Rechercher dans ce blog

mercredi 6 novembre 2013

Selon que vous serez puissant ou misérable ...

Une méga-amende de 1,8 Mds à payer par sa société et l'interdiction de gérer des fonds pour des clients, c'est la sanction finalement octroyée à Steve Cohen après des années de soupçons et puis d'enquêtes sur les méthodes employées par les traders de SAC Capital. Tout le monde s'en doutait depuis longtemps, certainement depuis que l'ex-femme de Cohen l'avait accusé de confesser un délit d'initié dans les années 80 quand "le magicien des marchés" était encore chez Gruntal. J'y fais même allusion dans mon livre. Le style de trading (actions, discrétionnaire, à court terme) de SAC s'y prêtait particulièrement. Mais il a fallu encore de longues années à la SEC pour s'intéresser de près à SAC. D'abord comme toujours, avec le menu fretin : des ex-traders de SAC qui employaient les mêmes méthodes ailleurs. Et puis avec des traders plus proches de Cohen. Comme Martoma qui utilisa les informations confidentielles d'un médecin au sujet d'un médicament d'Elan en développement pour toucher un jackpot qui lui valut l'estime de Cohen. Les traders de SAC devaient avoir un "avantage compétitif" pour être engagés et gardés, la pression de la performance était énorme. Mais selon SAC, ses employés opéraient avec intégrité. Dans un communiqué qui en rappelle d'autres à Wall Street, SAC accepte sa responsabilité, mais précise que les transactions illicites étaient l'oeuvre d'une" infime minorité" d'employés et que le délit d'initié na jamais été encouragé. Cohen, qui comme tous les financiers de Wall Street, est depuis des années un généreux donateur aux partis n'est le sujet d'aucune accusation par le gouvernement US. Il reste un des hommes les plus riches des Etats-Unis avec une fortune de 9 Mds de dollars accumulée depuis 1992 en tant que hedge fund manager. Mais désormais on connait la source des returns extraordinaires de SAC ces dix dernières années (20% annualisés ), la SEC a en effet accumulé suffisamment d'éléments pour parler d'insider trading systématique et d'une conspiration organisée au sein du hedge fund depuis 1999.