Rechercher dans ce blog

mercredi 21 janvier 2015

La pathétique communication de la BCE

Un jour avant la réunion du Conseil de gouverneurs, la BCE teste le marché avec de pathétiques fuites au Wall Street Journal. Le quotidien américain rapporte que selon une personne "familière avec la situation", le Conseil proposerait un programme d'achat de 50 Mds d'obligations par mois pour une durée d'un an au moins. C'est que la BCE avec les promesses de M. Draghi et du français Coeure notamment s'est mise dans une situation inextricable, les attentes du marché sont telles que demain, la moindre impression que Draghi donnerait de ne pas être prêt à faire autant que tout ce que l'on a espéré  pourrait donner lieu à l'équivalent économique d'un soufflé qui est retombé, en tout cas à une chute des bourses, et un rebond de l'euro plutôt problématiques pour les décideurs. C'est la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui, des banques centrales contrôlées par les marchés ! Rappelons que malgré l'avis de l'avocat général de la Cour Européenne de Justice, qui, la semaine dernière, a donné le feu vert aux OMT sous strictes conditions, le rachat systématique de dette d'état par la BCE (financement de la dette) lui est interdit par sa charte et le traité de Maastricht, et est donc illégal.  



 21 janvier 2015, ouverture à Wall Street : une volatilité infernale sur les marchés, grâce à la banque centrale européenne 


mardi 20 janvier 2015

University of Michigan Consumer Sentiment at 11-year high

The preliminary U.S. Jan University of Michigan consumer confidence showed a 4.6 point increase to 98.2, better than expectations of +0.5 . That is the highest in 11 years ! How much does the drop in oil price play a role in the increase ? See interesting chart below, courtesy of Market-Harmonics.com

samedi 17 janvier 2015

BNS : après la politique controversée du plancher, une gestion scandaleuse de sa sortie

La crédibilité de l'institut d'émission est durablement affectée, l'annonce incroyable, incompréhensible, de la BNS laisse les séquelles d'une attaque terroriste


Les terroristes rêveraient de faire pareil ! Semer la panique sur les marchés financiers, causer en quelques secondes des pertes combinées de centaines de millions à des traders et petits clients d'institutions financières, précipiter en moins de 24 heures plusieurs établissements financiers bien établis dans la banqueroute,  ruiner des ménages endettés , plonger un pays tout entier dans un choc économique brutal ... Que les fous de Dieu se rassurent, les savants fous des banques centrales se chargent de faire le travail à leur place !

Ce jeudi 15 janvier, Thomas Jordan, le Président de la Banque nationale suisse, qui avait fait de l'arrimage du franc suisse à l'euro, instauré par son "brillant" prédecesseur, "le pilier" de la politique monétaire, a soudainement annoncé qu'après tout, non, cet arrimage n'était plus une bonne idée et que donc ils avaient décidé d'annoncer en grande pompe que le plancher EUR/CHF à 1,20 n'était dès cet instant plus en vigueur ! 

"Leurs discours ne veulent plus rien dire désormais! C'est ça la plus grande détermination ? "  George Buckley, Chief UK Economist Deutsche Bank


Pertes chez les opérateurs du marché des changes: 


FXCM (No 1 mondial pour la clientèle retail )  - $225 millions
Citigroup                                        - $150 millions
Interactive Brokers Group             - $120 millions
London Capital Group (prop shop)      - 2.5 millions
Alpari (dealer retail)                                 en faillite
Global Brokerz  (dealer retail)                  en faillite
Swissquote                                     - CHF 25 millions



"The SNB have shown themselves to be amateurs today and there is many people that will suffer considerably as a result" Alpari's CEO 

Les charlots de la BNS auront à s'expliquer
comme lors du regrettable épisode des transactions inappropriées de leur ancien boss Hildebrand 
(image Tages Anzeiger/ Keystone     :http://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/der-ruecktritt/Die-Beteuerungen-von-Jordan-und-Danthine/story/21281686?dossier_id=1217?dossier_id=1237 )




La presse financière anglo-saxonne a évidemment traité abondamment le sujet cette semaine. Selon le New York Times, la BNS a sorti le drapeau blanc, Ashraf Laidi parle de "mauvais calcul", Bloomberg View évoque une "embuscade tendue à l'économie" , "Le franc suisse crée le chaos sur les marchés alors que la BNS abandonne le taux plancher" (Bloomberg).  En Suisse la critique porte sur les conséquences économiques de l'abandon de cette politique. La presse, particulièrement romande, qui avait érigé Hildebrand en héros de la nation, se contente essentiellement de reprendre et d'expliquer le communiqué confus de la BNS, elle fait aussi la part belle aux  lamentations des exportateurs suisses au bénéfice desquels cette folle politique du plancher avait été instaurée en 2011 .  Mais une interview de Thomas Jordan dans Le Temps de Genève n'y va pas par quatre chemins et pose  au Président de la BNS, entre autres questions :  L'instauration du taux plancher aujourd'hui impossible à défendre a-t-elle été une erreur ? 


Retour sur les raisons de la politique du taux plancher 


Beaucoup le disaient, arrimer le franc suisse à l'euro était une erreur. Surtout, les effets collatéraux de cette politique étaient délétères, une bulle immobilière. La base monétaire est passée de 80 Mds à 440 Mds, la masse des prêts bancaires est passée à 170% du PIB, un nouveau record. Le bilan de la BNS a gonflé de façon monstrueuse à plus de 80% du PIB, plus que la Fed et même plus que la BOJ, oui pire que la Banque du Japon qui est aujourd'hui pilotée par les pires apprentis-sorciers de la science économique ! On sait aujourd'hui que c'est la raison derrière le soudain revirement de la BNS qui est confrontée à la perspective d'une dévaluation organisée de l'euro via un assouplissement quantitatif "made in Frankfurt". Pourtant à l'époque, beaucoup d'économistes apprentis-sorciers et de politiciens à gauche nous assuraient qu'il n'y avait aucun problème "CAR LA BANQUE CENTRALE SUISSE PEUT ACHETER DES EUROS EN QUANTITE ILLIMITEE ET ELLE NE PEUT PAS FAIRE FAILLITE !" Vous vous en rappelez ? J'avais moi-même posé la question du problème de la taille du bilan lors de la conférence de la responsable BNS pour la région de Suisse romande lors du salon de la prévoyance à Lausanne. LA BNS NE PEUT PAS FAIRE FAILLITE avait-elle répondu comme si j'étais un extra-terrestre! En théorie, oui. La réalité est différente. A un certain point, une banque centrale massivement en perte doit être recapitalisée, sinon à terme le risque est l'implosion du système par l' inflation. C'est  donc  le contribuable qui passe à la caisse lorsque les pertes deviennent trop grandes.  


Why did SNB really drop its peg?  (FT.com)

 Le bilan de la BNS : OFF THE CHARTS !

Voici ce que je disais en 2011 peu après l'instauration du plancher dont nous avions profité, un peu par chance en achetant l'euro proche de la parité :  


Car oui les gouvernements et les banques centrales sont les principales causes de la volatilité sans précédents sur les marchés d’aujourd’hui. Exemple illustratif : l’appréciation du franc suisse que la banque nationale suisse a tenté d’enrayer dès 2009 en plaçant un couvercle sur la hausse de la monnaie helvétique par des ventes massives de francs -alors que le niveau du franc face à l'euro, à 1,50, n'était nullement alarmant . Ceci créa un marché artificiel pour le franc et augmenta considérablement l’incertitude pour ceux qui cherchaient à se couvrir en vendant l'euro contre le franc. Lorsque la BNS dut se rendre à l’évidence - les interventions sur les changes fonctionnent rarement, une courte expérience chez Moore Capital n’en a pourtant pas convaincu M. Hildebrand semble-t-il- et qu’elle signala son abandon sous le coup de pertes de change massives, les spéculateurs se ruèrent sur le franc suisse. Les autres acteurs pris de panique durent faire de même. Le résultat: une volatilité extrême sur le franc suisse, et des conséquences désastreuses pour beaucoup d’acteurs économiques en Suisse. La réponse de la BNS : plus d’argent facile pour mettre les taux à zéro, vraiment à zéro cette fois. La bulle immobilière suisse peut donc grossir encore plus, et tant pis pour les paysages du Léman !

Philipp Hildebrand, celui que certains ont appelé le "Spéculateur" a en fin de compte spéculé avec l'économie suisse plutôt qu'avec ses économies ! Il a transformé la BNS en un gigantesque hedge fund . 

En réalité comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous lorsque les interventions (verbales, puis réelles)  de Philipp Hildebrand ont débuté le franc n'était pas surévalué par rapport à l'euro. Alors que s'est-il passé ?  La politique de Philipp Hildebrand a probablement largement contribué à la volatilité croissante qui fut observée en 2010 et 2011 et qui mena finalement à sa politique de plancher. Il est raisonnable de penser que si on avait laissé jouer le marché, l'appréciation du franc aurait été moins chaotique et plus gérable par l'économie suisse. En tout cas, il n'y aurait pas eu d'interférences néfastes aux décisions et prévisions des acteurs économiques.  Mais voilà, Hildebrand, certes brillant, succéda à Jean-Pierre Roth selon moi non pas pour son expérience (15 ans d'un parcours atypique, essentiellement chez le hedge fund Moore Capital, puis de brefs passages à la direction d'établissements suisses de premier plan), mais parce que,  nonobstant son profil international et ses connections, il était partisan de politiques non conventionnelles, ce qui venait bien à propos au coeur de la crise.  On peut dire que Thomas Jordan,  presque un vétéran de l'institut monétaire par rapport à Hildebrand, avec un parcours académique,  était lui un banquier central plus conservateur. 
Il fallait venir au secours des exportateurs. alors on agita la menace de la déflation qui devint la principale raison d'intervenir sur le marché des changes. Mais  M. Hildebrand devint vite controversé au sein de la droite conservatrice suisse. Au sein de l'UDC par exemple, on percevait les problèmes de la politique du taux plancher. Mais la gauche, elle, en était un fervent partisan. Et lorsque Hildebrand dut démissionner sur fond de prétendu délit d'initié et d'intrigues politiques, Thomas Jordan n'eut pas d'autre choix que de continuer dans la lignée de son prédécesseur. 


Il fallait venir au secours des exportateurs, alors on agita la menace de la déflation qui devint la principale raison d'intervenir sur le marché des changes.




Graphique : BCV /données Thomson Reuters



Ce jeudi, la liquidité a complètement disparu sur le marché des changes 

Le désastre de cette semaine a été exacerbé par les assurances toutes récentes de la BNS que le plancher constituait le pilier de sa politique et qu'il serait défendu avec toute la vigueur nécessaire. Ce mardi, Jean-Pierre Danthine, Vice-Président de la BNS l'affirmait encore sur RTS, la télévision suisse . Ceci a conduit pas mal de participants à parier que les cours récents aux alentours de 1.20 pour EUR/CHF étaient une aubaine puisque la BNS allait tôt ou tard défendre ce niveau et acheter de l'euro. D'autres participants empruntaient massivement en francs pour financer un carry trade (acheter des instruments libellés en d'autres devises plus rémunératrices), d'autres tenaient des positions longues dollar US contre Swissie. Les fausses assurances de la BNS ont mené ces participants droit à la ruine, il leur fut impossible de limiter les pertes. La liquidité a complètement disparu sur le marché des changes, les banques ont retiré leurs cotations à la milliseconde où l'annonce a été faite par Thomas Jordan. Quelques secondes plus tard, les traders mal positionnés étaient ruinés. Le franc a bondi jusqu'à 41% plus haut contre l'euro et 38% contre le dollar avant de se stabiliser avec un gain de plus de 20% contre la devise américaine et 18 % contre l'euro (chiffres Bloomberg). C'est quelque chose qui ne s'est jamais produit auparavant, un vrai "Black Swan". Un brutal assassinat financier pour ceux qui en furent victimes. Il aurait été préférable sans doute pour la BNS de laisser le plancher tomber en restant motus et bouche cousue et en laissant planer l'incertitude, l'ajustement aurait été plus graduel, la perte de crédibilité réelle mais moindre. Les dommages collatéraux beaucoup moins importants.



Danthine sur RTS ce lundi 12 janvier "Nous sommes totalement déterminés" 




La BNS : un trader exécrable qui serait en faillite avec des pertes de près de 100 milliards ! Le Temps de Genève : Nuno Fernandes: «la BNS a perdu sa crédibilité»


Le comble c'est qu'en réalité, l'euro est tellement survendu contre le dollar, les attentes du marché vis-à-vis de la BCE tellement fortes, et la perspective de nouvelles mesures bien intégrée dans les cours que même l'annonce d'un programme de QE par Draghi pourrait résulter en un rebond spectaculaire, bien que temporaire sans doute, de la monnaie unique . 

La BNS peut seulement espérer qu'après sa gestion épouvantable  des réserves d'or (vendues essentiellement à des cours déprimés), un mauvais timing ne confirmera pas sa réputation de trader exécrable et que EUR/CHF rebondira vers 1.10 dans les prochains mois,  



Un trader ne peut que compatir avec tous ceux dont le compte a été annihilé par cette bombe thermonucléaire

De notre côté pas de position FX dans le franc suisse à part une position insignifiante dans un compte personnel qui a fait un gain providentiel. Cela fait longtemps que le franc suisse était devenu peu intéressant car manipulé par la BNS et donc en ce qui me concerne complètement imprévisible d'un point de vue technique. Mais on ne peut que compatir avec tous ceux dont le compte a été annihilé par cette bombe thermonucléaire.  

Les conséquences pour l'économie suisse : 

Elles sont très importantes et pourraient être catastrophiques pour le tourisme et les exportateurs comme l'industrie des machines. Les ventes au détail vont sans doute chuter par exemple dans la grande distribution suite au phénomène du shopping frontalier. Il faut s'attendre à des pertes d'emploi. Les bénéfices des entreprises multinationales vont plonger mécaniquement lorsqu'exprimés en franc suisse. Les entreprises s'attendaient à ce que le plancher reste en place pour longtemps et donc les trésoriers avaient cessé de couvrir leur exposition à l'euro et aux autres devises.

En fin de compte, la Suisse ne peut échapper au phénomène de contagion venant de l'UE dont la situation économique est catastrophique. Le taux de change est ainsi un mécanisme de solidarité par le marché.  L'appréciation du franc suisse due à  la force relative de l'économie helvétique et à la stabilité de la Suisse joue alors en faveur de l'économie européenne.  Dans l'absolu, ce mécanisme amène à une pression sur les coûts et les salaires en Suisse, une dévaluation interne qui tend à rapprocher le niveau de vie largement supérieur des habitants de Suisse vers la moyenne européenne. 

dimanche 11 janvier 2015

Le cauchemar

La "guerre contre le terrorisme"  fait son grand retour 


Il est certes facile a posteriori de dire que les terribles évènements de la semaine dernière auraient pu être évités dans une certaine mesure, mais on ne peut s'empêcher de le penser lorsqu'on considère la constellation de facteurs qui ont mené à l'attaque sanglante contre le journal Charlie Hebdo. Le plus triste sans doute  est le concours de circonstances qui a permis aux djihadistes d'exécuter leur sinistre plan. Avec un  peu de chance le bilan n'aurait pas été aussi lourd. On sait que les djihadistes avaient été mis sous surveillance il y a plusieurs années, mais finalement ils n'avaient pas été considérés comme une priorité par les services de renseignements (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/01/10/01016-20150110ARTFIG00135-charlie-hebdo-une-faille-beante-dans-le-renseignement.php). Après une réforme des services de renseignements, ils n'étaient plus sur le radar des enquêteurs.   L'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes qui avait été lié lors des surveillances aux auteurs du massacre de Charlie Hebdo,  avait été condamné à 5 ans de prison en 2013, notamment pour possession d'une grande quantité de munition 7,62 x39mm (le calibre de l'arme favorite du terroriste, la Kalachnikov  http://fr.wikipedia.org/wiki/7,62_%C3%97_39_mm_M43)  alors qu'il était soupçonné de faire partie d'un réseau terroriste. Il faut se demander pourquoi il était en liberté ! 

 Ya-t-il un gouvernement à Matignon ? L'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes avait été condamné à 5 ans de prison en 2013  


Or le gouvernment avait conscience du risque accru d'une attaque terroriste à la suite de ses interventions militaires contre des groupes islamistes en Afrique et au Moyen-Orient. La rédaction de Charlie Hebdo qui avait persisté et signé sur le thème de Mahomet et de l'Islam, se savait visée. Les mesures de sécurité pour protéger le journal étaient multiples, mais hélas pas encore suffisantes à l'évidence face à des hommes déterminés. Là encore, des questions seront posées sans doute aux autorités : car le journal nul doute représentait une cible privilégiée, un symbole, pour des terroristes qui cherchent avant tout à frapper les esprits.  Pourtant comme souvent chez les personnes menacées de mort depuis longtemps, l'attention s'était relâchée, le risque paraissait moins élevé.   Les policiers héroïques qui étaient sur les lieux pour protéger la rédaction n'étaient apparemment pas correctement équipés contre une telle attaque (voir lien wiki ci-dessus), malgré que la Kalachnikov, arme courante sur le marché noir, ait été utilisée dans une autre attaque sanglante à Bruxelles (la policière tuée à Montrouge n'était ,elle, même pas armée).      

Au final, trois jeunes des banlieues, qui à l'évidence n'étaient pas exceptionnellement intelligents, (et un nombre de complices à déterminer) ont réussi à semer le chaos sur le territoire français pendant  trois jours. Certains ont appelé cet attentat, le 11 septembre français, "il y aura un avant et un après ". L'état de guerre est déclaré. N'a-t-on vraiment rien, mais rien appris du tout de l'après 11 septembre ? Car le risque est bel et bien de tomber dans l'hystérie collective qui, aux Etats-Unis, prévalut après les attentats de 2001. On sait où cette hystérie collective nous a menés : deux guerres désastreuses en Afghanistan et en Irak, des centaines de milliers d'innocents morts, des centaines de milliers de vies détruites, les exactions de la CIA,  les écoutes de la NSA, la politique américaine d'assassinats par drones avec ses dommages collatéraux et j'en passe . Al Qaeda fut éradiqué, mais d'autres groupes islamistes sont apparus se revendiquant de sa mouvance, et puis avec la guerre en Syrie on a vu  l'émergence de l'Etat Islamique, il ne fallut pas longtemps pour que la poudrière irakienne s'enflamme à nouveau. A bien des égards, la menace du terrorisme est aujourd'hui pire qu'elle ne l'était en 2002, l'on se trouve devant une myriade de groupuscules et un nouveau caliphat qui a déclaré la guerre à l'Occident.




C'est la "guerre contre le terrorisme" qui  a jeté ces jeunes dans les bras de ceux qu'on voulait combattre


L'attentat de Charlie Hebdo devrait révéler à tous l'inanité du concept de "guerre contre le terrorisme", car comment peut-on mener une guerre contre les terroristes, si n'importe quel jeune désoeuvré des banlieues peut en devenir un ? Les djihadistes qui ont mis la France à feu et à sang cette semaine étaient des jeunes des banlieues comme les autres. Enfin pas tout à fait, ils étaient issus d'orphelinats, et après que les rêves de football professionnel ou de carrière musicale se soient envolés sur le coup de 20 ans, c'est l'exclusion sociale qui suivit dans l'enfer des cités (création politique française s'il en est). Notre tabloid  local a un bon article sur le parcours des frères djihadistes : http://www.lematin.ch/faits-divers/said-cherif-gche-vie/story/10048204 . Il ne faut pas s'étonner s' ils se sont tournés vers la religion dans un monde dont la seule valeur, l'argent, leur était devenue inatteignable.  Et c'est la guerre contre le terrorisme qui les a ensuite jetés dans les bras de ceux qu'on voulait combattre: les images de la guerre en Irak, les victimes innocentes des bombardements, leur ont donné, selon leurs dires, la "motivation" pour s'engager dans le djihad . Le phénomène du djihadisme français est autant un produit de la société et des choix politiques en France que celui de la guerre en Syrie et de la montée en puissance de l'Etat Islamique. On ne combat pas un tel phénomène aux causes multiples et complexes par une guerre dans le sens classique du terme. La première chose à faire pour en finir avec les djihadistes, c'est résoudre une fois pour toutes la question de l'éternel conflit israélo-palestinien. Ensuite réalisons que l'ingérence de l'Occident dans le Moyen-Orient a clairement semé les graines de ce que nous récoltons aujourd'hui. Toutefois une certaine ingérence sera nécessaire au vu de ce qui se passe en Irak actuellement (il s'agit de faire fonctionner son intelligence). Enfin la stigmatisation des musulmans, à laquelle l'Etat français a aussi contribué avec les lois sur le port du voile, n'aidera jamais dans la guerre pour les coeurs et les esprits qu'il faut avant tout mener, pour mettre fin au terrorisme.

La première chose à faire pour en finir avec les djihadistes, c'est résoudre une fois pour toutes la question de l'éternel conflit israélo-palestinien

Instrumentalisation ? Quelle instrumentalisation ? Et où nous emmènent-ils ?


Il nous reste à espérer qu'un autre épisode d'hystérie collective ne nous embarque pas dans de nouvelles atrocités, sans mentionner les nouvelles restrictions aux libertés qui seront imposées à tous.  Apparemment c'est mal parti .  Une caractéristique de ce phénomène, c'est l'exploitation par les politiques de la peur et de la colère en décretant "l'Unité nationale" afin de tuer l'esprit critique et les voix discordantes (qui sont discréditées et qualifiées tour à tour d'irresponsables, de dangereux polémistes, antipatriotes, voire carrément ... d'ennemis de la nation) . Il ne devient alors plus possible d'arrêter la mécanique en marche.

Une politicienne française appelle à la création d'un "Patriot Act" français !

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/01/11/25002-20150111ARTFIG00172-contre-le-terrorisme-valerie-pecresse-veut-un-patriot-acta-la-francaise.php

mardi 6 janvier 2015

Time for Draghi To Go !

               The politicians' yes man

The ECB is widely expected to announce a new program of quantitative easing (QE) at its next meeting on January 22nd. The markets (read anglo-saxon carry traders and speculators) want it, the embattled European politicians want it,  and from the top of their ivory towers mainstream economists have been rooting for it ! So we should expect Super Mario-nette to comply. Sooner or later . If you follow this blog,  you know that we pointed early on in Draghi's tenure to a pattern. When taking the helm of the ECB Draghi was introduced as "the most German" of all Italian central bankers and he always peppered his speeches with a bit of German monetary rectitude talk. But it didn't take long for the real Draghi to show his idea of running a central bank : the slippery slope of bending ECB rules and principles to accommodate markets and appease politicians. Admittedly, he has proved to be a very shrewd operator, supporting and manipulating financial markets through words and an impressive show of resolve. It worked wonders for a time. Unfortunately, whether it was his intention or not, Mr Draghi has promised too much and went beyond his mandate, becoming a deficit enabler who allowed EU bureaucrats to delay painful reforms. Time will tell whether his various  lending programs which did nothing to the economy and his promise of backstopping government bond markets created a carry trade bubble with another disastrous aftermath.  

The euro on Monday hit a nine-year low against the dollar, sinking below $1.20 for the first time since June 2010. If you get our updates you know that we predicted the European currency was headed to 1.20 after we went short in August of last year.  EUR/USD collapsed more than 15 big figures since we went short . 


Taxpayers, responsible savers, the European middle-class and the Germans can only be concerned about the path on which Mr Draghi is taking the Eurozone. Mr Draghi's major accomplishment in 2014 has been a brutal devaluation of the Euro which should be highly beneficial to exporters and positively affect inflation. But to the ECB council it's not enough to devalue the european currency by 15% after having destroyed savers and enriched the financial oligarchy with ZIRP (zero interest rate policy), more should be done to attain that currently elusive 2% inflation target which if not met for several years will be very problematic to debtors (governments). Accordingly with a persistently low Eurozone inflation, natural consequence of the necessary adjustments in the periphery, yet worsened by the total collapse of oil prices,   it 's apparent Draghi's German undertones of yesteryear have vanished.  In recent months, what we have seen instead is a spineless submission to the market's whims and Fed-style cajoling by the ECB governors which often has bordered on ridiculous. From this ECB President, we must rightly fear as much rectitude in the future as from a well-cooked spaghetto and once the ECB embarks on outright QE it will be very difficult for Draghi's successor to exit that policy before damage is done.


Werner Sinn (IFO Institute) on Draghi's ECB :
 "OUR WORST FEARS ARE BEING FULFILLED "

But there is hope, if Draghi's illegal project of outright QE can be delayed enough time (e.g. by legal challenges and German opposition), we could see the current ECB President replaced by a German central banker hopefully avoiding QE in Europe which everybody agrees won't be nearly as effective on the real economy as in the US and the UK because of the nature of European markets. Yes you got that right ! QE in the Eurozone won't be as effective as in the US where it had a disappointing, minimal according to some economists, impact on the real economy and on unemployment. What QE did first and foremost was inflating asset prices, making free money for the financial oligarchy while house prices soared, pricing out first-time buyers already struggling with tougher lending standards. Meanwhile long term unemployment was barely affected by the extraordinary Fed policy. QE only drove the wedge deeper between the american middle-class and the 1 %.

Let's go back to some common sense . German common sense

Jens Weidmann : QE' will not fix the eurozone's problems
According to the Bundesbank President, the structural barriers to competition, innovation and productivity in Europe are the real problem impeding European growth. In the short to medium term, how about new mechanisms to funnel lending to SME's which have been of most concern at the ECB ?

Obviously, any change at the top of the ECB should be as smooth as the replacement of Trichet by an Italian central banker introduced as "German", otherwise markets could panic.  Mario Draghi has been the favorite successor to 89 year-old Italian President Giorgio Napolitano who expressed his wish to retire in June 2015. This could provide the opportunity for a graceful change at the helm of the ECB. Who would succeed Draghi ?  Jens Weidmann, the President of the Bundesbank, could potentially become President. He, of course, should be introduced as "European".



Mr Draghi has not just borrowed a few pages from Ben Bernanke's playbook, he's copying the whole book ! 

Ben Bernanke was economic advisor to President Bush - the poster-child of crony capitalism- who nominated him as President of the Federal Reserve. Once at the Fed, Ben Bernanke inflated a housing and energy bubble leading to the 2008 crash. Bernanke then proceeded with QE with the implicit objective of reflating asset prices first to get banks back into shape, then under the pretense of increasing employment. QE drove house prices which had become affordable back up, and gave free play money to the financial oligarchy likely setting the stage for another crisis, but it did little for the unemployed.



What's Wrong with Draghi's Quantitative Easing ? 

- Most economists agree the effect on the European economy won't be as significant as in the US where QE had a rather disappointing effect

-QE is essentially financing the government's deficits allowing politicians to stop the reforms needed to ensure the long term viability of the euro. For this very reason, and because QE is inflationary with potentially disastrous consequences, the ECB is per its statutes barred from engaging in such policy, i.e QE IS ILLEGAL !

- QE will further fuel asset bubbles in the eurozone, mainly the bond bubbles and the housing bubbles that remain in France, Belgium etc. Germany could see a big housing bubble. Bubble always burst with disastrous consequences, especially property bubbles, but not without causing other damages first such as an increase in the gap between rich and poor, environmental impact and in the case of property bubbles an exclusion of ordinary households from homeownership. QE will further encourage malinvestment which in the end will hurt ordinary citizens when it becomes clear those malinvestments were a waste of resources, companies go bankrupt and thousands are laid off.

-QE could drive inflation to high  levels, such as 4-5% in Germany and Northern Europe (in fact that's what it's intended to do) , while house prices and rents would rise as well. As such QE will have the same effect of hurting the middle class, pensioners and the poor  as in the US and the UK.