Le magazine français Capital se fend d'un excellent article sur le scandale du permis de conduire qui est devenu en vingt ans un facteur d'inégalités et un véritable obstacle à la mobilité et à l'emploi des jeunes, ainsi qu'à la création d'entreprise.
Son coût moyen en France (1800 euros) est deux fois plus élevé que dans beaucoup d'autres pays de l'UE . Le taux de réussite à l'examen est pire que celui du Bac (!), et l'examen serait une loterie (comme un peu partout) . Surtout le permis ne réduirait aucunement le taux d'accident en comparaison avec d'autres pays (comme la Grèce ou l'Australie où le permis est plus aisé à obtenir). De fait, à cause de son coût inabordable pour beaucoup de jeunes qui démarrent dans la vie, il y aurait en France 1 million d'usagers de la route circulant sans permis. Un rapport confidentiel affirme pourtant que ces conducteurs sans permis ne constituent pas un facteur de risque supplémentaire dans l'accidentologie. Pourquoi donc ne pas réformer sa procédure d'obtention alors ? L'explication de Capital, c'est, on s'en doute, que le permis c'est devenu un gros business (1,8 Md de recettes), et j'ajouterais une manne pour l'Etat.
En Suisse, le coût du permis oscille entre 2000 et 2500 francs selon le magazine de défense du consommateur Bon à Savoir, mais de plus les nouveaux détenteurs du permis doivent également se farcir des "journées de formation" , encore CHF 600 à CHF 800. Le taux d'échec est également très élevé, peu de gens passent du premier coup . Une situation dramatique pour certaines personnes, des jeunes et des moins jeunes, qui doivent remettre à plus tard , parfois indéfiniment, l'obtention du "Bleu".
Une solution prisée en France par les jeunes issus de l'immigration notamment: passer son permis à l'étranger et obtenir une équivalence.
Pour en savoir plus: Capital Mars 2012 en kiosque.
