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dimanche 2 février 2014

La Fédération Romande des Consommateurs prépare une campagne de sensibilisation sur la surmédicalisation

Le dernier numéro de FRC Mieux Choisir comporte un article sur les abus du secteur médical, illustrant la prise de conscience progressive en Suisse (où les dépenses par habitant sont très élevées) d'un problème qui plombe depuis des années les finances des pays tout en causant le malheur de certains patients (-clients). Selon l'OMS, de 20 à 40% des dépenses médicales consistent en des traitements dont l'efficacité n'a pas été prouvée, on cite le chiffre de 200 Mds de dépenses superflues au niveau mondial, une étude française de 2013 estime que plus d'un quart des tests complémentaires sont inutiles. La palme des surdiagnostics revient au cholestérol (surdiagnostiqués dans 80% des cas) et au cancer de la prostate (jusqu'à deux tiers traités inutilement). Les principales causes des dépenses inutiles sont bien connues : conflits d'intérêts des professions médicales, pression des grands groupes du secteur, coût des appareils qui doivent être rentabilisés. Selon la FRC, la solution passe en grande partie par l'information du patient (par ex. une fois avertis des surdiagnostics du cancer de la prostate, ceux-ci sont moins favorables à un test PSA, dont la fiabilité a été mise en doute). Mais le sujet est délicat comme l'ajoute la FRC, car le public craint qu'élimination des abus et rationalisation signifient aussi rationnement des soins, or la surmédicalisation est non seulement un problème de coûts mais bien évidemment une question de santé et de qualité de vie pour les patients.