Rechercher dans ce blog

dimanche 1 juillet 2012

Cet octogénaire montre la voie pour réduire la facture santé: éviter de se rendre chez son médecin !




Pour l'écrivain américain et philanthrope Richard Abrons,  mieux vaut consommer la médecine avec modération, si l'on n'a pas mal , pourquoi aller chez le docteur ? C'est la conclusion à laquelle il est arrivé après une opération de chirurgie cardiaque dont l'utilité fut mise en doute et qui aurait pu mal se terminer (le médicament prescrit par le médecin, Plavix, causa une hémorragie interne).


A 85 ans c'est certainement une façon très sage de voir les choses, mais être un consommateur éclairé en matière de médecine ne fait pas de mal (au portefeuille non plus ) quel que soit l'âge que l'on a .  C'est aussi la surconsommation créée par l'offre (le secteur médical) qui est la cause d'une hausse des coûts totalement incontrôlée laquelle menace aujourd'hui des économies tout entières et fait supporter un fardeau parfois impossible aux familles. En Suisse aussi où le coût des soins de santé est très élevé et où les dépenses par habitant sont les plus élevées du monde derrière les USA .
Par ailleurs, une étude aux Etats-Unis prise très au sérieux par la Maison Blanche a montré que dans les régions où les patients bénéficiaient du plus de soins ceux-ci ne se portaient pas mieux, en fait souvent moins bien. Plus de détails dans ces articles du New York Times (Les docteurs et le coût de la médecine) et du New Yorker (L'énigme des coûts) :
http://www.nytimes.com/2009/06/14/opinion/14sun1.html?_r=1&em
http://www.newyorker.com/reporting/2009/06/01/090601fa_fact_gawande

Sur une note personnelle, ceci est généralement confirmé par mon expérience. Medicare, le système de soins de santé pour le 3ème âge aux Etats-Unis génère beaucoup d'abus et d'excès de zèle inutiles payés au final par le contribuable. Sans surprise, il apparaît que des problèmes similaires existent en Europe. Ainsi , selon le magazine français Capital qui a publié une longue enquête en mai 2011 sur la situation en France, "l'inflation des factures médicales tient aussi , et pour beaucoup, au sans-gêne de nombreux professionnels" .

Un autre facteur responsable de la hausse des coûts , c'est le dépistage préventif du cancer qui se fait plus tôt dans la vie. Tout le monde s'accorde pour encourager celui-ci, toutefois dans le cas de certains cancers il est de plus en plus remis en question .Même pour le cancer du sein le dépistage chez les femmes de 40 ans est remis en question . Ceci contraste avec les campagnes encourageant  la prévention qui ont eu une forte visibilité dans la presse. Des mammographies trop fréquentes augmentent en effet elles-mêmes le risque de cancer à cause des radiations qu'elles produisent .

Comment être un consommateur éclairé ? Il existe énormément d'information aujourd'hui sur le web, si bien que pour des affections bénignes il n'est souvent plus nécessaire de se rendre chez le médecin. Malheureusement, en Europe, il faut toujours consulter pour obtenir une prescription, alors que d'autres modèles existent (aux USA notamment, en Suisse aussi dans une certaine mesure).  Il faut se demander pourquoi ils ne sont pas considérés dans le débat sur la réforme du système.

Le patient doit  bien s'informer sur les traitements existants, leur probabilité de succès, leurs effets secondaires, leur coût,  en gros leur rapport bénéfices/coûts globaux pour leur bien-être et finances. Il devrait aussi s'informer sur l'expérience d'autres patients, ainsi que sur les alternatives à un traitement conventionnel. 
Quelques liens utiles:
¨
http://www.doctissimo.fr/
http://www.medhelp.org/
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/
http://www.mayoclinic.com/
http://www.nhsdirect.nhs.uk/
http://www.webmd.com/
http://www.medicinenet.com/script/main/hp.asp


En Suisse beaucoup de compagnies d'assurances offrent aussi un service de conseil médical par téléphone, malheureusement il s'agit d'un simple filtre permettant d'éviter aux assurés d'aller inutilement chez le médecin, le conseil peut s'avérer décevant. Ce genre de système gagnerait pourtant à être développé et étendu à plus d'assurés .  La possibilité de consulter l'avis de plusieurs médecins à moindre coût tel qu'offert grâce à ces hotlines permettrait aussi au patient de prendre les meilleures décisions pour lui-même . La société ne peut que bénéficier d'une réduction des coûts de la médecine, une combinaison inhabituelle de contrôle des prix et de libéralisation du secteur peut contribuer à cet objectif .