.Le Dow Jones Industrials clôture à un sommet historique.


             Volatilité sur anabolisants : les S&P 500 futures explosent ! 


              Plus de rires l'année prochaine ! Avant des pleurs ...


Marc "Dr Doom" Faber :  préférez les liquidités !
http://www.cnbc.com/id/101280302



La stratégie du 1% des plus riches américains pour payer peu de droits de succession, avec la bénédiction des Démocrates

Ca s'appelle le "Walton GRAT", pour Walton Grantor Retained Annuity Trust, du nom de l'épouse du frère du fondateur de Wal-Mart pour qui cette structure fut créée par Richard Covey, un génie de l'ingénierie fiscale.
Le tour de passe-passe est utilisé par les plus riches comme M. Zuckerberg de Facebook, pour éviter l'impôt de succession. Pourquoi cette faille du système n'est-elle pas éliminée ? La réponse est simple : les politiciens du Congrès et à la Maison Blanche n'en font pas une priorité. C'est qu'ils reçoivent des millions de la part des gens qui en profitent directement (les clients de M. Covey sont donateurs aux partis). Là où le stratagème révèle un système économique fait sur mesure pour le 1% des plus riches, c'est lorsque la Réserve Fédérale intervient pour faire grimper le prix des actions comme elle l'a fait ces dernières décennies. Car l'attrait du système du GRAT qui consiste à transvaser un portefeuille de titres d'un trust à l'autre en cédant les plus-values aux héritiers sans droits de succession  provient principalement de l'appréciation du cours des titres.

lundi 16 décembre 2013

Google, désormais aussi dans la robotique militaire

Google vient de racheter Boston Dynamics, un fabricant expérimental de robots militaires qualifiés de "terrifiants" qui intéressent beaucoup le Pentagone (on sait que l'électronique et les robots sont et seront de plus en plus utilisés en combat par les forces américaines). Quels sont les objectifs poursuivis par Google avec cette acquisition ? Nul ne sait vraiment, sinon que le géant de Mountain View, Calif. s'intéresse aux applications robotiques. Analyse sur le vif d'un commentateur sur CNBC : "cette fois c'est clair, avec cette acquisition, Google vise la domination totale du genre humain par les robots ".  Ils ont tous ri, mais un peu inquiétant quand même. A des fins de transparence, je suis long Google depuis quelque temps (pas parce que j'aime Google, parce que le cours monte).



                    Est-ce que Google devient Cyberdine Systems ?

 

                                         Boston Dynamics ' Wildcat

   

samedi 14 décembre 2013

Rogue Trader Kerviel Fires Back in Tell-All Interview : Shocking Revelations Made


If you thought the 2010 trial of the Société Générale rogue trader which ended with a 5-year jail sentence and compensatory damages of eur 4.9 bn was a parody of justice,  reading the Kerviel interview in this month's issue of French magazine Les Inrockuptibles, will only reinforce that opinion.

Interviewed by investigative reporter Denis Robert (also author of several books investigating Clearstream) Kerviel makes devastating allegations about his supervisors at SG - where everybody knew him as "Jérôme", the guy who traded huge size -, and lashes out at the media (which spread rumours he had islamist ties because of a Quran copy found at his home)and above all at the justice system which conveniently discarded potential evidences that his supervisors were not completely in the dark about his "extravagant"(sic) trading. Kerviel has been described as a "computer expert" who was able to hide his tracks at the bank, yet he had no training or background in the field. Kerviel joined the equity desk at SG in Paris after an early career in middle office. Soon, the unlikely star trader who had no experience of markets and earned a 5 digit salary was mentored by a colleague to arbitrage cash equities and derivatives. But the arbitrage it seems turned into seat-of-the-pants trading with ever larger positions. At one point, Kerviel pocketed a 1.5 billion gain for the bank. Since his indictment for fraud in 2008, Kerviel who has shared his time between the prison de la santé and friends' places, sometimes sleeping in their garage, has lost all his friends in banking and his wife has left him. A must read.

mercredi 11 décembre 2013

Currency War About To Intensify : Blame US and Japan Policies


The foreign exchange market is sending a very worrying signal for the Euro Zone economy. Over the past few weeks, the euro, particularly against the US dollar has quietly crept higher, EUR/JPY has shot up in a few weeks to levels not seen since 2008. EUR/USD now threatens to break key levels that would open the door to EUR/USD 1.40, then perhaps 1.50 and beyond.  Such development would hurt most European countries and undoubtedly put renewed pressure on the ECB to take even more accommodative measures.
According to some estimates, EUR/USD at 1.50 would prove to be a terrible burden for the peripheral economies, and with a higher euro, no doubt the threat of "deflation" would come back to the fore. With political pressures coming left and right, we could see the European central bank succumb to the quantitative easing temptation. Just recently, IMF's Christine Lagarde (who previously stated there was "no currency war") has demanded more "pre-emptive" action from the ECB.  In short, the ECB finds itself in the same bind it was about 10 years ago, when its policy was in part dictated by the Greenspan Fed's ultra low interest rate policy. We all know where that led eventually. Our current problems are a direct consequence of what happened then.   

Despite the recent comeback of taper talk among Fed officials which one could argue should have supported the dollar, the market has spoken differently. I for one see these recent Fed musings as more evidence that the FOMC has lost credibility.  Confusion reigns on how to exit this corner the Fed has painted itself into, and this with the appointment of ultra-dove Janet Yellen as new Chairman has turned out to be bad for the US Dollar. Quite simply there is no exit in sight for the easy money policies of the Fed, any taper talk is counterbalanced by an absence of a strong commitment to a taper roadmap and assurances zero interest rates will be there for years to come. So it's no surprise the US Dollar Index appears to be on the verge of a breakdown, and while the yen continues its collapse as speculation on a lower yen reaches multi-year highs, AUD and NZD are showing signs their recent downtrend has stalled. The british pound is also bumping against multi-year highs against the dollar. Another factor has also played into euro strength, Europe is back in favor among US investors who have snapped up European stocks in recent months.

The bottom line is that the Fed's confused policy is becoming very unhelpful for the European economy. BOJ yen manipulation (let's call a spade a spade) having driven the yen ever lower with the help of speculators, other countries will feel the need to take this race to the bottom to new levels. Instead of putting pressure on the ECB, policy makers should be putting pressure on the new Fed to finally show a clear path out of quantitative easing.  The example has been set by Mr Zoellick former head of the World Bank :
http://www.cnbc.com/id/101260151 


           chart by netdania
This chart should prompt Mario to pick up his phone for a serious talk with Janet .


  

lundi 9 décembre 2013

Le monde que nous prépare l'administration Obama

De nouvelles révélations ont fait surface sur des projets secrets de l'administration Obama, révélations qui n'en sont pas en réalité pour les esprits lucides de ce monde. De même que ce blog avait parlé des écoutes internationales de la NSA bien avant l'affaire Snowden - alors que seuls quelques articles avaient été publiés sur le sujet - un thème déjà abordé est celui de l'emprise grandissante du Big Business sur la vie du citoyen. Si dans le passé, l'Etat pouvait représenter une menace pour la liberté, la menace vient désormais de l'alliance de l'Etat avec Big Business, ou selon le point de vue, de la prise de contrôle du premier par le second.

Le Huffington Post a publié ce w-e des extraits de mémos décrivant comment les Etats-Unis ont l'intention d'imposer la domination des fleurons de leur économie au niveau de la planète tout entière. Après avoir depuis longtemps, sous  la pression des lobbyistes à Washington, poussé l'adoption de réglementations favorables à ses multinationales notamment dans le secteur de l'agrochimie (OGM) et de l'internet (la protection des données personnelles fut une pierre d'achoppement dans les récentes négociations du Transatlantic Trade and Investment Partnership), l'administration Obama tente maintenant secrètement d'imposer aux 12 pays membres de l'accord de libre échange du Trans-Pacific Partnership des règles qui permettront aux entreprises américaines de contester sans difficultés le droit interne de ces pays (en matière de protection de l'environnement, de la vie privée, de fixation des prix etc.) et d'ainsi conduire leurs affaires comme bon leur semble.

 http://www.huffingtonpost.com/2013/12/08/tpp-trade-agreement_n_4409211.html?icid=maing-grid7%7Cmaing13%7Cdl1%7Csec1_lnk2%26pLid%3D416353

dimanche 8 décembre 2013

Les banques centrales en France et Pays-Bas mettent en garde (enfin) contre bitcoin

Alors que la PBOC ( People's Bank of China) a interdit aux institutions financières de prendre part à des transactions en bitcoin, la Banque de France et la Banque centrale des Pays-Bas ont diffusé un très sévère avertissement sur les risques encourus par ceux qui "investissent" dans la crypto- monnaie qui bénéficie d'un battage médiatique depuis quelques mois causant l'explosion de son "cours".

La Banque de France rappelle que le bitcoin "présente peu ou pas d'intérêt pour une utilisation par les acteurs économiques, au-delà des aspects marketing et publicitaires, tout en les exposant à des risques importants", "la valeur du bitcoin n'est adossée à aucune activité réelle", " la convertibilité n'est garantie par aucun organisme centralisé", "les investisseurs ne peuvent récupérer leur mise que si d'autres achètent des bitcoins" (la définition d'une chaîne de Ponzi). La Banque centrale attire aussi l'attention sur l'absence de sécurité des coffre-forts virtuels. 

Enfin une dose de bon sens dans les médias sur le bitcoin grâce à ce communiqué. A mon avis, on lit ce blog à la Banque de France, ça doit être ça !

Voici un exemple de la manière dont bitcoin est utilisé par certaines entreprises pour faire de la publicité, annoncez que vous avez vendu un produit intéressant le grand public en bitcoin et voilà, vous avez un article sur Bloomberg.com:
http://www.bloomberg.com/news/2013-12-06/bitcoin-meets-tesla-in-california-dealership-model-s-transaction.html

Par ailleurs, le stratégiste Forex de Merril Lynch estime que la valeur maximum de bitcoin serait $ 1300, s'il devenait un réservoir de valeur comme l'est perçu l'argent physique. Aucune idée de ce qu'il veut dire ( à part qu'il s'est fait un coup de pub), mais une chose est certaine : il était facile d'acheter des bitcoins à $1, ou même à $50, après tout on ne risquait qu'un montant modeste en "investissant" dans cette mode. Mais désormais à $1000 la pièce virtuelle, on risque beaucoup plus. Où se trouveront donc les acheteurs à $1000 à qui pourront revendre ceux qui ont acheté beaucoup plus bas?