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samedi 30 novembre 2013

Capital fait l'éloge de la Suisse


"Les recettes du pays le plus compétitif du monde " c'est le titre de l'article du magazine français. Capital est allé enquêter en Helvétie sur les secrets de la Swiss success story, des grandes villes aux campagnes. Je suis depuis longtemps un lecteur régulier, et donc je suis bien au fait du style éditorial du magazine, résumé et critique de l'article en forme de VRAI/FAUX:

- La rédaction n'a apparemment croisé que "des bolides Audi et Mercedes " sur les routes. C'est un cliché mais plutôt VRAI, surtout des Audi, et oui ça roule parfois (trop) vite surtout pour les étrangers perdus dans les routes sinueuses des campagnes et montagnes, c'est pour y remédier sans doute que la vitesse est sanctionnée très lourdement.

- En Suisse, on n'ennuie pas les entrepreneurs avec de la bureaucratie, on peut compter sur des administrations performantes. Les fonctionnaires sont motivés. VRAI c'est le jour et la nuit avec la France, les dossiers sont en général traités avec un  véritable sens du service à la clientèle. Ailleurs en Europe, France, etc. les administrations sont des obstacles, non ...des cauchemars devenus réalité.

- Les universités comme l'EPFL à Lausanne sont à la source de la forte innovation en Suisse et de la création d'entreprises.  VRAI 
.
- Les salaires sont élevés, les charges sociales bien plus faibles (15%) que dans le reste de l'Europe. VRAI
Les charges sociales imposées aux employeurs détruisent l'emploi, en Suisse, on en est resté conscient et elles sont restées limitées.


- Tout cela avec des côuts égaux de la médecine pour les Suisses (en comparaison de la France) FAUX , la médecine reste moins chère en France (30 euros pour une visite chez un généraliste contre CHF 70 à plus de CHF 100 en Suisse, et les médicaments sont maintenus à des prix élevés pour profiter au secteur). En moyenne les Suisses dépensent CHF 5000 par an en assurances, l'essentiel allant à l'assurance-maladie. La Suisse est aussi un des pays avec les USA où les dépenses de soins de santé sont les plus élevées par habitant.

- Le taux de chômage à 3,4 % fait qu'il est facile de trouver un emploi. A lire Capital, la Suisse serait avec son "chômage quasi inexistant" presque un eldorado pour les chercheurs d'emploi. FAUX, encore une fois, comme ailleurs, entre les statistiques du chômage (qui servent surtout les politiciens) et la réalité il y a un pas, il suffit pour s'en convaincre de lire les annonces de recherche d'emploi dans les supermarchés.

- Le système d'éducation à l'opposé de l'élitisme du système français permet encore une certaine mobilité sociale VRAI . Comparable au système allemand, le système d'apprentissage a beaucoup d'atouts, fait démarrer beaucoup de jeunes tôt dans la vie active et contribue à une société moins inégalitaire.
 
- En bref, le succès de la Suisse serait dû au " solide bon sens" des Suisses . VRAI 
Mais peut-être aussi faut-il parler d'une culture différente influencée par le protestantisme.

Cependant Capital fait presque l'impasse sur la politique de la BNS qui est pour beaucoup dans le fait que l'économie suisse est passée presque indemne à travers ces 5 années de crises, l'effet de contagion par la hausse du franc a été en partie atténué par le plancher du taux de change instauré par la BNS. Et les taux à zéro et la création de liquidité ont bien sûr eu un effet secondaire indésirable : un boom immobilier qui est devenu une bulle.