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mardi 1 janvier 2013

Mauvaise année pour les hedgies, leurs clones deviennent-ils compétitifs ?

L'année 2012 n'a pas été bonne pour les hedge funds dans l'ensemble, une année décevante de plus affirment leurs détracteurs. The Economist publie d'ailleurs cette semaine une critique cinglante de la performance des hedge funds. Comme toujours toutefois ces critiques s'en prennent à la performance des indices et les comparaisons qu'elles font sont souvent discutables.

Mais comment les clones de hedge funds ont-ils performé ? Ces nouveaux produits issus de recherches universitaires les plus sérieuses ont été présentés comme une révolution dans la gestion alternative comme le furent les ETF dans la gestion de portefeuille. Dans mon livre, j'ai bien sûr abordé le sujet et ai recommandé une bonne dose de scepticisme face à ces nouvelles offres, en suggérant d'attendre quelques années lorsqu'un produit est lancé mais avançant aussi l'hypothèse qu'en cas de performances décevantes prolongées des moyennes des hedge funds, ces produits seraient de plus en plus vus comme une véritable alternative à ces derniers. Cette fin d'année est l'occasion de revisiter le sujet et d 'examiner la performance de quelques clones, avec pour exemple la gamme de bêta alternatif chez Crédit Suisse. Les offres se sont multipliées et il y a différentes formes de réplications bien sûr, mais dans ces exemples du moins, mon scepticisme s'est avéré correct semble-t-il jusqu'à présent. Quant à concurrencer les hedge funds en tirant parti de leur performance médiocre, les produits analysés ci-dessus n'y parviennent pas. Ce qui est frappant, mais pas vraiment suprenant, c'est à quel point la performance hypothétique de ces produits peut être différente de la performance réelle une fois qu'ils sont lancés. On pourrait s'attendre en effet à ce que des institutions aussi importantes et leurs armées de "quants" ne tombent pas dans les pièges classiques du développement de stratégies .



La performance depuis jan 2000 (inception to date) est alléchante mais ... elle est hypothétique (simulation informatique), après lancement la performance réelle du produit déçoit en comparaison des hedge funds qu'il était supposé répliquer à moindre coût .  



CS Global Strategies Liquid Index  vs  Hedge funds global macro

        
 Ici aussi la performance hypothétique est supérieure aux managed futures, mais une fois lancé ce produit sous-performe dramatiquement ces gérants qu'il battait auparavant "sur papier" .




Comment expliquer l'importante différence de performance entre 
ce produit répliquant les managed futures (trend following) et l'indice Dow Jones Credit Suisse de la spécialité ? Remarquez comme une fois lancé la performance devient négative alors que les managed futures se maintiennent . 


On peut en conclure une fois de plus qu'une performance issue d'une simulation équivaut à l'absence d'un historique de performance. Les documents de marketing ici heureusement attirent l'attention sur le fait qu'une grande partie de la performance historique est hypothétique, parfois cette information n'est pas évidente au premier coup d'oeil (ex: ce fait ne sera mentionné que dans les petits caractères).

Pour en revenir à la performance des hedge funds maintenant, cet article du Telegraph voit les choses sous un autre angle donnant des exemples de fonds ayant très bien performé et arguant que les hedge funds se sont enrichis grâce à la détente quantitative des banques centrales, tandis que les épargnants et les pensionnés se sont appauvris un peu plus du fait de ces mêmes banques centrales . 

Hedge funds reap record profits from bets on QE

"Le lobby des pensionnés estime que l'action de la Banque centrale a contribué à une baisse de 9 % du revenu réel des pensionnés. La banque elle même a reconnu que les bénéficiaires de ses actions étaient la classe des actionnaires et investisseurs tandis que les épargnants ont souffert" .