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vendredi 30 mai 2014

Pressions sur Draghi lors de la prochaine réunion de la BCE

Tous les regards seront sur Draghi la semaine prochaine lors de la réunion de jeudi de la BCE. Le président de la BCE ne pourra sans doute qu'annoncer de nouvelles mesures pour satisfaire les marchés qui depuis des semaines ont développé des attentes de plus en plus grandes quant à un QE made in Francfort. La BCE ne peut légalement pas se mettre à acheter des obligations d'Etat comme l'ont fait la Fed et la Banque d'Angleterre, mais outre des taux négatifs, diverses options sont sur la table pour contourner cette règle et obtenir un effet de stimulus similaire : une nouvelle LTRO distribuant de l'argent aux banques, des rachats d'ABS (asset backed securities) qui auraient un effet similaire au Funding for lending scheme de la BOE visant à inciter les banques à finalement prêter aux PME ...
Boris Schlossberg était sur CNBC ce vendredi et selon lui, même si l'effet de ces mesures sera minimal sur l'économie, il s'agit d'abord pour Draghi de faire baisser l'euro, un objectif qui reste difficile tant que la croissance ne se renforce pas outre-atlantique (permettant une normalisation de la Fed) et également de détruire l'instinct d'épargne des Allemands en retirant tout rendement à cette épargne. 

Boris Schlossberg de BK Asset Management


L'Europe est donc bien engagée sur cette pente glissante qui devrait rejoindre la voie empruntée par les empires en déclin et les républiques bananières, le recours à la monétisation de la dette sous le couvert de divers prétextes comme aux USA et en Grande-Bretagne, en Europe pour adoucir l'inévitable douleur qui fait suite aux erreurs politiques du passé. Les marchés en tout cas comptent absolument dessus, c'est ce qui a boosté les actions européennes et fait récemment chuter les taux des obligations souveraines en Europe à des niveaux proches de plus bas historiques. Les taux des obligations néerlandaises sont par exemple à un plus bas depuis 500 ans ! Avec les bourses en hausse, une telle situation est exceptionnelle elle aussi, et déconcertante. A un certain point, soit le marché obligataire, soit la bourse devrait partir dans l'autre sens.