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mercredi 9 octobre 2013

Yellen devient la première femme à la présidence de la Fed

Sa nomination par M.Obama est saluée comme la décision de la raison et de la continuité . Janet Yellen est une économiste brillante férue de modèles et d'analyse méticuleuse des indicateurs économiques, mais aussi préoccupée par les aspects humains et pratiques de la vie économique. Une technocrate mais avec une sensibilité humaine dans son travail d'économiste au service de l'Etat. Sa priorité est l'emploi, moins le rôle de gardien de la stabilité des prix de la Fed. Comme Bernanke, elle partage en effet la doctrine selon laquelle une banque centrale détient les solutions pour améliorer le taux de chômage et fut à l'avant-garde de la politique non-conventionnelle de la Fed (avec des idées comme le ciblage de l'inflation à 2%). Yellen est donc une économiste "mainstream" qui ne surprendra pas (si ce n'est en étant encore plus accommodante que Bernanke), le choix de la sécurité pour l'administration Obama après le désistement de Summers, même si elle fit partie de la Fed de Greenspan qui mena tout droit à la crise. Sa nomination - qui devra toutefois faire face à l'opposition de certains Républicains au Sénat sceptiques face aux expériences de la Fed et au "manque de modestie" de Yellen quant au rôle de la Fed - assure que le monde restera inondé d'"easy money". Yellen a en effet nié jusqu'ici l'existence de véritables risques liés à la politique de détente quantitative, comme l'encouragement à la prise de risques et la formation de bulles spéculatives.Cela changera-t-il si elle hérite du krach de Bernanke ?

http://www.bloomberg.com/news/2013-10-08/yellen-to-be-named-fed-chairman-as-obama-taps-first-female-chief.html 


Un aperçu de ce que sera la politique de la Fed sous Yellen :
http://video.cnbc.com/gallery/?play=1&video=3000206013


Yellen devra pour être confirmée sans problèmes montrer qu'elle n'est pas complice de mauvaises politiques au Congrès :
 http://www.cnbc.com/id/101098349



Nomination de Yellen , extraits de la conférence de presse :

Obama :  "America's workers will have a champion in Janet Yellen"
Yellen :  "The mandate of the Federal Reserve is to serve all of the American people"

(petite déception, Bernanke n'a pas pris la parole, pour dire "We are not printing money"  comme sur CBS 60 Minutes)

http://www.bloomberg.com/news/2013-10-09/obama-says-yellen-committed-to-fed-s-dual-economic-mandate.html


                    Bill Gross on CNBC : Yellen is Dovish with a capital D 
                              Avoid the long end of the curve


lundi 7 octobre 2013

Julian Robertson Apple Fan No More. L'ancien hedge fund manager liquide Apple ... après avoir lu la bio de Jobs

Robertson a dissous Tiger Fund en l'an 2000, sur un fond de mauvaise presse et de critiques de sa performance, dégoûté qu'il était par la bourse qui lui était à l'époque incompréhensible (Robertson est un adepte de la méthode value). C'était juste avant le crash qui allait lui donner raison. Quelques années plus tard, Robertson qui, à près de 80 ans investissait toujours pour son propre compte, fit une nouvelle fortune durant la crise.
A propos d'Apple, l'action des trois prochains mois sera très importante pour se faire une idée de la direction du cours en 2014, et pour l'instant les graphiques ne présentent rien de bon.
http://www.cnbc.com/id/101092520

Hedge funds : un autre suiveur de tendances en difficultés, FX Concepts se restructure


C'est une autre bombe dans le monde des CTA (Commodity Trading Advisors), ces gestionnaires qui investissent toutes classes d'actifs confondues en suivant les tendances sur les marchés à terme. FX Concepts qui était l'un des CTA les plus importants sur le marché des changes, est en train de se restructurer et serait sur le point de liquider plusieurs fonds. "Trend following is Dead" affirme John Taylor, le trader fondateur de FX Concepts en 1981. Comme JW Henry , un autre géant du secteur dans les années 90 maintenant dissous, Taylor pointe des marchés encadrés, gérés, artificiellement par les politiques des banques centrales pour expliquer les performances médiocres de ces dernières années. Deux ans et demi de perfs très décevantes ont amené des investisseurs comme les fonds de pension des fonctionnaires de San Francisco, celui des écoles publiques de Pennsylvanie et un fonds de pension allemand à récemment se désengager des fonds de Taylor.


Copyright IASG Institutional Advisory Services Group
Les stratégies systématiques, particulièrement sur le marché des changes, ont été décimées cet été. Les CTA dans l’ensemble enregistrent une de leurs pires années. Les hedge funds dans l’ensemble présentent des performances très à la traîne des bourses, les fonds global macro dans l’ensemble sont « flat » ou dans le rouge (selon Barclay Hedge ou HFR). Ce sont les fonds qui profitent du rally boursier (comme les fonds long-short equity, les fonds actions spécialisés et les stratégies « distressed ») qui s’en tirent le mieux. Un gérant global macro comme Stanley Druckenmiller, ex-gérant de Soros avoue être « perdu » dans de tels marchés ( il s’attend en fait à un sommet sur les bourses).
Tout ceci m’indique que peut-être nous sommes non seulement dans la dernière phase de l’ascension (ce qui a été une de mes hypothèses de base) mais aussi peut-être proches de l’implosion. Pour les stratégies de suivi de tendance qui ont souffert ces dernières années, un retour à la normale doit être attendu, bientôt. Et cela signifie donc des dislocations sur les marchés.

jeudi 19 septembre 2013

Bernanke Shock ! Le plan de sortie de la Fed est remis à plus tard, mais quand ?! Le dollar s'effondre


Les pires soupçons de certains observateurs de la politique monétaire US ont été confirmés hier. La Fed semble désormais prisonnière de la folie de sa politique "non-conventionnelle". Alors que le consensus du marché et des économistes était pour une réduction des achats de titres de 85 Mds par mois à 70-75 Mds, la Fed de Bernanke a trouvé de nouvelles raisons pour ne pas initier (très progressivement) sa sortie : un taux de chômage au-dessus de sa cible (la grande excuse depuis des années, une banque centrale ne pouvant faire que peu de choses à ce stade pour lutter contre le chômage), une croissance toujours faiblarde, un taux d'inflation qui n'est pas à sa cible (oui la Fed comme les autres banques centrales, cible l'inflation, elle veut de l'inflation, à 2%, en pratique hors alimentation et énergie dont les hausses de prix sont toujours considérées comme "temporaires"), la menace de coupes budgétaires et le "resserrement des conditions de crédit". En réalité, c'est ce dernier facteur qui semble avoir pesé dans la balance et la Fed n'a pas pu cacher cette fois que sa politique est une farce, le dollar s'est effondré et l'or s'est envolé. Car en effet, ce resserrement des conditions de crédit, c'est la hausse des taux longs engendrée par les timides avertissements de la Fed elle-même quant à la réduction de ses achats de titres ( "QE" pour quantitative easing). Ainsi depuis l'annonce en juin par la Fed de son retrait progressif à partir de cet automne, les taux se sont envolés anticipant la demande de titres moins importante (la Fed achète quasiment toute la dette émise par le Trésor US finançant le gouvernement à la manière des empires décadents), ironiquement Bernanke par son nécessaire avertissement en juin a causé un resserrement significatif des conditions monétaires. "Oups, à peine ai-je parlé de ralentir la rotative à billets, que je ne peux plus le faire !" se dit-il en résumé.


Les investisseurs s'attendant à plus de courage de la Fed et à une réduction de 10-15 Mds par mois, le choc causé par Bernanke s'est répercuté sur les marchés de façon stupéfiante. Les banques centrales ont de fait depuis plusieurs semaines contribué à des fluctuations anormales. Exemples parmi d'autres : la livre sterling qui est passée de 1.50 contre le dollar à 1.60, le dollar néozélandais passé de 0.77 à 0.84. Le consensus du marché représentait aussi l'opinion de plus en plus répandue que la banque centrale américaine doit maintenant se retirer sous peine de créer une nouvelle crise. Ce revirement, il faut bien le dire, de la Fed, nuit d'autant plus à sa crédibilité que planent maintenant plus d'incertitudes sur les prochaines étapes et le planning de sortie de la Fed, Bernanke ayant laissé entendre que le FOMC n'a pas vraiment établi de seuil (au niveau des données économiques)qui déclencherait sa sortie du marché obligataire et en fin de compte, un beau jour, une hausse du taux directeur (pas avant 2015 désormais).

lundi 16 septembre 2013

Janet Yellen favorite pour la présidence de la Fed. Les bourses s'envolent, le dollar s'effondre

C'est un paradoxe, mais la réaction des marchés devrait indiquer à M. Obama que Yellen n'est pas le bon candidat


                             More of the Same

 Surprise dimanche soir, le dollar chutait fortement, les S&P 500 futures explosaient à la hausse ainsi que les T-Note futures (baisse des taux obligataires surtout pour maturités courtes et moyennes). On s'interroge, on cherche la raison de ce mouvement même si la raison est accessoire pour le technicien (nous avions recommandé vendredi soir d'acheter, avant le week-end, le Dow Jones revigoré depuis son providentiel remaniement, avec un objectif à court terme). Et puis voilà la nouvelle, sur Bloomberg : Summers retire sa candidature sous la pression des Démocrates qui ne veulent pas de lui à cause de son opposition passée à plus de réglementation des innovations financières. La voie est ouverte donc à Yellen, l'autre candidat favori du clan Obama et, du marché. Ce que les Démocrates aiment, le marché en général n'aime pas, mais Yellen présidente, c'est l'assurance que la planche à billets va continuer à tourner et que donc la fête peut continuer, oui on peut continuer à spéculer ! Summers était pour beaucoup le candidat des banques, mais il avait exprimé des réticences face au dernier programme de détente quantitative, ce qui le rendait un peu moins "friendly" pour la bourse. De l'autre côté, Janet Yellen est une "super dove", selon certains, pire que Bernanke. Elle est à la Fed depuis 1994 et donc fait partie de la vieille garde de Greenspan qui a mené à la crise. Ce qui l'exonérerait de certaines critiques à cet égard, c'est le fait qu'elle fut un tout petit peu plus clairvoyante que d'autres au FOMC en parlant en 2007 (!) de la possibilité d'une bulle et d'une crise. Le bond des actions à la suite de cette nouvelle indiquerait qu'avec Yellen à la tête de la Fed, les actions continueraient d'être propulsées artificiellement par une posture ultra-accommodante du FOMC (ce serait, on peut parier, le retour du Bernank S&P System que j'ai évoqué, simplement renommé Yellen S&P System c'est-à-dire BUY BUY BUY chaque fois que Yellen, Présidente, prend la parole). Le FOMC deviendrait encore un peu plus esclave des marchés, menant à une hausse plus importante encore des bourses suivie d'un effondrement catastrophique à nouveau.

dimanche 7 juillet 2013

Pourquoi le "stock picking" fut ces dernières années une approche décevante

Cette gérante canadienne consacrée Morningstar Fund Manager of the Year en 2005 cite une étude de JP Morgan et explique dans cette video de ClientInsights - une intéressante librairie de videos pour professionnels - les raisons de l'augmentation sans précédent, ces dernières années, de la corrélation entre titres du marché et, selon elle (et JP Morgan), pourquoi un retour à la normale est à prévoir, favorisant les managers bottom-up et la sélection de titres.


Kim Shannon - Why Stock Pickers Will Shine .

Cette video explique bien pourquoi le stock picking est devenu pour de plus en plus d'investisseurs un exercice aussi futile qu'aléatoire, et auquel aujourd'hui l'investisseur particulier ne doit heureusement plus se livrer s'il opte pour une gestion en ETF et fonds indiciels. Mon opinion quant au retour à la normale attendu : il y aura certainement des périodes où les "stock pickers" tireront mieux leur épingle du jeu, mais les raisons structurelles de l'augmentation de la corrélation entre toutes les actions resteront : trading algorithmique, ETF et stratégies indicielles. Quant aux facteurs macro (et notamment l'impact des politiques monétaires), ils continueront d'occuper le devant de la scène pendant un bout de temps. 

Il est bien entendu possible d'avoir beaucoup de succès comme "stock picker" mais ce n'est pas pour tout le monde et sélectionner des actions individuelles exige de consacrer un temps formidable à la recherche, ce qui en fait une approche à écarter pour la plupart des investisseurs individuels. Le "stock picking"continue d'être encouragé toutefois, parce qu'il remplit les poches de tout un univers: des banques (volume de transactions), aux gérants de fonds, en passant par les médias spécialisés pour qui le stock picking fournit des sujets plus excitants.